La Russie ne voit pas l’intérêt d’une cryptomonnaie nationale
Signaux contradictoires en provenance du Kremlin. Après avoir récemment révélé s’intéresser au sujet, la Russie ne verrait finalement pas bien l’intérêt d’une monnaie numérique nationale. Mise en retrait tactique ou véritable désengagement, l’avenir nous le dira… mais en tout cas pour le moment, un crypto-rouble, c’est « niet ».
Quitte ou rouble ?
On en parlait il y a quelques semaines : la présidente de la Banque Centrale de Russie Elvira Nabiullina indiquait être curieuse de la mise en place d’une monnaie numérique de banque centrale (Central Bank Digital Currency, pour CBDC) en Russie.
On apprenait même que la Banque centrale russe travaillait sur le sujet depuis 2017, en se fondant sur l’architecture Ethereum. Pour autant, on retenait surtout que la situation était compliquée : en effet, les banques russes réunies dans le consortium créé ad hoc ruaient dans les brancards tant le projet semblait mal engagé.
C’est donc cette même Elvira Nabiullina qui vient semble t-il de siffler la fin de partie, enterrant les perspectives à court-terme de voir émerger une crypto centrale russe. Elle s’en est expliquée à l’occasion d’un forum, ses propos étant rapportés par l’agence de presse TASS :
« Ce n’est pas seulement pour des raisons technologiques, mais aussi parce qu’il est [difficile] d’estimer réellement quels avantages une monnaie numérique nationale apportera, par exemple, par rapport aux moyens de paiements électroniques existants. Les risques sont nombreux et les avantages ne sont peut-être pas si évidents » Elvira Nabiullina, présidente de la Banque Centrale de Russie
Le sujet des CBDC continue d’occuper le devant de la scène et laisse entrevoir une ligne de fracture nette entre les puissances et organisations prêtes à sauter le pas (Chine, BCE, Suisse, voire Etats-Unis), et celles qui conservent une distance prudente sur cette innovation aux conséquences peu évidentes à anticiper.