Adoption Bitcoin : 50 % des utilisateurs crypto du monde sont en Inde
Des lois et des hommes – L’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde avec 1,5 milliard d’habitants et d’après les dernières études, c’est là qu’on trouve le plus grand nombre d’utilisateurs de la crypto dans le monde. Et de loin ! Malgré des mesures drastiques de la part des autorités pour tenter d’endiguer ou au mieux de contrôler ce phénomène, la population utilise de plus en plus ces nouvelles technologies financières. L’essor de la FinTech nationale et de la téléphonie mobile explique en partie cette adoption croissante d’une population jeune, de mieux en mieux éduquée et dont le pouvoir d’achat ne cesse d’augmenter. Focus aujourd’hui sur ce géant de la crypto.
La moitié des utilisateurs de crypto du monde sont en Inde…
Les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Russie, le Nigéria, ce sont souvent les mêmes pays qui reviennent dans l’actualité crypto alors que l’Inde est plutôt sous les radars. Pourtant, ce pays est d’ores et déjà sur la première marche du podium avec 156 millions d’utilisateurs de crypto. Pour mieux comprendre l’importance du chiffre, Statista nous rappelle qu’aux États-Unis ils sont 29 millions, en Russie 10,6 et au Japon 4,4. Cela veut dire que plus de la moitié des utilisateurs de crypto dans le monde se trouvent en Inde en 2023.
Et les chiffres ne sont pas près de s’inverser puisque les experts de Statista estiment que d’ici 2027, ce ne seront pas moins de 191 millions de personnes qui utiliseront les crypto dans le pays. Vertigineux. Pour tenter d’expliquer ce phénomène, les observateurs avancent plusieurs facteurs et notamment un fort taux de pénétration de la technologie mobile. Il y aurait notamment plus d’un milliard d’utilisateurs de smartphone dans le pays qui sont déjà prêt à basculer dans les paiements numériques. Ceci d’autant plus que de nombreuses FinTech locales développent de nouveaux outils pour faciliter les paiements entre pairs, les transactions transfrontalières ou encore les micropaiements en utilisant la blockchain. Alors, l’Inde, futur leader mondial du secteur ? Pas si sûr, car les autorités sont historiquement hostiles à Bitcoin & Co.
…et le gouvernement veille au grain
En effet, depuis de longs mois déjà, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi ne perd pas une occasion de dire tout le mal qu’il pense des cryptomonnaies décentralisées pour favoriser leur monnaie numérique de banque centrale. Le gouverneur de la banque centrale Shaktikanta Das a carrément appelé à une interdiction pure et simple des cryptos privées afin de prévenir le pays contre la prochaine crise financière. Mais ça, c’était avant, c’était au temps des simples déclarations. Car depuis la semaine dernière, l’ensemble du secteur de la crypto doit maintenant se soumettre aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent (AML).
Cela consiste à s’enregistrer auprès de la cellule de renseignement financier et à se conformer à différents processus devenus obligatoires comme un KYC systématique pour les utilisateurs. L’ensemble de ces restrictions sont issues du Groupe d’Action Financier initié par l’OCDE et qui a pour but de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Après une offensive sur le front de la fiscalité l’année dernière, les autorités en rajoutent une couche en obligeant donc utilisateurs et exchanges à se conformer à de nouvelles règles encore plus strictes.
Les professionnels du pays sont partagés sur la portée de ces mesures. Pour certains, cela facilitera l’adoption grâce à un cadre règlementaire plus clair et plus sécurisant pour le grand public en éliminant les mauvais acteurs du marché. Pour d’autres, il s’agit d’une charge scandaleuse contre les cryptomonnaies décentralisées qui aura pour conséquence un exode des clients vers des plateformes internationales non règlementées. Tiens, tiens, ça nous rappelle les débats en cours dans bien d’autres pays du monde ça !