Bitcoin est le pantin centralisé de la Chine, selon le PDG de Ripple

Mieux vaut entendre ça que d’être sourd – Même si la société Ripple a beau avoir tout intérêt, avec son token XRP, à vouloir collaborer activement avec le système financier classique, il est tout de même dommage de voir son dirigeant se livrer à des exagérations pour se joindre à la meute des détracteurs du Bitcoin. C’est pourtant ce que Brad Garlinghouse vient de faire dans une récente interview, en multipliant les approximations sur le minage du BTC.

La bonne blague du jour : Bitcoin plus centralisé que XRP

C’est Julia Chatterley, journaliste à CNN, qui a eu l’occasion d’interviewer Brad Garlinghouse, le PDG de Ripple Labs, ce 17 février.

Le dirigeant de la société créatrice des XRP a ainsi expliqué que :

« La Chine contrôle la blockchain de Bitcoin (…) 4 mineurs (sic) en Chine représentent 60% ou plus de la capacité de minage totale de Bitcoin, et 80% de la capacité de minage de Bitcoin et d’Ethereum est basée en Chine ».

Outre le fait que M. Garlinghouse préfère voir la paille (chinoise) dans l’œil des bitcoiners plutôt que la poutre dans l’œil de Ripple en terme de centralisation respective du Bitcoin et du XRP, ses affirmations sont bien sûr trompeuses, à la limite du mensonger.

C’est pas beau de mentir…

Déjà, même si cela est évident au sein de la communauté crypto, parler de « 4 mineurs » est faux. Il s’agit évidemment de mining pools : des coopératives composées de nombreux mineurs. Et ces derniers peuvent contribuer à ces pools de minage depuis n’importe où dans le monde.

Et s’il reste vrai qu’une part importante de la puissance de calcul (hashrate) navigue effectivement sous pavillon de coopératives de minage chinoises – d’ailleurs plutôt 60% au total actuellement que 80% – cela ne veut pas dire que le pays en aurait « le contrôle ». A ce titre, l’économiste Tuur Demeester a d’ailleurs réagi en rappelant dans un tweet la vaine tentative de hard fork – appelé B2X – menée par les mineurs chinois et qui avait fini en échec cuisant.

Hurler avec les loups n’est définitivement pas un comportement constructif, tout comme parler de centralisation quand son propre token repose entièrement sur une société. Qui veut nous faire croire que XRP survivrait à la disparition subite de Ripple Labs ? A l’inverse, la Chine peut bien prétendre bannir le minage de Bitcoin ou à l’inverse essayer de le nationaliser, le roi des cryptos continuera son chemin… comme d’habitude, et alors qu’on annonce toujours régulièrement sa mort prochaine et fantasmée.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.