Stratégie et cryptomonnaies – Les secrets du fonds d’investissement derrière Uniswap et Compound

Si vous suivez l’actualité crypto, vous avez certainement vu passer le nom Andreessen Horowitz ou le sigle a16z. Le fonds d’investissement est devenu l’un des acteurs majeurs du financement de projets crypto, il a notamment investi très tôt dans Uniswap et Compound. Dans le cadre de deux récents billets de blog, a16z a partagé sa vision de la gouvernance des projets crypto, ainsi que son programme de délégation des votes au sein des protocoles dans lesquels le fonds investit.

La gouvernance des projets crypto selon Andreessen Horowitz

Pour Andreessen Horowitz, la gouvernance des projets crypto se doit d’être décentralisée :

« Les protocoles cryptographiques sont destinés à être gouvernés par des communautés décentralisées. Non pas parce que c’est plus efficace ou important pour des raisons idéologiques, mais parce que c’est nécessaire pour concrétiser leur proposition de valeur fondamentale : les protocoles sous-jacents continueront à fonctionner comme prévu et resteront ouverts à tous ceux qui veulent les utiliser ou les développer, sans que les règles changent à leur insu. »

Billet de blog d’Andreessen Horowitz

Pour le fonds d’investissement, la décentralisation n’est donc ni une question d’efficience ni d’idéologie, mais bien une nécessité absolue sans laquelle les projets crypto n’atteindront pas leur plein potentiel. En effet, les systèmes décentralisés n’ont pas la réputation d’être particulièrement efficaces. Néanmoins, leur valeur réside dans le fait qu’ils empêchent une entité unique ou centrale de contrôler le destin des individus qui utilisent son produit ou service.

Afin d’atteindre le Saint Graal de la décentralisation, a16z propose trois implémentations. Déléguer les droits de vote à des acteurs vertueux, créer des programmes de subvention et récompenser les premiers utilisateurs.

Le fonds d’investissement se décrit comme un fervent supporter de la délégation des votes. Mais, cette délégation implique d’importantes responsabilités. Il faudrait donc chercher les caractéristiques suivantes chez les délégataires :

• L’alignement. Le délégataire avoir les objectifs du protocole à cœur et ne doit pas présenter de conflit d’intérêts.
• L’engagement. Il est important que l’entité s’engage durable pour la réussite du protocole.
• L’indépendance. Celui qui reçoit la délégation doit être indépendant (financièrement et opérationnellement) de celui qui délègue.
• L’expertise. Il convient de savoir sur quoi porte le voter avant de se prononcer. Il serait peu cohérent de déléguer son vote sur un protocole de DeFi à une personne qui n’a jamais interagis avec l’écosystème de la finance décentralisée.

Devenir délégataire pour Andreessen Horowitz, c’est maintenant possible

Dans son second billet de blog, a16z a présenté son programme de délégation des votes. Rappelons qu’il s’agit d’une délégation purement volontaire des droits de votes associés aux jetons et non pas une délégation découlant d’un système de consensus en preuve d’enjeu déléguées (Delegated Proof of Stake ou DPoS).

La publication intitulée « Open Sourcing Our Token Delegating Program » présente des ressources et critères permettant une bonne délégation afin d’atteindre un niveau de décentralisation optimal.

Ces ressources comprennent des accords juridiques ainsi qu’un ensemble de critères qu’a16z a développés pour évaluer si une entreprise ou une organisation donnée est un bon candidat pour la délégation.

L’entreprise a déjà délégué les droits de vote de jetons qu’elle possède comme ceux de Compound et d’Uniswap. Elle a commencé ce processus en distribuant des droits de vote à une poignée de startups. Ensuite, le fonds d’investissement a élargi la liste des bénéficiaires à des organisations à but non lucratif et à des universités. Maintenant, a16z souhaite rendre son programme de délégation véritablement décentralisé en l’ouvrant au public.

Les subventions et les récompenses favorisent la décentralisation

Avec la hausse du cours des actifs numériques, la majeure partie des projets d’envergure disposent d’une importante trésorerie. Pour a16z, ces fonds sont un bon moyen de promouvoir la décentralisation en soutenant des initiatives de développement externes au projet.

D’une part, la création de programmes de subvention permet de tirer parti des talents cachés qui sommeillent aux quatre coins du monde. D’autre part, cela permet de réduire la dépendance à l’équipe de développement originelle. Ces deux éléments favorisent nécessairement la décentralisation technique d’un protocole.

Enfin, la distribution de jetons aux utilisateurs serait l’un des facteurs de réussite et de décentralisation. Andreessen Horowitz prend l’exemple d’Uniswap et de Coumpound qui ont tous deux généreusement récompensé leurs premiers utilisateurs en 2020. Un an plus tard, ces projets sont au sommet de la chaine alimentaire de la DeFi.