Supprimer le minage de Bitcoin ? Les drôles d’idées du fondateur de Ripple (XRP)

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Dénaturer Bitcoin ? – La volonté de Satoshi Nakamoto en créant Bitcoin (BTC) était d’atteindre la meilleure décentralisation possible, pour donner à sa monnaie numérique une résistance à la censure exceptionnelle. Chris Larsen, co-fondateur de la société Ripple (XRP), estime qu’il faudrait remettre en question une des pierres angulaires de cette décentralisation de Bitcoin : son consensus par Preuve de travail.

Bitcoin, un pollueur insatiable ?

Brad Garlinghouse, actuel CEO de Ripple, et Christian Larsen, son président exécutif et co-fondateur, sont toujours empêtrés dans les accusations de la Securities and Exchange Commission (SEC) s’agissant de l’émission illégale d’une valeur mobilière : le jeton XRP.

Cela n’empêche pas Christian Larsen de trouver du temps pour critiquer Bitcoin dans sa dernière publication sur Medium, et plus généralement toutes les cryptomonnaies utilisant le consensus par Preuve de travail (Proof-of-Work, ou PoW).

Hurlant avec les loups écologistes, le président de Ripple nous rabâche ainsi l’argument du Bitcoin le Destructeur climatique de la planète :

« La solution qui se dessine parmi les experts du climat est que le code du bitcoin doit être modifié pour adopter un algorithme de consensus à faible consommation d’énergie, comme ceux utilisés par presque tous les autres protocoles de cryptomonnaies importants. Par exemple, alors que le bitcoin utilise l’énergie d’environ 12 millions de foyers américains par an, d’autres méthodes pourraient ramener ce chiffre à moins de 100 foyers américains. (…) ».

Convaincre les mineurs de tuer le PoW de Bitcoin ?

Mais comment persuader les mineurs qui – après que la Chine se soit tirée une balle dans le pied en interdisant le minage ont investis des fortunes pour profiter de cette manne financières sur le long terme ? Surtout aux États-Unis d’ailleurs.

Découvrez la proposition très “audacieuse” (on restera poli) de Christian Larsen, qui se passe de commentaires :

« La proposition de modification du code [de Bitcoin] la moins perturbatrice consisterait simplement à prendre un instantané de la puissance de calcul (hashrate) actuelle des mineurs existants, puis de les récompenser au prorata de cette puissance jusqu’en 2140 [date de fin d’émission de nouveaux BTC]. (…) ».

On soulignera pour commencer que tous les mineurs qui ont acheté des machines de minage et financé des installations mais n’ont pas encore lancé leur production au moment de cet « instantané » seront contents d’avoir investi pour rien.

Ensuite, le fondateur de Ripple, ne mentionne pas le principal écueil de la Preuve d’enjeu (PoS) qu’il semble mettre au pinacle en comparaison du PoW. Un problème que Satoshi Nakamoto n’aurait pas du tout apprécié pour sa création : le risque de ploutocratie, où les plus riches détenteurs de tokens peuvent décider de l’avenir du réseau face aux plus petits porteurs.

Cet accroissement du risque de censure est un revers de la médaille dont se privent bien de parler les promoteurs du PoS. Pourtant, c’est tout le cœur du trilemme des blockchains, entre scalabilité, sécurité et décentralisation. Si la preuve d’enjeu peut faire gagner en scalabilité et en efficience énergétique, elle présente un risque de diminuer la décentralisation et la sécurité. Or, ces deux dernières constituent le point fort du réseau Bitcoin dès sa création.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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