Bitcoin est un échec, selon le G7
Promis, ce n’est pas une blague – C’est officiel mesdames et messieurs : que vous soyez crypto-addicts de la première heure, spéculateurs compulsifs ou juste curieux, le G7 a un message pour vous : Bitcoin, le roi des cryptomonnaies, aurait « échoué ». Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus.
A force de se répéter, on finit par y croire
Le G7 a rendu son rapport sur l’impact des stablecoins à l’échelle mondiale. Le moins que l’on puisse dire est que les pays membres sont précautionneux face aux cryptomonnaies, quelles qu’elles soient.
Avant de s’intéresser au problème central des stablecoins, le G7 prend le temps de se prononcer d’abord sur les premières cryptomonnaies :
« La première vague de cryptoactifs, dont Bitcoin est le plus connu, a jusqu’à présent échoué à la fois comme moyen de paiement et comme réserve de valeur. »
Le Bitcoin et ses congénères cryptographiques sont donc renvoyés à leurs vils statuts d’actifs « hautement spéculatifs » grossièrement destinés à des « activités illicites ».
Méfiance absolue envers les stablecoins
Des premières indiscrétions à propos de ce rapport laissaient présager le pire en début de semaine. Nous ne serons donc ni surpris, ni choqués, ni déçus : le projet Libra de Facebook est lui aussi taillé en pièces, notamment du fait des nouveaux risques qu’un projet de stablecoin ferait courir au système financier classique.
Pas plus tard qu’hier, le ministre des Finances français Bruno Le Maire affirmait encore sa crainte de voir de telles monnaies privées venir concurrencer puis dépasser les monnaies étatiques.
Les stablecoins apparaissent donc comme une possible menace pour les membres du Groupe des Sept. S’adossant aux monnaies fiduciaires, ces cryptos émergentes pourraient faire de meilleures copies que leurs devises fiat d’origine… Mais ce ne sera pas une raison pour se précipiter.
Le rapport précise d’ailleurs à ce propos :
« Aucun projet mondial de stablecoin ne devrait commencer à fonctionner tant que les défis et les risques juridiques, réglementaires et de surveillance (…) [n’auront pas trouvé de réponses] adéquates, au moyen de conceptions appropriées et en adhérant à une réglementation claire et proportionnée. »
Même si les débats s’annoncent donc longs et complexes pour le G7, reste la possibilité de réfléchir à des monnaies numériques de banques centrales :
« (…) les banques centrales, individuellement et collectivement, doivent évaluer la pertinence de l’émission de monnaies numériques [adaptées], au regard des coûts et des avantages pour leurs juridictions respectives ».
Une réflexion qui prendra probablement du temps, mais qui est dans l’air du temps. Difficile désormais de voir un sommet financier se dérouler sans commentaire à ce propos : les régulateurs de tous bords vont sans doute louer les mérites de ces monnaies numériques – contrôlées – un moment.