Confondre vitesse et précipitation – Les différents témoignages qui sont rendus publics depuis la faillite de FTX ont la fâcheuse tendance à montrer une certaine dose d’amateurisme de la part des équipes de l’exchange mais également de celles de son fonds d’investissement affilié. Et maintenant que les langues se délient, de plus en plus d’anecdotes viennent confirmer cette triste vérité : il n’y avait pas vraiment de capitaine sur ce navire en perdition et de nombreuses décisions ont été prises à la va-vite. Dernier exemple en date avec cette histoire de bitcoins wrappés sur BitGo que quelqu’un de chez Alameda a tenté de récupérer, en vain, juste avant la faillite du fond. Détails d’une rocambolesque tentative de retrait avortée.
Quelqu’un de chez Alameda tente de récupérer 3 000 wBTC juste avant la faillite
Resituons un peu le contexte avant d’entrer dans les détails. Tout d’abord, quelques mots sur BitGo qui est une entreprise de services financiers à destination des professionnels. Créé en 2013, ce vétéran de la crypto s’est fait remarquer pour ses différentes solutions de stockage de bitcoins, mais il est surtout connu pour proposer des wBTC, qui sont des BTC wrappés que l’on peut utiliser sur Ethereum.
Et justement, le fonds d’investissement Alameda a utilisé leurs services en déposant 3 000 BTC pour utiliser l’équivalent en wBTC. La suite, c’est le CEO de BitGo, Mike Belshe, qui l’a racontée lors d’un Twitter Space organisé par Chris Blec, un spécialiste de la blockchain. Nous sommes donc le 9 novembre, soit deux jours avant la faillite officielle de FTX et les dirigeants de la plateforme cherchent de l’argent partout pour tenter d’éviter l’inéluctable. On peut donc aisément imaginer que récupérer ces 3 000 BTC – soit 50 millions de dollars – faisaient partie d’une éventuelle stratégie.
Les systèmes de contrôle et de sécurité de chez BitGo empêchent la transaction
Mais dès le départ quelque chose ne tourne pas rond dans la procédure. Tout d’abord, la personne qui contacte BitGo n’est pas l’interlocuteur habituel de chez FTX. Et mieux encore, il ne réussit pas à franchir l’étape de vérification d’identité. Ensuite, semblant peu au fait du processus, cette personne va quand même envoyer les fameux 3 000 wBTC vers l’adresse dédiée pour le burn de ces jetons sans attendre le feu vert des équipes de BitGo. Mike Belshe raconte :
« Les détails de sécurité ne correspondaient pas au processus. Alors, on a retenu l’envoi des BTC et on a dit non ! Le processus de burn ne ressemble pas à ça ! Nous devions savoir qui était cette personne avant d’aller plus loin. Alors, nous avons temporisé en attendant une réponse à cette question. Mais entre-temps, Alameda a fait faillite, et bien sûr, une fois qu’ils ont fait faillite, tout s’est arrêté. »
Dans une situation normale, BitGo aurait validé la transaction et la destruction de ces wBTC aurait entrainé l’envoi des BTC gardés en sécurité. Mais là, l’opération s’est arrêtée en plein milieu. Du coup, ces 3 000 wBTC sont toujours au bilan de la société qui attend des instructions de la justice ou des administrateurs par intérim de FTX pour connaître la marche à suivre.
D’un côté, les administrateurs de BitGo se réjouissent de cette publicité gratuite pour la solidité de leurs processus, mais d’un autre côté, c’est un exemple de plus de l’amateurisme criant des équipes de FTX. Et malgré certains désaccords profonds entre le régulateur des Bahamas et la nouvelle direction de FTX, tout le monde se retrouve sur un point : ces sociétés étaient particulièrement mal gérées.
Les catastrophes et les hacks, ça n’arrive pas qu’aux autres ! Il vaut mieux ne jamais confier la sécurité de vos cryptomonnaies à un tiers. Pour dormir l’esprit tranquille, équipez-vous d’un wallet hardware sécurisé Ledger, il y en a pour toutes les bourses. Votre sécurité n’a pas de prix (lien commercial).
