MNBC : plus la Banque de France teste son euro numérique, plus elle l’adore
Bitcoin vs e-euro. Si les banquiers centraux font des cauchemars la nuit en pensant à Bitcoin (BTC) et aux cryptomonnaies décentralisées, ils aiment beaucoup exploiter leurs technologies. Ces grands argentiers sont nombreux, à travers la planète, à vouloir leur propre monnaie numérique de banque centrale (MNBC), bien sous leur contrôle. La Banque de France (BdF) est en première ligne pour faire avancer un euro numérique. Et ses premiers tests dans ce sens l’encouragent à continuer.
La BdF ne veut pas de Bitcoin, mais veut bien de ses technologies
Dans un communiqué de presse paru ce vendredi 21 juillet 2023, la Banque de France explique qu’elle vient de publier son second rapport sur ses expériences de monnaie numérique centralisée. Celui-ci était axé sur les échanges de MNBC « de gros » (wholesale CBDC) en exploitant la fameuse technologie des registres distribués (DLT). Cette dernière a été un des principaux facteurs du succès de Bitcoin et ses semblables.
En fait, ce rapport couvre plus précisément 12 expérimentations, dont les premières remontent à mars 2020. Et les résultats sont sans appel. On pourrait les résumer trivialement à « la technologie des cryptos, c’est génial » :
« [La BdF] montre qu’une forme tokenisée de monnaie de banque centrale pourrait améliorer les paiements transfrontaliers, ainsi que la finalité et la sécurité du règlement pour un large spectre d’actifs financiers – des obligations d’État aux parts de fonds – et pour un plus grand nombre de parties prenantes dans les transactions de gros. »
L’euro numérique fait rêver la Banque de France
Les banquiers centraux sont donc conquis et ravis par la rapidité, la sécurité et l’efficience des technologies blockchains. Et ils ne comptent pas en rester là. Effectivement, la Banque de France envisage déjà les prochaines étapes pour construire le futur euro numérique :
« Ces 12 expérimentations, qui ont toutes été menées avec succès (…), nous ont donné l’assurance que la monnaie de banque centrale peut être fournie sous forme de jetons numériques – dits tokens – pour régler les actifs tokenisés et améliorer les paiements transfrontaliers. Nous sommes heureux de fournir notre solution DLT, appelée DL3S, dans le cadre des travaux exploratoires annoncés par l’Eurosystème (…), et nous sommes également prêts à explorer d’autres solutions pour faciliter l’interaction entre les services TARGET et les plateformes DLT. (…) »
Emmanuelle Assouan, directrice générale de la Stabilité financière et des Opérations à la BdF
Que ce soit l’euro numérique ou d’autres MNBC, les banquiers centraux sont tous pressés de sortir leur solution à la concurrence grandissante de Bitcoin. En la matière, il faut admettre que c’est de loin la Chine qui est la plus avancée. Le pays de Xi Jinping a ainsi déjà vu pour 250 milliards de dollars de yuans numériques (ou e-CNY) s’échanger, alors que cette monnaie de banque centrale n’est censée être encore qu’en phase de test.
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Rémy R.
Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.
