Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis – Le bull run actuel n’aura pas uniquement provoqué l’explosion du marché des cryptomonnaies. Tandis que le grand public plébiscite le bitcoin et les technologies blockchain, certaines grandes institutions cherchent le moyen de prendre le train en marche pour ne pas passer à coté d’une si belle opportunité… encore une fois.
L’art de retourner sa veste
Si aujourd’hui la banque d’investissement US Morgan Stanley met à jour sa politique en matière d’exposition au Bitcoin, la reine des cryptomonnaies n’a pas toujours eu la côte auprès des analystes de la compagnie. En 2017, dans une note intitulée « Bitcoin decrypted », James Faucette, le Directeur Exécutif de la banque, et son équipe suggéraient que sa réelle valeur pourrait bien tomber à 0 dollar, doutant de sa capacité à être adoptée en tant que réelle monnaie d’échange.
Il faut reconnaître qu’à l’époque, en pleine euphorie du précédent bull run, les principaux acteurs du monde financier étaient très largement vent debout contre le plus populaire des actifs numériques. Pour mémoire, des prix Nobels d’économie, tels que Jean Tirole ou Joseph Stiglitz, n’y voyaient qu’une « bulle » sans autre perspective qu’un éclatement brutal et douloureux. Quant à Jamie Dimon, le CEO de JPMorgan, il ne mâchait pas ses mots : « Si vous êtes assez stupides pour acheter cela, vous le paierez un jour ». Difficile d’être plus clair !
Une adoption à grande échelle
Dans un document déposé le 31 mars auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), Morgan Stanley a déclaré avoir mis à jour la section « Politiques et stratégies d’investissement » à destination de 12 portefeuilles institutionnels. La banque ajoute ainsi l’option Bitcoin à plusieurs contrats de gestion via Grayscale, Bitcoin Trust et des contrats à terme négociés en espèces, soulignant une fois de plus l’adoption rapide des actifs numériques par les grandes sociétés d’investissement.
Les rumeurs d’une offre institutionnelle de bitcoins chez Morgan Stanley avaient pris de l’ampleur au cours des dernières semaines après qu’un « mémo interne » ait révélé l’intention de la banque d’offrir une exposition aux crypto-actifs à ses clients fortunés par le biais d’une filiale dans les îles Caïmans. Comme Bloomberg l’avait rapporté en février, Morgan Stanley aurait même envisagé d’acheter directement des bitcoins par l’intermédiaire de sa branche d’investissement Counterpart Global.
Alors que la tendance de fond se confirme, les plus grands acteurs financiers entrent dans l’univers crypto les uns après les autres. Sans doute aurait-il été difficile d’expliquer aux plus riches de leurs clients pourquoi ils se refuseraient encore à les exposer à l’actif qui a réalisé les meilleures performances depuis 2010, toutes catégories confondues. On peut donc imaginer que c’est un peu contraints et forcés que ces professionnels renient aujourd’hui leurs certitudes d’antan. Mais que ne feraient-ils pas au nom du sacro-saint rendement ?
