La loi de la jungle ne prescrit jamais rien sans raison. Les BAYC n’ont plus la cote. C’est ce constat qui revient depuis quelques mois dans les médias crypto. Le prix plancher, floor price, de la collection emblématique de Yuga Labs subit une dégringolade inéluctable. En témoigne la dernière transaction en date, bien éloignée des records vertigineux d’antan. Les singes redresseront-ils la barre ?
La dernière vente d’un BAYC illustre la chute du marché
On pourrait penser que tout ce qui est rare est cher, mais ça ne semble plus être le cas pour les Apes. Pourtant, le NFT en question présente des caractéristiques uniques propres à faire monter les enchères. En effet, le Bored Ape #3953 est considéré comme le deuxième plus rare de la collection. Alors, tous les goûts sont dans la nature, certes, mais méritait-il une transaction au rabais ? Le montant de l’échange est de 200 ETH, soit un équivalent de 372 000 dollars.
D’aucuns peuvent estimer qu’il s’agit quand même d’une belle somme (un appartement, voire une maison). Au regard des prix vertigineux auxquels se sont vendus certains de ses congénères, parfois bien plus communs, il s’agit au mieux d’un prix d’ami.
Établissons un palmarès des cinq Bored Apes les plus chers :
- Bored Ape #2087, s’est vendu pour 769 ETH soit 2 307 638,27$, le 30 septembre 2021 ;
- Bored Ape #8585, 2 702 582$, 697 ETH 19 octobre 2021 ;
- Bored Ape #232, 2 807 394$, 1080,69 wETH 30 janvier 2022 ;
- Bored Ape #3749, 2,91 millions de dollars, 740 ETH, 6 septembre 2021 ;
- Bored Ape #8817, 3 408 000$, soit 819 ETH lors d’une vente organisée par Sotheby’s le 27 octobre 2021.
Vous pouvez constater à quel point cet Ape #3953 s’est vendu bon marché.
Dans le même temps, c’est également le prix plancher qui a fortement diminué. Il se situe sous la barre des 35 ETH au moment d’écrire ces lignes. La tendance ne semble pas vouloir s’inverser.
Pourquoi le prix des Bored Apes chute-t-il ?
Essayons de comprendre pourquoi cette collection emblématique n’attire plus autant. Les causes sont multiples. Le média NFT now, nous apporte quelques pistes.
Récemment, en avril 2023, Franklin, un des plus gros collectionneurs du BAYC a liquidé une partie de ses NFT pour une somme totale de 2,8 millions de dollars. Ce n’est pas le seul à s’être séparé de ses singes. En effet, Jeffrey Huang alias Machi Big Brother, en a également mis en vente une cinquantaine ces dernières semaines sur Blur.
Peut-on attribuer la chute à ces seules ventes ? En partie seulement. La tendance baissière est plus ancienne. On peut d’ailleurs la superposer à celle du marché crypto en général. Cela rappelle que les NFT sont des actifs qui subissent la loi de l’offre et de la demande avec la volatilité que cela apporte.
De plus, certains collectionneurs pointent du doigt les autres franchises de Yuga Labs, à savoir Otherside et HV-MTL. Elles seraient, selon eux, un facteur de dilution et de fragmentation de l’offre et cause du désintérêt pour la collection originelle.
Bien d’autres facteurs peuvent être évoqués. Ainsi Hunter Solaire émet quelques hypothèses dans un thread. Il évoque notamment :
- l’effondrement du token APE ;
- l’absence d’airdrop à venir pour les holders de BAYC ;
- les collectionneurs préfèrent les punks aux Bored Apes.
Enfin, l’incertitude réglementaire sur les cryptomonnaies, mais aussi les NFT, réfrène l’élan des investisseurs potentiels.
Doit-on considérer que la fin est proche pour les NFT BAYC et qu’ils iront à 0 ? S’agit-il au contraire d’une porte d’entrée pour de nouveaux acheteurs, en vue d’un rebond ultérieur ? L’avenir nous le dira. En tout cas, les NFT font leur chemin dans la vie de tous les jours. Ils continuent leur percée dans l’industrie de la musique, comme le démontre ce partenariat entre Warner Music France et Tailor.
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