Un ancien candidat de Trump à la FED veut lancer un stablecoin
Un ancien conseiller de Trump, pressenti un temps pour rentrer à la FED, a annoncé s’impliquer dans le futur lancement d’un (énième) stablecoin. Baptisée FRAX, ce coin sera lancé conjointement avec 2 autres associés, dont le fondateur de Everipedia.
Cette cryptomonnaie stable aura le mérite de l’originalité. En effet, la devise ne s’encombrera pas d’un adossement au moindre sous-jacent : elle basera sa stabilité supposée sur une bonne vieille réserve fractionnaire des familles.
Tout le monde peut se trumper
Même habitué au Kamoulox général de l’industrie cryptomonétaire, il se peut que vous ayez malgré tout levé un sourcil interrogatif à la lecture du titre du présent article. Et pourtant, impossible de mieux résumer la chose.
En effet, l’économiste de formation Stephen Moore, un des anciens conseillers de campagne du président Trump, s’était vu proposer par ce dernier d’intégrer la FED (Réserve Fédérale Américaine). Bon, ça avait un peu coincé. Avant d’être écarté (notamment en raison d’une liste bien trop longue de propos pour le moins controversés), Moore déclarait à propos de sa possible nomination à la FED :
« Je suis un peu nouveau dans ce jeu, franchement. Je vais être moi-même sur une courbe d’apprentissage abrupte au sujet du fonctionnement de la Fed, de la façon dont la Réserve fédérale prend ses décisions. J’ai du mal à dire quel sera mon rôle, si on me confirme. »
Ajoutons que l’intéressé se déclarait plutôt très partisan du travail des enfants (« Je veux que les gens commencent à travailler à 11, 12 ans. ») et nous voila avec un parfait archétype de la fameuse ère post-vérité Trumpienne (semblant parfois s’être échappé par inadvertance du film Idiocraty).
Tout cela ne pourrait que simplement incarner un jour de plus sous le soleil du crypto-bazar global… mais c’était sans compter sur le fait qu’une idée allait germer dans l’esprit de notre entrepreneur du jour : Facebook y travaille, les Banques Centrales aussi, tout le monde en parle, c’est donc décidé… M. Moore veut son stablecoin !
FRAX, disrupt the disrupted disruption
Dans cette ambitieuse et ô combien originale entreprise, Moore s’est entouré de deux associés : Ralph Benko, ancien proche du président Reagan, et Sam Kazemian, co-fondateur d’Everipedia, un Wikipedia-like basé sur « la » blockchain.
Le projet de stablecoin FRAX, puisqu’il est baptisé ainsi, se veut ambitieux :
« Les banques centrales vont bientôt ressentir la concurrence de monnaies privées telles que le Frax. L’époque du monopole de l’État sur les monnaies par les banquiers centraux est en train de prendre brutalement fin. Les monnaies sont destinées à conserver leur valeur au fil du temps, mais étant donné la fluctuation sauvage de la valeur des monnaies et la lutte de nombreux pays contre l’hyperinflation, il nous faut une monnaie mondiale dotée d’une valeur stable au profit des consommateurs, des entreprises et des investisseurs. »
Qui dit stablecoin dit (normalement) sous-jacent. Mais Stephen Moore s’est probablement dit que c’était bien trop banal !
Ainsi, le FRAX est présenté comme devant demeurer stable et conserver une parité avec le dollar autour de 1:1 (aka « par l’opération du Saint Crypto-Esprit »).
Comme de bien entendu, aucune information plus précise n’a filtré sur cette mécanique, présentée comme devant être gérée par des « algorithmes » et reposant sur le prêt de tout ou partie de la réserve afin de générer des intérêts à même d’assurer la parité avec le dollar. Tout un programme.