Se sacrifier pour ses idées ? – La vie privée est un droit fondamental. C’est pour ce droit, bafoué par les gouvernements, qu’Edward Snowden, célèbre lanceur d’alerte, a risqué sa vie. Nous savons tous désormais que les agences gouvernementales épient nos moindres faits et gestes. Après avoir consulté un site d’achat en ligne à la recherche de notre dernière emplette, qui n’a jamais vu par la suite celle-ci apparaître dans les pop-ups publicitaires de toutes ses recherches suivantes ? Le pouvoir d’analyser nos comportements sociaux est fort, il vaut des milliards de dollars. Ce pouvoir, ce contrôle, est entre les mains de nos gouvernements dont les GAFAM sont le bras armé. Une idéologie contre laquelle s’est battu Edward Snowden. Pourquoi ? Comment ? En route pour le récit d’une histoire rocambolesque.
Sommaire du crypto-portrait d’Edward Snowden
Qui est Edward Snowden ? Voyage aux origines de la surveillance de masse
Nom de naissance : | Edward Joseph Snowden |
Date de naissance : | le 21 juin 1983 |
Nationalité : | Américaine, Russe |
Signe distinctif : | à travaillé pour la CIA et la NSA |
Activité : | Depuis 2014 travaille pour l’ONG : Freedom of the Press Foundation |
Edward Joseph Snowden est né à Elizabeth City, en Caroline du Nord, le 21 juin 1983. Un jour, alors qu’il est encore enfant, son père rapporte à la maison son premier ordinateur, un Compaq Presario 425. Au départ, ce qui l’intéresse, comme tous les enfants, c’est de jouer aux jeux. Puis, il s’aperçoit, année après année, que cet assemblage d’appareils électroniques est plus qu’un simple jeu. Il comprend que l’ordinateur, et à fortiori internet, n’est rien de moins que la connexion à l’état pur entre les individus. Pour lui, c’est une révélation.
« Pour la première fois, ma génération a pu créer une communauté qui n’était pas limitée par la distance. […] Internet est aussi important pour ma génération que le big bang »
Edward Snowden
Le parcours d’Edward Snowden
Edward Snowden rejoint la CIA (Central intelligence Agency) en 2006, dans l’agence de Virginie, et se spécialise dans la sécurité des réseaux. En 2011, Snowden devient consultant en cyber contre-espionnage pour la NSA. À partir d’avril 2012, il commence à collecter des documents concernant les programmes de surveillance. En mars 2013, il prend le rôle d’administrateur système pour la NSA au sein d’un centre opérationnel localisé à Hawaii, tout en continuant de recueillir des informations.
Hong Kong le 23 juin 2013. Snowden sait que les millions de documents top secret qu’il détient pourraient lui valoir des dizaines d’années de prison s’il les dévoile. Il sait aussi que la NSA a pu mettre sur écoute les communications des deux journalistes en route pour le rencontrer. Laura Poitras et Glenn Greenwald. Il est pleinement conscient qu’il risque de tomber dans un piège. Snowden le sait mais il est prêt à prendre ce risque. Pourquoi ? Réponse dans la suite de cet article.
Les révélations de Snowden ébranlent le monde
Les journalistes passent plusieurs jours avec Snowden afin de récolter l’impressionnante quantité d’informations récupérées et primordiales pour l’enquête. Jamais l’ancien agent de la NSA n’avait été aussi tendu qu’à ce moment-là. À tout instant, il peut être découvert et se faire arrêter.
« Que feriez-vous si vous étiez le directeur de la CIA ou de la NSA et que vous saviez qu’un individu était sur le point de dévoiler la preuve que vous avez commis de graves crimes ? Et si vous aviez les ressources disponibles pour stopper cette personne, y compris recourir à la force et au meurtre ? »
Selon le général Michael Hayden, ancien directeur de la NSA, Edward Snowden n’a pas divulgué les informations à proprement parlé mais la manière dont les USA les collecte.
« L’ex-directeur a conduit un programme appelé Stellar Wind, permettant d’intercepter les communications de tous les Américains sous prétexte de lutte anti-terroriste. »
Les révélations tout comme le nom de Snowden font le tour du monde. Elles sont le point de départ de la plus grande chasse à l’homme jamais vue dans l’histoire. Suite à l’annonce dans les médias, les journalistes envahissent le hall de l’hôtel où résidait jusqu’alors Snowden. Bien sûr, ce dernier n’y est plus. Il s’est réfugié chez des connaissances à Hong Kong.
