Interpol, futur héros des univers virtuels ? – Interpol serait-elle à la poursuite de ceux qui versent dans le délit virtuel ? L’organisation internationale de police s’inquiète qu’une foule de criminels enfilent leur cagoule VR afin d’accomplir leurs méfaits au cœur de ce nouvel univers en construction. Mais qu’est-ce qu’un crime dans le métavers ?
Crime virtuel : le metaverse est dans le fruit ?
Le métavers représente les prémices de la virtualisation de nos activités sur internet. Nous rendrons nous un jour « en personne » au cœur d’internet ? La notion reste à l’heure actuelle un peu floue, certes. Mais le métavers pourrait à juste titre être comparé au 3310 de nos smartphones, au minitel de notre internet d’aujourd’hui. Qui sait jusqu’où la technologie s’apprête à nous conduire dans les prochaines années ? Et comment contrôler ce nouveau monde naissant ? Des questions cruciales que se posent dès aujourd’hui les policiers d’Interpol à l’heure où des harcèlements virtuels sont déjà en train de naître.
Quelques mois après la sortie de son propre métavers, Interpol s’interroge sur une question qui prend de l’importance : qu’est-ce qu’un crime dans le métavers ?
« Il y a eu des cas d’agression [dans le métavers] (…) . Si vous regardez la définition de ces crimes dans le monde physique et que vous essayez de l’app liquer dans le métavers, cela pose problème. Nous ne savons pas si nous pouvons qualifier ces actes de crimes ou non, mais ces menaces restent bien réelles et doivent être résolues. »
Dr Madan Oberoi, directeur de la Technologie et de l’Innovation à Interpol
Pour sauver quelqu’un de la noyade, il faut savoir nager. Et pour sauver une personne agressée dans le métavers, il faut maîtriser ce nouvel environnement. C’est l’objectif que se donne Interpol dans les prochaines années.
Interpol : le nouveau shérif du cyber Far West
Jurgen Stock, secrétaire général d’Interpol, précise que ses équipes sont déjà à l’œuvre pour comprendre comment opérer au sein des principaux métavers.
« Les criminels sont sophistiqués et professionnels dans leur manière de s’adapter rapidement à tout nouvel outil technologique qui leur permettrait de commettre leur crime. […] Parfois, les législateurs, la police et nos sociétés sont un peu en retard là-dessus. […] Si nous arrivons en retard, ces agissements impacteront la confiance dans ces outils, en l’occurrence ici le métavers. »
Jurgen Stock
Les actes interdits dans le monde physique doivent l’être aussi dans le métavers, sous peine d’introduire des contresens comportementaux au sein de la population et de faire du métavers le défouloir de l’humanité. Le métavers possède aussi une portée internationale par essence, étant donné son caractère virtuel. Les forces d’Interpol sont donc les plus appropriées pour lutter dans cet univers.
« D’un clic de souris, la preuve [du crime] se trouve téléportée sur un autre continent. Le cyber-crime est par nature international. […] Cela rend le rôle d’Interpol, 100 ans après sa création, encore plus critique dans le monde d’aujourd’hui, car aucun pays ne peut lutter contre ce type de crime de manière isolée. »
Jurgen Stock
Interpol intervient dans plus de 195 pays pour lutter contre les crimes internationaux. Néanmoins, un tout nouvel univers, probablement gigantesque, est en train de s’ouvrir. Des territoires virtuels, certes, mais non régulés et non contrôlés. Un Far West en devenir dans lequel les forces de l’ordre, en shérifs du numérique, auront le devoir de s’immiscer afin d’y faire respecter la loi.
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