L’Ethiopie, nouveau filon des mineurs de bitcoins
Le berceau de l’humanité est devenu branché. Décidément, la Chine a jeté son dévolu sur l’Ethiopie et multiplie les accords commerciaux avec le second pays le plus peuplé d’Afrique. Aujourd’hui, c’est un spécialiste des centres de données d’Hong Kong qui vient de s’engager avec l’entreprise d’État Ethiopian Investment Holdings pour profiter des conditions tarifaires exceptionnelles du pays. Car il faut savoir que l’Éthiopie est en passe de terminer prochainement la construction de ce qui sera la plus grande retenue d’eau artificielle d’Afrique. Cette infrastructure pharaonique nommée Barrage de la Renaissance devrait être terminée en 2025, mais elle permet déjà aux autorités d’Addis-Abeba de proposer les prix de l’énergie parmi les moins chers du monde. Et devinez quel secteur d’activité est attiré par des tarifs de l’énergie aussi bas ?
De l’électricité très bon marché grâce à un barrage gigantesque
Les mineurs de bitcoins, pardi ! On savait déjà que 19 entreprises sur 21 officiellement enregistrées par les autorités dans ce secteur d’activité étaient chinoises, mais les choses s’accélèrent avec la signature d’un nouvel accord commercial. Il s’agit cette fois de Data Center Service, une filiale du groupe West Data basée à Hong Kong, qui vient donc de signer avec l’entreprise d’État Ethiopian Investment Holdings. Les premières déclarations des dirigeants hongkongais ont donné des indications sur la nature de leurs activités dans le pays :
« L’Ethiopie et West Data coopéreront sur un projet de 250 millions de dollars qui sera dédié à la création d’une infrastructure de pointe en ce qui concerne le stockage et l’exploitation de données, mais aussi tout ce qui touche à l’intelligence artificielle en Éthiopie. »
Responsable d’Ethiopian Investment Holdings – Source : compte LinkedIn
Mais dans les coulisses de cette rencontre au sommet, il s’est murmuré que l’extraction de bitcoins pourrait aussi être au programme, même si le sujet n’a pas été abordé publiquement par les protagonistes du dossier.
L’Éthiopie attire Les mineurs de bitcoin et les centre de données
Cependant, on sait que les autorités ont déjà autorisé des entreprises étrangères à miner de la cryptomonnaie dans le pays, mais surtout que West Data Group est un des grands spécialistes mondiaux du secteur. Le groupe possède déjà des installations en Angola et au Kenya, mais aussi dans le Kentucky ou encore au Texas, et il se verrait sûrement bien profiter des prix très bas de l’énergie dans la Corne de l’Afrique. D’où cette réflexion d’un acteur local :
« Le gouvernement éthiopien exploitera le Bitcoin grâce à son partenariat avec Data Center Service. »
Kal Kassa, PDG pour l’Éthiopie chez Hashlabs Mining – Source : Cointelegraph
Alors qu’il n’est même pas encore tout à fait fini, ce barrage, parmi les plus importants du monde, va donc permettre à l’Ethiopie de jouer un rôle majeur dans le paysage africain du stockage de données et du mining de cryptomonnaie. Des bitcoins minés grâce à de l’énergie verte et renouvelable, voilà qui a de quoi réjouir la cryptosphère.
Cependant, le tableau n’est pas parfaitement idyllique dans la mesure où cette méga structure suscite de vives inquiétudes environnementales et économiques en aval, où le Soudan et l’Égypte voient d’un mauvais œil cette appropriation des ressources naturelles par l’Ethiopie. Mais cela indiffère les autorités d’Addis-Abeba qui semblent bien décidées à exploiter à fonds ce nouveau filon.