Bitcoin et la génération Z : le début d’une belle histoire ?
« La jeunesse est la seule génération raisonnable ». Comme le dit si bien Françoise Sagan, il se pourrait en effet que la jeunesse ait paradoxalement un temps d’avance sur les générations précédentes et qu’elle soit finalement plus raisonnable que ses parents ou grands-parents perdus dans les conjectures économiques et souvent pétris de certitudes. L’autrice de Bonjour tristesse nous rappelle avec ce bon mot qu’il faut savoir écouter les jeunes et leur faire confiance, car ils ont parfois plus de bon sens qu’un bon paquet de boomers nés dans les années 50 ou 60. Et c’est justement ce qu’a fait ce professeur d’université américaine qui a laissé deux étudiants interroger leurs pairs sur Bitcoin et qui a décidé d’en faire un article. On l’a lu pour vous et il donne sacrément foi en l’avenir !
Une étude empirique au croisement de la Chine et des États-Unis
Au départ de ce projet, il y a donc un professeur de la Washington and Lee University en Virginie qui a dispensé à ses étudiants un cours sur le rôle de l’USDT et de Bitcoin au Liban ces dernières années. Dans ses recherches empiriques, Seth Cantey, le professeur en question, a été aidé par deux étudiants particulièrement intéressés par le sujet, dont l’un était chinois et l’autre américain. Ces deux-là se sont pris de passion pour la cryptomonnaie et les sujets économiques et ont donc proposé à leur enseignant d’interroger leurs pairs aux États-Unis et en Chine pour tenter d’en savoir un peu plus sur les perceptions croisées de cette génération à propos de Bitcoin.
Au programme, deux questions simples à poser à plusieurs dizaines de jeunes de la génération dite Z, c’est-à-dire née entre le milieu des années 90 et le début des années 2021. Tout d’abord, une question simple : « qu’est-ce que Bitcoin pour toi ? » puis « à quelle fréquence le croises-tu dans la vie quotidienne ? ». Le double intérêt de la méthode est d’en savoir un peu plus sur les jeunes, mais surtout de comparer les réponses américaines et chinoises. Et à la première question, la réponse est sensiblement la même.
En effet, des deux côtés du Pacifique nord, on considère Bitcoin avant tout comme un investissement financier. Mais la similitude s’arrête là, car les américains sont beaucoup plus enclins à y placer une partie de leurs économies. Bitcoin est beaucoup plus connu et reconnu et il apparait même plutôt raisonnable d’y consacrer un petit pourcentage de son portefeuille, malgré les risques inhérents à cette catégorie d’actif.
La génération Z américaine a déjà compris l’intérêt de Bitcoin dans le monde actuel
Pour les chinois de la génération Z, les choses sont différentes, car Bitcoin traine toujours une réputation sulfureuse de monnaie liée à la criminalité et de pari financier hautement risqué. Bien sûr, les positions clairement anti-Bitcoin du gouvernement central de Pékin ne jouent pas en faveur d’une acceptation populaire.
De même, pour les signes de présence dans la vie quotidienne, les jeunes chinois reconnaissent qu’il n’y en a quasiment aucun. Et malgré l’absence réelle d’interdiction d’en détenir, la population en possède très peu et les commerçants ne l’utilisent pas non plus. A contrario, la jeunesse américaine croise beaucoup de signes d’adoption comme des ATM Bitcoin dans certaines villes, des options de paiement sur certains sites internet ou encore des QR codes dans certains restaurants avant-gardistes, mais de plus en plus nombreux.
Il existe donc clairement un fossé entre les perceptions chinoises et américaines, même si les auteurs reconnaissent que leur étude empirique ne peut évidemment pas représenter l’ensemble de la population. Mais dans l’article parut dans Bitcoin Magazine, on peut aussi lire que nos deux jeunes journalistes en herbe ont déjà pris conscience de certains enjeux économiques propre à Bitcoin et à la cryptomonnaie. Ils citent ainsi en guise d’exemples le Liban, le Nigéria, la Russie, l’Ukraine ou le Salvador qui ont adopté cette technologie financière pour des raisons différentes, mais finalement similaires. Enfin, car la jeunesse est aussi parfois impertinente, ils ne se privent pas de critiquer gentiment les boomers qui ne comprennent toujours rien à leur crypto préférée, même si les choses commencent à bouger légèrement.