Bitcoin sur le front en Ukraine, hausse de 200% sur les volumes d’échange

Bitcoin, un eldorado en temps de guerre ? – Suite à l’attaque de l’Ukraine lancée par la Russie, les volumes d’échange se sont envolés sur la plateforme Kuna. Le nombre de transactions sur cette crypto-bourse ukrainienne a été multiplié par trois entre les 24 et 25 février derniers.

Bitcoin, un refuge pour l’Ukraine en temps de crise ?

Entre actif refuge et actif spéculatif, le cœur de Bitcoin balance. Sur cette épineuse question les avis divergent et de nombreux experts continuent de se positionner au gré des débats d’opinion. Souvent identifié comme un or numérique par sa limite connue et définitive de 21 millions d’unités, Bitcoin a des arguments à faire valoir en tant que valeur refuge. Par la jeunesse de son existence et par l’emprise des institutionnels faisant circuler leurs capitaux entre actions et Bitcoin, des arguments s’y opposent.

Comme rien n’est jamais tout blanc ou tout noir, la vérité se situe peut-être à mi-chemin entre les deux. Néanmoins, aujourd’hui, Bitcoin se trouve confronté à une situation inédite, la guerre. Il est donc très intéressant d’étudier son comportement au cours d’une telle période d’incertitude. Et force est de constater qu’une partie des Ukrainien a fait son choix. Selon Coingecko, le volume d’échange sur Kuna, une plateforme de cryptomonnaies très utilisée en Ukraine, le volume a bondi entre le 21 février et le 25 février. D’environ 800 000$ en début de semaine, celui-ci est monté à plus de 4 800 000$ au pic d’activité. Soit une multiplication par six en quelques jours !

Lorsque le conflit armé avec la Russie a débuté, l’impact sur les monnaies fiduciaires des deux pays a été violent. Le rouble russe et la hryvnia ukrainienne ont tous deux chuté. La peur a précipité une partie de la population vers d’autres moyens de protection, dont Bitcoin. L’accès aux cryptomonnaies en Ukraine est d’autant plus simple que le pays a récemment adopté une loi légalisant les cryptomonnaies.

Les volumes sont depuis revenus à la normale, dû à la stabilisation des taux d’échange entre la monnaie du pays et le dollar américain.

Bitcoin, une solution contre le resserrement des libertés monétaires ?

Nul doute que dans les mois et années à venir, le Bitcoin et les valeurs qu’il protège vont être chahutées. Les multiples mises à l’épreuve par les politiques gouvernementales se feront via une régulation que l’on espère raisonnée et progressive. Cette lutte permettra-t-elle de renforcer les idéaux de liberté et de résistance à la censure propre au Bitcoin ? Que faire si les états décident de geler vos comptes, de limiter vos retraits ? Les gouvernements ont tout pouvoir sur votre argent. Plusieurs exemples de ce pouvoir sont à l’œuvre en ce moment-même de par le monde.

Pour contrer le mouvement de protestation du « Freedom Convoy », le Canada et son premier ministre, Justin Trudeau, tentent ainsi d’enrayer l’augmentation des cas d’usage du Bitcoin. Le premier ministre canadien a récemment gelé les comptes bancaires des manifestants et fait mettre sur liste noire les adresses BTC soupçonnées d’être en relation avec eux.

En Ukraine, à cause du conflit, la banque centrale a resserré les libertés monétaires de sa population. Les montants de retraits de hryvnia ont été limité à 10 000 UAH (environ 300$) par jour. De plus, le gouvernement a purement interdit les achats et retraits transfrontaliers de devises étrangères. De quoi en effet provoquer un afflux massif de capitaux vers l’exchange ukrainien Kuna.

Tous ces exemples laissent penser que la régulation des cryptomonnaies ne se fera probablement pas en ligne droite. Le Bitcoin est de plus en plus souvent utilisé comme bouée de sauvetage lorsque les politiques monétaires des pays viennent à priver les populations du droit fondamental de disposer de leur argent. Par voie de conséquence, le Bitcoin se retrouve bien souvent en opposition directe avec les gouvernements. Le Bitcoin parviendra-t-il malgré les obstacles à offrir aux populations de par le monde la liberté financière tant recherchée ?