Stablecoins : la régulation est en marche. Après de nombreuses péripéties dans l’univers des stablecoins, il semblerait que nous approchions du bout du tunnel. Après les interrogations sur les réserves de Tether ou encore la faillite des stablecoins algorithmiques, tels que l’UST, les stablecoins pourraient bien finalement envahir prochainement notre quotidien. Et celui qui le dit n’est pas n’importe qui. C’est Jerome Powell, patron de la Réserve Fédérale (FED) des Etats-Unis.
Les stablecoins prêts à rester dans le paysage financier
C’est au cœur de la Chambre des Représentants des USA, devant le Comité des Services Financiers, que la nouvelle est tombée. La régulation crypto fait partie des sujets qui seront abordés au cours du mois de juillet prochain. De fait, Jerome Powell, lors de son discours biannuel de politique monétaire, n’a pas manqué d’être interrogé sur la question. Et sa réponse, inattendue en contexte de matraquage de l’écosystème par Gary Gensler, patron de la SEC (Securities Exchange Commission), a surpris tout le monde :
« Nous considérons les paiements en stablecoins comme une forme de monnaie (…) »
Powell juge que la Banque centrale US se doit d’avoir un rôle prépondérant dans la gestion de ces stablecoins, et ce, afin d’éviter les initiatives privées, comme celle de Tether, désormais bien installée dans l’écosystème avec son USDT.
« Nous croyons qu’il serait approprié d’avoir une implication poussée des instances fédérales dans la démocratisation des stablecoins. Rester à l’écart et autoriser la création de nombreuses monnaies privées au niveau étatique serait une erreur. »
Jerome Powell
Au départ, les instances gouvernementales balayaient de la main cette blague monétaire. Désormais, demi-tour toute, elles veulent être de la partie. Bonne nouvelle ? L’avenir le dira.
Nous le constatons année après année. L’univers crypto passe de curiosité éphémère à véritable innovation, pour ne pas dire révolution. Une idée qui fait son chemin dans l’esprit des gens, même ceux de nos politiques. De plus en plus de monde entrevoit cette nouvelle finance comme faisant partie intégrante de notre futur. Et les politiques et instances financières, jusqu’à la FED elle-même, le reconnaissent désormais.
« [L’industrie crypto] semble avoir la capacité de durer dans le temps. »
Jerome Powell
Bientôt une réglementation harmonisée aux USA ?
Certains géants financiers du monde crypto, comme Circle, fournisseurs de l’USDC, un autre stablecoin, supportent la création de ce nouveau cadre réglementaire. En effet, actuellement, faire enregistrer un stablecoin aux États-Unis est une gageure. Faute de législation harmonisée, les fintechs et les fournisseurs de services financiers doivent s’enregistrer dans tous les états des Etats-Unis, un par un, pour déployer leur service. Une réglementation à l’échelle du pays simplifierait grandement les choses.
Powell est également revenu sur l’hypothétique apparition d’un dollar numérique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet, côté américain, n’en est qu’aux prémices de son histoire. Un e-dollar ne devrait pas voir le jour avant très longtemps. Selon Powell, si cela devait arriver, l’e-dollar serait construit de façon à respecter la vie privée financière des citoyens et maintenir tel quel le système financier actuel :
« Nous ne soutiendrons pas le rattachement direct de comptes bancaires individuels à la Réserve fédérale. […] Si nous devions supporter, à un moment donné dans le futur, une MNBC, cela en serait une intermédiée par le système bancaire, non directement gérée par la FED. »
La régulation crypto avance et passera peut-être en premier lieu par l’intégration des stablecoins au système bancaire actuel. Désormais, comme le dit Powell, les stablecoins sont là pour rester, tout comme Bitcoin et les cryptos d’ailleurs. Lorsqu’une innovation voit le jour, la meilleure stratégie consiste à l’adopter plutôt que de la sanctionner, au risque de se voir dépasser, et ce, de manière définitive, par la concurrence internationale. Jerome pourrait peut-être en toucher un petit mot à son ami Gary… à moins que Larry Fink, patron de Blackrock, l’ait déjà fait pour lui.
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