À ce moment-là, Snowden prend contact avec Jullian Assange, le fondateur de Wikileaks et demande de l’aide. Sarah Harrison, une journaliste de Wikileaks alors en Australie, se rendra à Hong Kong afin de prendre en charge l’opération de demande d’asile.
« Le plus extraordinaire, c’est que parmi tous ces médias du monde entier, il n’y en a qu’un seul qui a dit ‘on veut aider la source’. Wikileaks »
Jullian Assange
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Edward Snowden, entre idéaux et prise et conscience
Le programme XKey Score de la NSA
Comme le précise Snowden, le programme XKey Score de la NSA est un « Google pour espions ». C’est un ensemble de programmes de liaisons entre les différents organismes d’espionnages situés aux USA, au Canada, en Angleterre et en Nouvelle-Zélande. Toutes les données interceptées dans ces pays rentrent dans ces outils. Snowden est donc, depuis, son bureau à la NSA, capable de voir absolument tout ce que les gens écrivent, tous les sites visités. Il peut consulter quel parti politique les gens supportent, dans quelle église ils vont, l’heure à laquelle ils se réveillent puisqu’ils programment l’alarme dans leur téléphone.
Avec XKey Score, les données sont stockées jusqu’à 30 jours en arrière, permettant ainsi de littéralement remonter le temps sur la vie des gens. Certains employés utilisaient même cet outil pour surveiller leur conjoint. C’est bien sûr interdit par la loi. Le pire qu’il puisse arriver pour les employés serait de perdre leur emploi. Néanmoins cela obligerait à la NSA à aller au tribunal pour reconnaitre qu’un système de surveillance de masse existe. Une situation ubuesque donc.
Les smartphones, menace pour notre vie privée
Les smartphones se sont développés exponentiellement depuis 2013. Désormais, les gens sont plus susceptibles d’avoir un smartphone qu’un PC. Or les smartphones ne sont pas aptes à protéger notre vie privée.
« Imaginez que vous avez votre portable à coté de vous, l’écran éteint. Si vous recevez un message, votre écran s’allume. Pourquoi selon vous ? D’ailleurs comment cela se fait qu’en tapant le numéro de quelqu’un, son téléphone sonne et non celui d’une autre personne ? En fait, chaque téléphone est connecté à la tour réseau la plus proche. […] À chaque instant, votre téléphone crie ‘je suis là’. »
Edward Snowden
Et vu que vous avez payé votre téléphone avec votre carte de crédit, celui-ci est relié à votre identité. Donc votre portable permet de savoir à tout instant qui vous êtes et où vous êtes.
Vous souvenez vous où vous étiez pour vos 8 ans ? Qui avez-vous appelé après une rupture ? Où êtes-vous allés à ce moment-là ? Avant, ces évènements étaient éphémères, impalpables, destinés à disparaitre dans l’oubli. Désormais, avec les smartphones, ces données sont sauvegardées, enregistrées et analysées.
Et cela, c’est juste le smartphone lui-même. Mais les applications téléchargées dessus questionnent le réseau de manière encore plus fréquente.
La prise de conscience d’Edward Snowden
Un jour, alors que Snowden fait le tri dans ses dossiers au bureau, il intercepte une vidéo d’un enfant qui joue avec le clavier d’un ordinateur tout en étant sur les genoux de son père. Une scène à l’apparence anodine. Toutefois, ce moment intime intercepté par mégarde par Snowden lui rappelle sa propre relation avec son père. Et à ce moment, il comprend qu’il y a bien un énorme problème juridique avec ce programme de surveillance de masse. Tout à coup, les procédés de violation de la vie privée employés par la NSA lui reviennent en pleine figure. Ce n’est plus du tout abstrait. Il se décide à agir.
Snowden, le pouvoir entre les mains de la « démocratie »
Snowden, exilé en Russie
En mai 2013, Snowden quitte son poste à Hawai pour Hong Kong. Dans une chambre d’hôtel, il remet à Laura Poitras et Glenn Greenwald, deux journalistes indépendants choisis par ses soins, des informations confidentielles.
