C’est peut-être votre voisin – Si vous évoluez dans le milieu des cryptomonnaies depuis un moment déjà, vous avez certainement déjà entendu parler des Cypherpunks, ce groupe d’individus et cette mouvance intellectuelle à laquelle appartenait Satoshi Nakamoto, le créateur de Bitcoin.
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Qui sont les cypherpunks ?
Dans notre société désormais ultra-connectée et de plus en plus transparente, toute personne qui se soucie un tant soit peu de sa vie privée pourrait presque être considérée comme tel. Mais ce qui distingue l’utilisateur lambda d’outils de protection de la vie privée tels qu’un VPN (dans une certaine mesure) ou du réseau TOR et un cypherpunk, c’est l’engagement et l’activisme dont fait preuve ce dernier.
Les cypherpunks écrivent du code, ils se servent de leurs connaissances pour propager des outils informatiques à destination du grand public afin de permettre à ce dernier de sortir des griffes des grandes corporations et autres GAFAM modernes, via l’utilisation de méthodes de chiffrement des données.
Mais les cypherpunks n’écrivent pas que du code. Ils sont également à l’origine de quelques essais fameux dans le monde de la cryptographie (le fameux chiffrement des données que nous venons d’évoquer) tels que le « manifeste d’un cypherpunk » écrit par Eric Hughes en 1993 ou le « Cyberpunk Manifesto » dévoilé par Christian As. Kirtchev en 1997. Ces écrits sur l’évolution de la société et la part de plus en plus importante que prendra la vie digitale de chaque individu sur la planète se sont révélés quasi-prophétiques.
Nul doute qu’Edward Snowden, qui a sacrifié sa vie professionnelle et sa vie de famille pour dénoncer la surveillance de masse mise en place par le gouvernement des États-Unis suite aux attentats du 11 septembre 2001, est également un cypherpunk. Julien Assange (fondateur de Wikileaks) est un autre exemple célèbre.
Les cypherpunks ne font pas que se protéger eux-mêmes, ils luttent pour nos libertés à tous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire des cypherpunks, je vous invite à consulter cet article très complet qu’a rédigé Ludovic Lars.
Satoshi Nakamoto était un cypherpunk
En créant Bitcoin, Satoshi a mis sur pied un modèle monétaire autonome, pair à pair et décentralisé qui va reposer sur des procédés mathématiques de chiffrement qui permettent de préserver la vie privée des utilisateurs du réseau.
La volonté de Nakamoto était claire. Il fallait se passer des banques, éviter que le public ne tombe une nouvelle fois dans les filets des élites financières qui s’accaparent le profit et font payer les plus démunis. Il fallait un accès à la monnaie sans intermédiaire, un protocole qui ne serait pas géré par des entités gouvernementales.
Ces principes simples, qui sont à l’origine même de Bitcoin, ont trouvé un écho tout particulier après la faillite de FTX et les multiples mésaventures que les utilisateurs de cryptomonnaies ont subi tout au long de l’année 2022.
Mais alors que les foules, dirigées par l’appât du gain, commettent inlassablement les mêmes erreurs, certaines personnes s’érigent afin de défendre nos libertés individuelles. Et ce, même en France.
Mais, qui sont ces gens ? S’il est impossible de les lister de manière exhaustive, il m’apparait important de mettre en lumières certaines initiatives collectives qui œuvrent pour le bien commun.
Framasoft
Framasoft est une association fondée en 2004. Elle lutte pour la justice sociale et numérique, et incite ses membres (ainsi que les curieux de passage) à s’émanciper du diktat des GAFAM et du capitalisme de surveillance.
Je vous invite à vous rendre sur leur site pour découvrir la myriade d’initiatives qui permettent l’utilisation d’outils alternatifs à ceux de Google et de Microsoft pour retrouver, petit à petit, le contrôle de votre vie privée sur Internet.
Du gestionnaire d’agenda, de formulaires ou de documents partagés, il est difficile de ne pas trouver un outil qui corresponde à vos besoins.
La mise en place de ces outils a été effectuée dans le cadre d’un plan d’action que l’association avait courageusement nommé « Degooglisons Internet ». Cette initiative partait d’un principe simple, Internet est encerclé d’outils mis en ligne gratuitement par les GAFAM afin de vampiriser le plus de données personnelles possibles, tout ça avec la participation candide des utilisateurs.
Il était donc crucial de développer des alternatives qui pourraient servir aux plus soucieux à se soustraire du regard des firmes de la Silicon Valley.
Si vous avez un peu de temps devant vous, la conférence mise en ligne sur ce sujet évoque de nombreuses initiatives, prises par les GAFAM ou les gouvernements, qui font froid dans le dos (score citoyen, utilisation abusive des données biométriques et de reconnaissance faciale, etc.). Cette présentation vous incitera très certainement à plus de prudence dans vos activités quotidiennes sur internet.
Forte de la mise en place d’outils qualitatifs, l’association a décidé d’un nouveau plan d’action pour les 3 prochaines années à venir, afin de rendre plus simple l’émancipation numériques pour les associations. Cela passera par la mise en place un Cloud éthique et un accompagnement personnalisé.
Mais Framasoft n’est pas seule à défendre votre vie privée en France.
La Quadrature du Net
Vous en avez peut-être déjà entendu parler si vous traîner vos guêtres sur le Net depuis un moment, mais la Quadrature du Net (LQDN), association de défense des libertés sur Internet, mène également son lot d’actions afin de lutter contre la surveillance de masse.
Difficile de faire ici une liste exhaustive desdites actions, mais :
- La Quadrature a obtenu le retrait d’un programme de surveillance des étudiants lors des épreuves passées à distance ;
- L’association lutte également contre les algorithmes de classement qu’utilise la CAF pour « noter » les allocataires des aides publiques ;
- Enfin, la lutte contre la technopolice et la surveillance de masse est l’un des fers de lance de la Quadrature. L’association a obtenu gain de cause devant le Conseil d’état le 18 mai 2020, l’État ayant été sommé de cesser immédiatement les prises de vues par drones.
Au lecteur et à la lectrice avertis que vous êtes désormais, il convient de vous poser la question sur votre hygiène et empreinte numérique. Mais également sur les efforts que vous êtes prêts à faire pour protéger vos données et votre vie privée.
Si vous vous souciez de l’utilisation de vos données personnelles et que vous trouvez que les géants du Web en savent trop sur vous, alors les outils de Framasoft peuvent vous être utiles.
Si vous vous souciez des dérives liberticides que peut engendrer l’utilisation de certaines technologies (toujours présentées comme utiles au bien commun), alors les travaux menés par LQDN trouveront certainement grâce à vos yeux.
Se questionner sur ces sujets n’est jamais du temps perdu. Et même si vous ne souhaitez pas vous impliquer dans ces projets, l’utilisation d’outils alternatifs qui ne se gaveront pas de l’ensemble de vos données personnelles ne peut pas être une mauvaise chose. Le meilleur moyen d’éviter que vos données ne soient piratées ou détournées, c’est de commencer par exercer une vigilance quant à leur diffusion.
En crypto, ne faites pas l’économie de la prudence ! Ainsi, pour conserver vos avoirs cryptographiques à l’abri, la meilleure solution est encore un wallet hardware personnel. Chez Ledger, il y en a pour tous les profils et toutes les cryptos. N’attendez pas pour mettre vos capitaux en sécurité (lien commercial) !
