Un nouveau DeFi pour la SEC ? S’il fallait désigner un ennemi juré du secteur des cryptomonnaies, la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis serait sur la première marche du podium. En effet, son patron Gary Gensler est devenu en quelques années une sorte d’épouvantail réglementaire planté au centre de cet écosystème. Son objectif : traquer les titres financiers non enregistrés supposément cachés au sein de cette économie numérique. Et de toute évidence, sa haine créée des vocations. Car c’est désormais son collègue David Hirsch qui annonce avoir encore plus de (mauvais) tours dans son sac.
La SEC souhaite être plus active dans l’espace DeFi
Les attaques de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis se succèdent comme les épisodes d’une mauvaise série sur Netflix. En effet, cette instance de régulation semble bien décidée à imposer par la force sa vision étriquée et unilatérale de l’écosystème des cryptomonnaies. Une dynamique en train de faire du territoire américain le pire endroit possible pour lancer une start-up crypto, selon le PDG de Ripple… en conflit avec la SEC depuis 2020.
Il faut toutefois bien comprendre que le secteur des cryptomonnaies made in US est au centre d’une véritable guerre de territoire à la mode cowboy. Avec d’un côté la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) en charge des marchandises. Un statut que seul le Bitcoin semble pour le moment en mesure de revendiquer depuis maintenant 8 ans. Et de l’autre Gary Gensler, patron de la SEC en train de marquer son territoire sur tout ce qui porte le terme crypto.
Est-ce la raison à l’origine de la dernière intervention de David Hirsch, responsable du dossier crypto de la SEC, à propos de la DeFi ? Cela semble fort probable si l’on considère qu’un membre de la CFTC, Ian McGinley, a mentionné en fin de semaine dernière la « menace évidente » que serait censée représenter cette finance décentralisée. Il n’en fallait pas plus pour exciter ce clone de Gary Gensler lors de l’évènement Securities Enforcement Forum Central organisé hier à Chicago :
« Nous allons continuer à mener des enquêtes, nous allons être actifs dans l’espace, et l’ajout du label DeFi ne va pas nous dissuader de poursuivre notre travail. »
David Hirsch
La SEC « ne peut pas s’attaquer à tout »
Jusqu’à présent la DeFi semblait bénéficier d’une certaine tranquillité réglementaire du fait de la décentralisation de ses protocoles. Mais de toute évidence, cette époque semble révolue. Car comme l’explique David Hirsch, les attaques menées contre les plateformes centralisées Coinbase et Binance.US doivent être considérées pour ce qu’elles sont : des têtes plantées sur des pics à l’attention du reste de l’écosystème des cryptomonnaies.
Selon David Hirsch cet état de grâce provisoire dont a bénéficié la DeFi serait uniquement dû à l’importante charge de litiges déjà en cours à l’encontre du secteur des cryptomonnaies. Car comme il ne manque pas de le préciser, presque sous la forme d’un aveu, la SEC ne peut pas s’attaquer à tout ! C’est pourtant bien l’impression qu’elle donne vu de l’extérieur…
Une déclaration de guerre qui se heurte toutefois à une réalité financière impossible à ignorer : le budget présenté comme trop limité de la SEC. En effet, David Hirsch explique qu’il « existe plus de jetons (…) que la SEC ou toute autre agence n’a de ressources nécessaires pour les poursuivre directement ». Et de toute manière, la course actuelle à la décentralisation totale et effective de certains protocoles va rapidement les rendre bien plus difficiles à réglementer.
De toute évidence, la SEC ne souhaite pas abandonner la réglementation du secteur de la DeFi à une autre instance de régulation. Dans le même temps, de plus en plus d’organismes officiels se penchent sur cette finance décentralisée dont la Banque des réglements Internationaux aurait identifié le talon d’Achille. Toutefois, ces déclarations d’intention devront se heurter dans les faits à la décentralisation de cet écosystème. Une affaire à suivre…
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