En parallèle du Salvador et son adoption du Bitcoin (BTC) comme monnaie légale, certains pays songent plutôt à l’adoption d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Il faut noter que tous ces pays ont en commun leur qualité de « pays émergents ».
La Haute Cour du Nigeria en faveur d’une MNBC
À l’occasion d’un litige relatif à une prétendue contrefaçon de la marque de la MNBC du pays, l’eNaira, la Haute Cour fédérale d’Abuja a donné son feu vert au déploiement de la monnaie numérique par la Banque centrale du Nigéria. En effet, lors d’une audience qui s’est tenue le 2 octobre, les 8 juges ont approuvé le déploiement de l’eNaira dans l’intérêt national.
De plus, il convient de noter que cette annonce coïncide avec la dépréciation de la monnaie fiduciaire du pays. Sa valeur est en chute libre depuis 2013.
Par ailleurs, depuis début 2021, l’Afrique présente une croissance sans précédent s’agissant des transactions en cryptomonnaies. Avec une augmentation de plus de 1 200 % du montant reçu en cryptos, le continent est prêt à miser sur les monnaies numériques. Le Nigéria en sera peut-être un bon exemple en adoptant définitivement l’eNaira.
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Laos : développement d’une MNBC en cours d’étude
C’est ensuite le Laos qui a annoncé se lancer dans une étude de faisabilité d’une MNBC dans le pays. D’après le journal Nikkei Asia, cette étude sera lancée d’ici fin octobre. D’ailleurs, à cette fin, le pays du sud-est de l’Asie a conclu un partenariat avec la start-up japonaise Soramitsu pour profiter de son expertise en matière de déploiement de MNBC. En effet, cette jeune pousse spécialisée dans la technologie financière a déjà contribué au lancement de la MNBC Bakong au Cambodge.
Dans le cadre de cette étude, la société Soramitsu est chargée de déterminer le rôle que pourraient tenir les banques et les intermédiaires dans l’offre d’une monnaie numérique, ainsi que les besoins, en termes d’inclusion financière, du Laos. Par la suite, si le Laos décide d’émettre une MNBC, la société pourrait être mandatée pour son développement. À l’instar des autres pays se tournant vers une MNBC, l’objectif du Laos est de favoriser l’inclusion financière de ses citoyens, tout en permettant aux banques de tirer profit de l’adoption d’une monnaie numérique.
Au Brésil : une MNBC plus que jamais utile
Enfin, au Brésil, l’heure est à la recherche de moyens d’accroitre l’interopérabilité de la MNBC attendue dans le pays à l’horizon 2023. La bourse du Brésil, le Brazilian Stock Exchange, étudie la possibilité de fournir des oracles afin d’accéder à la MNBC brésilienne. Les oracles sont indispensables aux smart contracts, car ils permettent de les enrichir de données issues de sources externes et nécessaires à leur exécution. En somme, l’oracle permet d’apporter des données externes à la blockchain aux smart contracts, de manière sécurisée.
« Il existe de nombreuses applications. Par exemple, vous pouvez programmer une distribution automatique d’argent aux actionnaires en fonction des bénéfices de l’entreprise ; automatiser l’émission et le paiement des dettes ou payer automatiquement les fournisseurs au sein d’une chaîne de valeur. »
Luis Kondic, directeur général des données au Brazilian Stock Exchange
Cette annonce devrait faire avancer la Banque centrale brésilienne qui envisage d’implémenter des smart contracts dans son projet de monnaie numérique.
La voie de la MNBC est aussi celle choisie par la Chine. Après avoir une nouvelle (énième) fois interdit les transactions d’actifs numériques, elle poursuit le développement de son yuan numérique. L’empire du Milieu semble vouloir faire place nette à sa monnaie numérique, au détriment de la liberté des investisseurs résidents chinois.
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