Au Nigeria, l’utilisation du eNaira est en pleine croissance
Bon gré, mal gré, le eNaira progresse – Le gouverneur de la banque centrale du Nigeria se réjouit que la population utilise enfin le eNaira dont pas grand monde ne voulait au départ dans le pays. Il faut dire que les autorités nationales ont employé les grands moyens pour pousser la population dans les bras de cette monnaie nationale de banque centrale (MNBC). Le changement des billets de 200 ₦, 500 ₦ et 1 000 ₦, prévu depuis de longs mois, a entrainé une pénurie de devises catastrophique qui a partiellement paralysé l’économie informelle du Nigeria. Cela a plus ou moins obligé la population qui le pouvait à adopter la monnaie numérique. Pour les autres, qui représentent la large majorité des habitants du pays, les problèmes continuent, car ils n’ont de toute façon pas accès à ces nouveaux moyens de paiement numérique.
Le manque d’argent physique toujours problématique au Nigéria
Au départ, il était question de changer tous les billets supérieurs à 100 ₦ en quelques mois. L’idée était de lutter contre la contrefaçon, mais aussi contre l’inflation en diminuant la masse monétaire. L’opération devait se terminer le 31 janvier 2022, mais devant l’ampleur de la tâche, la date butoir est finalement pour le 10 février. Puis le 23 avril. Puis finalement, les anciens billets auront cours légal jusqu’au 31 janvier 2023. Mais le mal est fait.
Des files d’attente se sont formées devant les banques et le manque de billets se fait sentir dans un pays où l’argent liquide est roi. Du coup, la situation est devenue ubuesque avec de nouveaux billets qui coûtent plus cher que leur valeur faciale au marché noir. Devant cette situation, ceux qui le peuvent utilisent le dollar américain, ou des stablecoins, ou Bitcoin ou le eNaira.
C’est d’ailleurs ce qu’ont remarqué les autorités financières du pays qui se réjouissent d’un pic de nouveaux portefeuilles créés, ainsi que du volume de eNaira échangé. Bloomberg a même publié des chiffres précis qui confirment cette tendance avec une augmentation de 63 % de la valeur échangée en eNaira pour atteindre 22 milliards (soit 47 millions de dollars).
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Bon gré, mal gré, la population utilise le eNaira, la MNBC locale
Godwin Emefiele, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, a ainsi déclaré que le nombre de portefeuilles eNaira a atteint 13 millions. Soit une multiplication par 12 depuis le mois d’octobre dernier. Ce succès relatif du eNaira est également à mettre sur le compte d’une politique volontariste du gouvernement qui a lié un grand nombre de services administratifs et gouvernementaux à l’utilisation du eNaira. Voici ce qu’il en dit :
« Le eNaira est devenu le canal de paiement électronique de choix pour l’inclusion financière et l’exécution de prestations sociales. »
Dans une population peu financiarisée et habituée à l’argent liquide, le démarrage de la MNBC a été vraiment poussif les premiers mois. Finalement, bon gré mal gré, et à la faveur d’une pénurie de cash, la population finit par se tourner timidement vers cette solution pour pouvoir continuer à commercer et à vivre normalement. Les autorités du pays se réjouissent d’être arrivées à leur fin, mais rien n’est encore acquis. Le nombre de commerçants utilisant la MNBC est très faible et la population, dans sa grande majorité, reste loin des circuits de distribution et d’utilisation du eNaira.
La cryptomonnaie, et Bitcoin en tête, se retrouve donc prise actuellement entre deux feux nourris qui cherchent à la réduire à néant. D’un côté l’avènement de ces MNBC que de plus en plus de pays et de banques centrales appellent de leurs vœux. Et de l’autre, des régulateurs nationaux qui utilisent le prétexte de la crise bancaire actuelle pour accentuer leur offensive.
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