La Thaïlande extrade le cerveau d’un Ponzi crypto à 14 milliards de dollars vers la Chine
Chasse au Ponzi. La relation entretenue entre la Chine et les cryptomonnaies peut sans trop de risque être qualifiée de compliquée. Un rapprochement qui avait initialement débuté avec le minage du Bitcoin, très largement implanté sur son territoire avant 2021. Mais l’Empire du milieu aime souffler le chaud et le froid. Et, son objectif semble désormais plus porté sur la surveillance active des opérations crypto. Une activité qui concerne également les arnaques associées à ces monnaies numériques. C’est la raison pour laquelle la Thaïlande vient de lui envoyer le cerveau d’un Ponzi crypto à 14 milliards de dollars. Cela dans le cadre d’un nouvel accord nommé « Hunting Fox. »
La Chine en pleine opération de ménage crypto
Depuis le lancement de sa monnaie numérique de banque centrale (MNBC), la Chine semble bien décidée à chasser toute concurrence numérique de son territoire. Une situation clairement défavorable au cryptomonnaies, d’autant plus lorsque leur utilisation appara inadéquate. Ce qui implique les tentatives de certains investisseurs de contourner son interdiction de toute activité de crypto-trading émise depuis 2021.
En parallèle, certains analystes estiment que le statut particulier du territoire de Hong Kong en ferait une sorte de laboratoire crypto téléguidé par Pekin. Cela afin de ne pas passer à côté de cette révolution numérique, tout en limitant son expansion en Chine.
Dans le même temps les autorités locales ont lancé une véritable guerre ouverte aux banques clandestines. Ces dernières souvent friandes de stablecoins comme l’USDT. Tout cela en gérant dans le même temps la liquidation de l’une des plus grandes arnaques Ponzi de l’histoire des cryptomonnaies, nommée PlusToken.
Un exercice auquel de nouveaux prétendants viennent sans cesse s’ajouter. Comme par exemple le cerveau d’un Ponzi crypto à 14 milliards de dollars récemment livré en colis express par la Thaïlande au ministère chinois de la sécurité publique.
Le cerveau d’un Ponzi extradé vers la Chine
Le groupe impliqué se nomme MBI. Et il est à l’origine d’une arnaque de type Ponzi dont le préjudice global est estimé à 100 milliards de yuans (14 milliards de dollars). Le tout prélevé de manière stratégique auprès de plus de 10 millions de victimes.
« Depuis 2012, le groupe MBI, dirigé par le suspect criminel Zhang, a exigé des participants qu’ils paient des frais allant de 700 yuans (100 $) à 245 000 yuans (35 000 $) pour obtenir l’adhésion à la plateforme en émettant de la monnaie numérique virtuelle (…). La cryptomonnaie était utilisée comme méthode de rémunération ou de remise pour la mise en œuvre d’activités illégales et criminelles du système pyramidal en ligne. »
Ministère chinois de la sécurité publique
Une affaire aux accents symboliques. Car le cerveau de cette opération est « le tout premier suspect criminel économique extradé vers la Chine depuis la Thaïlande après l’entrée en vigueur du traité d’extradition de 1999. » Cela suite à la mise en place d’un groupe de travail nommé « Fox Hunting. »
Une affaire qui s’inscrit dans un contexte géo-politique en pleine mutation. Car la Chine compte bien gagner des parts sur le marché de la dominance monétaire mondiale avec son yuan numérique (e-CNY) déjà opérationnel. Et, dans le même temps, elle montre sa détermination à ne laisser passer aucun contrevenant à sa politique de fermeture vis-à-vis des cryptomonnaies. Une stratégie qui inquiète du côté des États-Unis.