Depuis 2013, Edward Snowden vit en exil en Russie, pays dont il détient désormais la citoyenneté. Il n’a pourtant jamais souhaité s’y installer. En réalité, il se trouvait alors simplement en transit, essayant d’échapper à la justice américaine quand son passeport a été annulé. Il reste coincé neuf jours dans la zone de transit de l’aéroport et effectue alors des demandes d’asile. 21 pays dont l’Allemagne et la France s’inclinent devant la pression des États-Unis. En revanche, la Russie lui délivre un permis de résidence.
L’un de ses soutiens se nomme Larry Lessig, professeur de droit à Harvard, militant de l’internet libre et activiste pro-démocratie. Par son intermédiaire, Snowden donnera même une conférence vidéo à Harvard. L’ex-analyse de la NSA est également soutenu par Birgitta Jonsdottir, députée islandaise, volontaire de Wikileaks jusqu’en 2010. Celle-ci milita pour fournir la nationalité islandaise à Snowden.
Pour Snowden, tout l’enjeu de ses révélations ne concernait pas uniquement la surveillance de l’ensemble des individus par les USA mais surtout une question fondamentale :
« Comment en est-on arrivé là ? »
Surveillance de masse, synonyme de pouvoir
Comme le dit Snowden, le peuple n’a jamais voté pour la surveillance de masse. Les représentants politiques n’en ont jamais informé la population. En un mot :
« Le gouvernement considère le hacking légal du moment que c’est lui qui le pratique »
Edward Snowden
Mais la réalité c’est que la surveillance massive n’a jamais empêché le moindre attentat terroriste.
« Ces programmes n’avaient aucune intention de lutter contre le terrorisme. L’objectif visé était la manipulation diplomatique, l’espionnage économique et l’influence sociale. Tout était question de pouvoir. »
Quand les USA furent exposés pour avoir violé les droits de l’Homme, ils ne mirent en place que quelques réformes insignifiantes. Puis, l’objectif a été pour eux de faire pression sur leurs alliés stratégiques afin qu’ils adoptent les mêmes lois. C’est ainsi que des lois de surveillances intrusives ont commencé à être adoptées au Royaume-Unis, en Allemagne, ou encore en France.
Pour Snowden, quand le gouvernement déclare :
« Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre »
Ce que l’État veut vraiment dire c’est :
« Tout va bien, on s’occupe de tout. Abandonnez votre pouvoir, renoncez à votre liberté. Et laissez-nous nous occuper de vous. Faites-nous confiance. »
Mais, la démocratie n’est pas une histoire de confiance.
Peut-on encore croire à la démocratie ?
Historiquement, il fut un temps où la société était hétéroclite. Constituée d’une multitude d’individus mettant en œuvre des propos et des actes basés sur des pensées variées, propres à chacun, parfois divergentes. Mais au fur et à mesure du temps, sans que l’on sache vraiment pourquoi, la gamme de propos considérés comme « sérieux » s’est mise à rétrécir. De plus en plus. Jusqu’à ce qu’elle corresponde parfaitement à ce que les institutions les plus puissantes du monde souhaitent que l’on pense.
Typiquement, Larry Lessig a mené une campagne électorale aux US avec un point central. L’idée que le processus électoral devait être mis à l’abri de l’influence corruptrice de l’argent. L’opinion générale traita cette idée, à première vue sensée et plutôt populaire, comme une hérésie. Lessig, professeur respecté d’Harvard, s’est vu soudain l’objet de violentes attaques ayant pour but de le discréditer en le faisant passer pour fou. C’est l’un des effets directs de la puissance du pouvoir. Invisible la plupart du temps pour l’individu lambda, il surgit par moments de manière très violente dès qu’une menace semble remettre en question son autorité.
Finalement croire dans la démocratie c’est souhaiter parvenir à composer avec la fragilité de la nature humaine.
« Il faut repenser à la façon dont on revalorise nos actes. Il devrait y avoir une sorte de motivation rémunératrice bâtie de sorte que l’intérêt de tout décideur soit naturellement poussé vers la réalisation des actes les plus moraux possibles »
On reconnait typiquement dans ce propos les principes fondamentaux de Bitcoin et de son père fondateur, Satoshi Nakamoto.
Dans toute cette confrontation avec Snowden, la sphère politique américaine ne s’est jamais attardée sur la problématique du questionnement des droits de l’Homme via des procédés aussi pervers que la surveillance de masse. Cette remise en question ne fait tout simplement pas partie de leur schéma de pensée. Ce qu’ils y ont vu en revanche, c’est l’idée qu’une personne lambda puisse questionner la stabilité et la réputation de la classe dirigeante.
