Le pouvoir de la communauté – Il était une fois au pays des magiciens, des guerriers, des druides et des elfes, une communauté de joueurs qui voulait que rien ne change. Malgré l’arrivée du web3 et des NFT prêts à bouleverser leur univers, ces amoureux des cartes et des dés à 20 faces restaient accrochés au passé. Et la toute puissante maison d’édition Wizards of the Coast dut faire demi-tour et abandonner ses projets. Dans l’univers feutré des parties interminables de Donjons et Dragons, une petite révolution a failli avoir lieu, mais le peuple en a décidé autrement. Et si les NFT étaient les grands gagnants de cette partie ?
Donjons & Dragons à l’assaut des NFT
Donjons et Dragons (D&D) est tout simplement le jeu de plateau le plus populaire de toute l’histoire avec pas moins de 50 millions de personnes ayant disputé au moins une partie, selon les chiffres de l’éditeur. Au rythme du maitre du jeu, vous évoluerez dans un univers médiéval fantastique peuplé de tout un tas de créatures aux pouvoirs magiques. Armés de vos multiples dés, vous affronterez le destin et la bonne fortune en essayant de survivre le plus longtemps possible. Tout en remplissant des quêtes toutes aussi dangereuses les unes que les autres.
Voilà pour le côté légendaire, car pour le reste c’est aussi et surtout un énorme business. Lancé dans les années 70, le jeu sera sur le point de disparaître en 1997 alors que sa première maison d’édition a des problèmes d’argent. C’est là que Wizards of the Coast (WoTC), enrichie par le succès des cartes à collectionner Magic, va entrer dans le jeu et racheter tous les droits de D&D. La suite ? Des années de succès et des millions de fans partout dans le monde.
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Wizards of the Coast décide de changer les règles
Mais début 2023, la maison mère de l’éditeur, Hasbro qui a racheté WoTC en 1999, décide d’augmenter ses revenus et veut changer certaines règles. Mais avant d’aller plus loin, petit rappel de certains aspects de cette industrie. Dans le cadre du droit d’auteur et du droit des marques, il existe un document qui définit les conditions d’utilisation de tout ce qui relève du jeu et de son univers. Produits dérivés, scénario de livres ou jeux dérivés, tout ceci était exonéré de redevance à WoTC. Et ce depuis depuis l’année 2000, sur la base d’un document baptisé Open Game License (OGL) version 1.0a.
Ce document était intimement lié à un autre, le System Référence Document qui détaille dans ses 400 pages toutes les consignes à respecter pour l’utilisation de tous les aspects du jeu. Des caractéristiques des personnages aux armes dans le jeu, tout est explicitement décrit. Cette politique gagnant-gagnant a permis aux créateurs de contenus d’exploiter la filière en faisant de la publicité gratuite pour le jeu. Retour maintenant début 2023. WoTC décide de revoir tout ça et réfléchit à une version 1.1 de l’OGL.
Devant la levée de boucliers, l’éditeur fait marche arrière
Fini le temps de la gratuité et place à une redevance. Et c’est là qu’interviennent les fameux NFT. Car ces deniers commencent à débarquer dans l’univers et la maison d’édition n’en veut pas :
« Nous voulions nous adresser à ceux qui tentaient d’utiliser D&D dans le web3, les jeux blockchain et les NFT, car le contenu OGL est limité au contenu de jeu de rôle sur table. »
Mais le mal est fait, car la nouvelle proposition passe très mal auprès des fans et des créateurs de contenus autour du jeu. Face à la levée de bouclier, WoTC propose à la communauté de remplir un sondage. Résultat : 90% ne veulent pas de changement. Du coup, Kyle Brink, le producteur exécutif annonce un rétropédalage en bonne et due forme !
Bien que les NFT et le web3 n’étaient pas officiellement au cœur de la discorde, des observateurs ont pu comprendre entre les lignes qu’ils inquiètent beaucoup la maison d’édition. Car ils pourraient générer beaucoup de revenus. Quoi qu’il en soit, il était urgent de ne rien changer pour la communauté. Et ils ont eu gain de cause ! Des NFT Donjons & Dragons qui ne rapportent rien à son propriétaire ? Vu le reste du marché, difficile d’imaginer que ça reste comme ça…
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