CoinDesk : interview de Mohammad Ghorbaniyan, un des Iraniens blacklistés par l’OFAC

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La semaine dernière, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain mettait pour la première fois de son histoire 2 adresses Bitcoin associées à deux  Iraniens sur liste noire. Outre ces adresses, le nom de Mohammad Ghorbaniyan était expressément cité. Son compte Gmail & Blockchain.com ont par la suite été bloqués. Il affirme avoir été inscrit à tort sur cette liste noire.

CoinDesk a réalisé une interview de Mohammad Ghorbaniyan. Cet article en est la traduction.

CoinDesk (CD) : Comment avez-vous rencontré Mansouri et Savandi, les pirates présumés associés au virus SamSam (NDLR : un ransomware) ?

Mohammad Ghorbaniyan (MG) : Je ne savais pas que les bitcoins que j’ai reçu de ces deux clients étaient liés aux activités criminelles de SamSam et je ne sais toujours pas si ces deux personnes sont réellement derrière SamSam.

Ils utilisaient des applications de messagerie classique comme Telegram et WhatsApp. C’est la façon la plus courante d’acheter et de vendre du bitcoin en Iran. Ils étaient comme tous les autres clients que j’ai eu ces dernières années.

Je fais une procédure standard de connaissance du client (KYC). Et il n’y a aucune raison de se méfier de mes clients une fois qu’ils ont rempli le KYC.

CD : Comment s’est déroulée votre procédure KYC ?

MG : Le KYC pour l’achat/vente de bitcoins en Iran implique de prendre une photo de son visage avec une carte bancaire et une carte d’identité nationale ainsi que son numéro de téléphone.

CD : Pourquoi avez-vous dit ne pas être sûr que ces individus soient derrière le ransomware SamSam ?

MG : Dans une des discussions que nous avons eues, ils ont déclaré qu’ils allaient vendre 50 bitcoins en direct, et ils n’ont pas besoin d’une plateforme d’échange pour cela. Par conséquent, je ne sais pas, peut-être qu’ils sont aussi passés par un exchange.

À tout moment, si nécessaire, je suis prêt à fournir toutes les données concernant mes transactions avec eux à la cyberpolice iranienne et la cyberpolice peut soumettre ces données aux autorités internationales pour la suite des procédures.

Je n’ai jamais eu d’activités criminelles avec ces deux personnes et si je savais qu’un de nos clients est associé à des activités criminelles, je ne ferais pas affaire avec eux.

Malheureusement, nos noms ont été dévoilés par le Trésor américain comme étant associés à des activités criminelles sans jamais avoir été contacté. On nous accuse de quelque chose que nous n’avons pas fait ! Je n’étais au courant d’aucune activité criminelle de la part de nos clients et je n’ai commis aucun crime.

CD : C’est précisément pour cette raison que la plupart des bourses réglementées aux États-Unis ont des politiques strictes. Même si ce n’est pas ce qui est exigé en Iran, pourquoi n’avez-vous pas besoin de plus d’informations pour tracer les flux de capitaux ?

MG : Nous sommes une bourse iranienne et nous travaillons sous la loi de notre pays, l’Iran, selon les règles de la cyberpolice iranienne. En tant que plateforme d’échange, nous enregistrons toutes les données relatives à nos transactions. Cela inclut les captures d’écran de discussions en lignes, et les données KYC de nos clients. Nous n’avons jamais violé les lois de notre pays.

Existe-t-il une base de données déclarant les bitcoins qui sont associés aux activités criminelles ? Si j’étais impliqué dabs des activités criminelles, ne serais-je pas plus inquiet au sujet de la protection mon identité ? Vous pouvez trouver ma banque, mes numéros de téléphone et mon adresse Bitcoin publiquement sur mon site web ! Il y a suffisamment de preuves et d’arguments pour prouver que je suis innocent de toute accusation !

J’ai rencontré la cyberpolice iranienne le week-end dernier pour parler des prochaines étapes. J’espère que les États-Unis arrangeront les choses et retireront mon nom de cette liste.

Avant d’accuser des personnes d’activités criminelles, le Trésor doit aviser la police internationale des demandes d’informations et d’explications à la police iranienne, qui serait alors venue nous voir. Nous aurions pu mettre fin à ce malentendu et à ces fausses accusations.

Lucas E.

Cofondateur & ex-Directeur de publication du média que vous lisez en ce moment même, je refais surface de temps en temps, pour écrire des billets d'analyse financière sur le marché des cryptomonnaies.

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