Edward Snowden, un sacrifice pour ses idées
En discutant avec ses collègues, Snowden voyait bien qu’ils jugeaient eux aussi leurs activités comme anticonstitutionnelles. Mais ils disaient « tu sais ce qui arrive aux personnes qui parlent ». Pour l’analyste qu’il était alors, il ne s’agissait pas d’agir pour une question d’honneur ou de beauté de la constitution américaine. C’était une décision personnelle, qu’il a fait à l’aune de ses principes.
« Vous ne devez pas seulement croire à quelque chose, il faut se battre pour elle si vous voulez qu’elle existe réellement »
Edward Snowden
Snowden le reconnait lui-même, il gagnait extrêmement bien sa vie pour quelqu’un qui n’avait pas eu son bac. Il vivait à Hawaï avec l’amour de sa vie. La situation parfaite. Tout ce qu’il avait à faire, c’est espionner les gens. Un job facile. Mais une idée lui était insupportable : celle que les choses ne changeraient pas à moins que quelqu’un intervienne. Il a attendu et attendu encore. Mais personne ne se révoltait. Il a beaucoup discuté de ce sujet avec ses collègues mais tout le monde était terrorisé. Et il faisait partie du lot bien sûr. Mais peu à peu, ne rien faire est devenu pire que d’agir pour Snowden.
Loin de vouloir jouer les héros, il décida donc de poser la première brique afin de déclencher un électrochoc chez les citoyens. Car c’est tellement plus simple pour le pouvoir de contrôler des gens qui ont peur que des gens qui ont confiance et croient en un avenir commun.
« Toutes les plus grandes révolutions sociétales qui ont émergé au travers de l’histoire sont issues de systèmes ayant été jugés comme obsolètes ou injustes par la population et qui ont été renversés pour conduire à un nouveau système. Si nous n’autorisons pas l’échec, nous ne permettons pas le progrès. »
E. Snowden
Edward Snowden et les cryptos
Snowden, la menace des MNBC
« Les monnaies numériques sont la prochaine étape de l’argent »
Edward Snowden
Les gouvernements le sentent et tentent de créer de toute pièce des concurrents à la cryptomonnaie et à Bitcoin, en particulier sous la forme des MNBC (Monnaies numériques de Banques Centrales). Toutefois, celles-ci ne résoudront pas l’inflation, impôt caché imposé à tous les épargnants. Bitcoin corrige ce problème, car il dispose d’un faible taux d’inflation, prévisible et qui diminue dans le temps.
Pour Snowden, une MNBC n’est pas un dollar – ou un euro – numérique. En effet, la plupart de nos monnaies sont déjà numériques. La part du cash dans nos transaction a tendance à se réduire drastiquement, d’autant plus depuis la crise Covid19. Il n’y a pour cela qu’à constater que désormais votre boulangère accepte la carte bancaire pour payer votre baguette. Il y a encore quelques années, elle vous aurait regardé avec de grands yeux.
Une MNBC n’est pas davantage une adoption des cryptos à l’échelle de l’État. Une MNBC est l’exact opposé des valeurs qu’incarnent Bitcoin et les cryptomonnaies. En effet, à travers le Bitcoin et les cryptos, les individus souhaitent retrouver leur liberté financière. Avec les MNBC, les États cherchent au contraire à les en priver. Les MNBC c’est l’outil permettant à l’État de se placer comme interface au centre de chaque transaction, avec la possibilité pour lui de l’autoriser ou non.
Edward Snowden, l’inconnu de ZCash
Zcash est une cryptomonnaie préservant la vie privée de ses utilisateurs. Quand ils ont créé ZCash, les développeurs utilisèrent une clé spéciale permettant de bloquer le code régissant le protocole. Avec ce blocage, personne n’est en mesure de générer de fausses transactions. Mais le problème, c’est que les utilisateurs du réseau doivent, de fait, faire confiance aux développeurs ayant verrouillé le code. Comment s’assurer qu’ils ont bien détruit la clé ? Pour résoudre ce souci, la clé fut divisée en 6 exemplaires. À partir de là, il suffit qu’un seul développeur détruise sa clé pour valider le blocage définitif du système. En 2016, ils menèrent ce processus de concert lors d’un événement appelé « la Cérémonie », diffusée en direct.
