« On veut des preuves ! » – Les grands exchanges sont actuellement soumis à une forte pression de la part de leurs clients qui se demandent désormais quel sera le prochain à tomber après celui de Sam Bankman-Fried. Après une année 2022 marquée par les catastrophes industrielles Terra (LUNA), Celsius et donc FTX, il est l’heure de rassurer les foules et Crypto.com ne fait pas exception. Méthode proposée ? La Preuve de Réserve réalisée par des spécialistes de l’audit financier. On fait le point sur le document publié en fin de semaine dernière.
Mazars à la manœuvre pour auditer les plus grands exchanges
Commençons par un petit cocorico avant d’aller plus loin : la société choisie pour cet audit est française ! Certes, c’est devenu une grande multinationale, mais son siège est à Paris et elle a été créée à Rouen en 1940 par M. Mazars. Depuis, elle s’est développée pour devenir le numéro cinq mondial derrière des monstres comme Deloitte, EY ou encore KPMG.
Spécialisée dans l’audit, l’expertise comptable, la fiscalité et le conseil aux entreprises, la société de La Défense a déjà fait parler d’elle dans la crypto en réalisant l’audit de Binance. Le 9 décembre, Mazars a donc rendu public un rapport sur la Preuve de Réserve de Crypto.com, publié sur le site internet de l’exchange. Dans ce document de neuf pages, il est question de la méthode employée et des réserves effectives de la plateforme concernant 9 des principales cryptomonnaies.
Crypto.com rassure sa communauté et l’ensemble de l’écosystème
Les auditeurs ont comparé les actifs détenus dans des adresses en chaîne contrôlées par Crypto.com avec les soldes des clients le 7 décembre et le tout s’exprime en pourcentage.
On peut ainsi voir dans le tableau ci-dessus que concernant Bitcoin, l’exchange de Singapour détient 102 % des jetons des clients, soit un peu plus que nécessaire en cas de retrait massif. D’ailleurs, sur l’ensemble des cryptos concernées, les réserves dépassent à chaque fois les dépôts des clients. Suite à la publication, Kris Marszalek, le PDG de Crypto.com, a déclaré :
« Fournir une preuve de réserve auditée est une étape importante pour l’ensemble du secteur afin d’accroître la transparence et de commencer le processus de restauration de la confiance. Crypto.com s’engage pleinement à fournir aux clients du monde entier un moyen sûr, sécurisé et conforme d’interagir avec les monnaies numériques. »
Crypto.com a donc succombé à son tour à la fameuse Preuve de Réserve après qu’une grande partie de ses concurrents l’a déjà fait. L’enjeu est de taille, car la crédibilité de tout l’écosystème est en jeu depuis que FTX a jeté l’opprobre sur les exchanges centralisés et par extension à la crypto dans son ensemble. Du moins, du point de vue des grands médias qui, malheureusement, définissent la doxa. Et concernant notre secteur, le déficit d’image est immense comme le montre cette étude américaine.
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