La BRI annonce un projet de tokenisation pour améliorer le système monétaire
Tokenise-moi tout ça. Pour ceux qui en douteraient encore, l’adoption est en cours. Et elle prend actuellement plusieurs formes différentes. Cela entre approbation des ETF Bitcoin au comptant et tokenisation des actifs du monde réel (RWA). Un dernier domaine sur lequel semblent bien décidées à se pencher les banques centrales des principales puissances mondiales. Cela afin d’accompagner la possible création de monnaies numériques officielles (MNBC). Mais également afin d’améliorer un système financier en train de devenir obsolète. C’est la raison pour laquelle le projet Agorá vient d’être lancé afin d’étudier les options possibles.
Agorà : améliorer le fonctionnement du système monétaire avec la tokenisation
La technologie blockchain apporte à la finance traditionnelle une capacité d’évolution sans précédent. Cela principalement à l’aide de la tokenisation appliquée au marché émergent des Real World Assets (RWA).
Une dynamique déjà largement enclenchée. En effet, au dernier décompte plus d’un milliard de dollars de bons du Trésor des États-Unis sont déjà tokenisés de la sorte. C’est-à-dire dupliqués sous une forme numérique, notamment afin d’en simplifier la gestion et les transferts.
Un changement de paradigme financier qui pourrait largement s’appliquer au secteur monétaire. C’est la raison pour laquelle la banque des règlements internationaux (BRI) vient d’annoncer la mise en place du projet Agorà.
« La Banque des règlements internationaux (BRI) et sept banques centrales ont annoncé aujourd’hui leur intention d’unir leurs forces avec le secteur privé pour explorer comment la tokenisation peut améliorer le fonctionnement du système monétaire. »
BIS Innovation Hub
Augmenter la rapidité et l’intégrité des paiements internationaux, tout en réduisant les coûts
Une opération à laquelle vont participer les banques centrales du Royaume-Uni, du Japon, de Corée, du Mexique, de Suisse, de New York et de France (représentant l’Eurosystème). Cela afin de mener une enquête approfondie sur le fait de pouvoir « augmenter la rapidité et l’intégrité des paiements internationaux, tout en réduisant les coûts. »
Et afin d’y parvenir, l’utilisation de smart contracts est présentée comme essentielle. Est-ce la raison pour laquelle la Banque de France – et avant elle l’Union européenne – a récemment émis une exigence de modification applicable à ces programmes pourtant censés être décentralisés. Cela afin de leur appliquer une norme de certification improbable…
« Les smart contracts peuvent permettre de nouveaux modes de règlement et débloquer des types de transactions qui ne sont pas viables ou pratiques aujourd’hui, offrant ainsi de nouvelles opportunités au profit des entreprises et des particuliers. »
Communiqué officiel
Quoi qu’il en soit, le constat des banques centrales est sans appel. Le système monétaire actuel souffre de « plusieurs inefficacités structurelles dans la manière dont les paiements s’effectuent aujourd’hui, en particulier au-delà des frontières. » Comme, par exemple, les exigences réglementaires ou techniques différentes et les heures d’ouvertures. Mais également « les contrôles d’intégrité financière, souvent répétés plusieurs fois pour une même transaction, en fonction du nombre d’intermédiaires impliqués. »
La tokenisation est en marche. Et cela n’a pas échappé au réseau international SWIFT, déjà en train de préparer l’intégration de cette interopérabilité numérique appliquée aux monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Car le but est de ne pas perdre sa place de leader dans un système monétaire en train de préparer sa complète mutation.