Il y avait 6 membres fondateurs à la cérémonie de lancement de Zcash. L’un d’entre eux s’appelait John Dobbertin, dont personne ne connaissait la véritable identité. 5 ans plus tard, l’inconnu derrière ce pseudo se révèlera être en réalité nul autre que lui meme.
« La raison pour laquelle j’ai participé à la création de ZCash est parce que j’y ai vu un certain nombre de cryptographes universitaires de confiance travailler dessus. J’ai pensé que c’était un projet très intéressant. »
Edward Snowden
Snowden, la menace qui pèse sur les cryptos suite à l’incident Tornado Cash
Un évènement marquant a eu lieu au mois d’octobre 2022. L’outil Tornado Cash a été blacklisté et son développeur, Alexsey Pertsev, emprisonné. Un évènement dont toute l’ampleur de la criticité n’a peut-être pas été perçue à sa juste valeur par la communauté crypto. Ou trop peu, selon Edward Snowden. Distraite par les turpitudes de ce bearmarket mouvementé, la communauté n’a peut-être en effet pas assez réagi face à cet évènement qui est en train de passer sous les radars et qui menace pourtant l’avenir de l’écosystème.
Snowden le rappelle, Tornado Cash était juste un outil, une simple fontaine à eau dans un jardin public selon lui. Ces dispositions répressives prisent par le gouvernement américain sont pour lui profondément non libérales et autoritaires. Et c’est en ce sens et dans cette lutte de tous les instants contre cette oppression que ses idéaux s’accordent parfaitement avec ceux portés par Bitcoin. Il s’agit de tenter de conserver une liberté que les instances de pouvoir tentent par tous les moyens de nous enlever. Ou de brider, tout du moins.
La peur de Snowden, c’est que la tentative de récupération de cette liberté via les cryptos échoue. Il pointe notamment du doigt l’historique de transactions intrinsèque au réseau Ethereum. Sur la blockchain, tout est transparent : nos transactions, les smart contracts avec lesquels nous interagissons. Un peu trop transparent à son goût. Même Bitcoin est concerné dans une moindre mesure. Il le dit lui-même. En 2013, il aurait été très facile pour la NSA de suivre toutes les transactions Bitcoin avec les outils dont elle disposait à l’époque. Il avait d’ailleurs dû utiliser Tor et des services de mixages lors de ses communications avec les journalistes et pour transmettre ses fichiers de manière anonyme.
Snowden et Bitcoin, des idéaux communs de liberté
Finalement, Edward Snowden est l’exemple très concret de ce pour quoi la technologie Bitcoin a été bâtie. Snowden est d’ailleurs considéré comme un Cypherpunk du point de vue de ses idéaux. Il milite tout simplement pour la liberté des citoyens. Une liberté monétaire, une liberté de pensée, une liberté d’anonymat et de vie privée. Car vouloir conserver son anonymat ne signifie pas avoir de mauvaises intentions. Et cela, les gouvernements ne semblent pas l’avoir compris. Au contraire, ils réduisent progressivement notre champ des possibles. De manière silencieuse et progressive. Jusqu’à ce que bientôt, nous soyons cadenassés au sein d’une petite société étriquée qu’ils seront libres de contrôler à leur guise.
Snowden et Bitcoin tentent à leur manière de changer les choses. L’ancien agent de la NSA se dit nostalgique des débuts d’internet, lorsque celui-ci respectait encore la vie privée de chacun. L’analyste estime que cette période a été totalement perdue, dévoyée par les agences de renseignements et les grandes entreprises comme Facebook et Google qui ont recentralisé internet. Toutefois, même si cette surveillance est sans nul doute encore active, elle est désormais actée dans l’inconscient collectif. Des outils et des lois ont émergé afin de s’en protéger. De nouvelles technologies font leur apparition, à l’image de Bitcoin, porteur de ces valeurs de liberté, et sont en passe d’affecter radicalement notre société. Edward Snowden, à sa manière, a chamboulé la planète entière grâce à ses révélations. Et même si la cause pour laquelle il se bat est plus que jamais d’actualité, il aura su montrer la voie. Lorsqu’on se bat pour ses idées, les résultats sont parfois capables de changer la face du monde.
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