La SEC et la CTFC contre Binance. Dans nos sociétés ultras médiatisées où les chaines d’informations en continu disputent les scoops aux réseaux sociaux, une actualité a souvent tendance à en chasser une autre. Les milieux économiques, plus particulièrement la crypto, n’échappent pas à ce phénomène et dans les affaires judiciaires, le décalage entre le temps de la justice et celui des médias est gigantesque. Alors qu’un dossier n’a pas encore été officiellement jugé, l’opinion publique se fait déjà une idée en lisant les médias puis passe à autre chose rapidement. Mais pendant ce temps là, les procédures avancent, les tribunaux travaillent et le droit essaye de se faire une place au milieu des fuites et des déclarations anonymes de sources proches du dossier selon la formule consacrée. Aujourd’hui, c’est à nouveau Binance qui doit répondre aux accusations de wash trading venant du Wall Street Journal alors que la plateforme est déjà en bisbille avec les régulateurs américains. Détails à suivre.
Binance a-t-il gonflé ses volumes de trading ? La SEC le soupçonne
Tout est parti, encore une fois, d’un document interne auquel le Wall Street Journal aurait eu accès. Jamais avare d’un bon scoop sur Binance, ce média affirme que des employés de la partie américaine de l’exchange auraient échangé par écrit à propos de transactions peu orthodoxes. Le rapport indique en effet que Sigma Chain, une société de trading basée en Suisse et appartenant à Changpeng Zhao, aurait effectué un grand nombre d’achats/ventes de trading afin de gonfler les volumes sur la plateforme « en utilisant des dizaines de comptes d’utilisateurs ».
Le quotidien économique de New York cite, pour renforcer son propos, une étude universitaire qui affirme que près de 70% des échanges sur les crypto bourses sont faux et relèvent du wash trading, c’est-à-dire d’un gonflage artificiel des volumes. Problème ? Cette pratique est bien entendu complètement illégale dans la finance traditionnelle, mais un vide juridique existe dans le secteur crypto par manque de régulation.
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70 000 bitcoins changent de main au petit matin…
Par conséquent, est-ce que tout ce qui n’est pas illégal est forcément légal ? Pas sûr et le régulateur américain compte bien faire la lumière sur ces événements. Et notamment sur ces 70 000 bitcoins qui auraient changé de main un beau matin de 2019 et à propos desquels CZ aurait dit : « c’est nous, je pense ». Quoiqu’il en soit, les équipes de Binance ont réagit à cet article en niant en bloc l’ensemble des accusations, comme d’habitude :
« Nous croyons fermement que les allégations de la SEC concernant le wash trading sont totalement infondées et basées sur une incompréhension fondamentale des faits et une mauvaise interprétation de la loi en vigueur. »
Dans le même temps, c’est de la CFTC que sont venues d’autres informations concernant Binance et son charismatique PDG. L’autre régulateur financier américain a en effet attaqué en justice l’exchange mais celui-ci semble sur le point de contre-attaquer si on en croit un dossier judiciaire publié le 24 juillet dernier. Binance demande en effet un rejet de la plainte ainsi qu’une extension de la limite de page de leur mémorandum, comme on peut le lire dans le document.
C’est maintenant la justice qui a les cartes en main et qui va devoir se positionner sur l’ensemble des charges qui pèsent sur la plus grande plateforme crypto du monde. Pour la CFTC, Binance a enfreint les règles sur les produits dérivés et les activités commerciales non enregistrées aux États-Unis. Selon la SEC, il y aurait violation des lois sur les valeurs mobilières. En ce qui concerne CZ et son équipe, la réponse est inlassablement la même : tout ceci n’est que du FUD et le travail continue. A suivre !
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