Minage de Bitcoin au Paraguay : après l’interdiction un compromis pourrait être trouvé

Rétrominage. L’industrie du minage de BTC est actuellement au centre de nombreuses interrogations. En premier lieu car le prochain halving du Bitcoin rebat une nouvelle fois les cartes des revenus destinés aux mineurs de cet écosystème Proof of Work (PoW). Mais également car cette activité nécessite de trouver des sources énergétiques bon marché et de préférence respectueuses de l’environnement. Une stratégie mondiale qui avait récemment déclenché une réaction de rejet radicale de la part du gouvernement du Paraguay. Mais, une fois la pression retombée, il semble qu’une alternative plus ouverte et stratégique soit envisagée.

Le Paraguay met le minage de Bitcoin en pause

L’une des principales activités associées au minage du Bitcoin est de trouver les meilleures sources d’énergie possibles. Et cela consiste la plupart du temps à déplacer les fermes de cette industrie dans des pays émergents bénéficiant d’un excédent de production.

Une évolution stratégique qui avait amené certains acteurs à s’implanter sur le territoire du Paraguay dès 2022. En effet, ce pays d’Amérique latine possède le troisième barrage hydroélectrique le plus important du monde. Une source d’énergie totalement écologique et renouvelable qui suffit largement à fournir les besoins de la population locale.

Pourtant, le gouvernement paraguayen a récemment pris une décision radicale. Avec comme objectif officiel, une volonté de remédier aux nombreuses coupures de courant imputés à des mineurs clandestins de cryptomonnaies.

C’est la raison pour laquelle une pause de 6 mois vient d’être officiellement promulguée le 4 avril dernier. Dans le texte, cela consiste à « interdire l’installation de fermes de minage de cryptomonnaies ainsi que la création, la conservation, le stockage et la commercialisation de ces mêmes cryptomonnaies » sur cette période dédiée à la réflexion.

Mais, de toute évidence, l’apaisement semble déjà au rendez-vous une semaine après…

Mais finalement peut-être pas…

À peine initié, le projet de loi censé interdire – au moins temporairement – le minage de cryptomonnaies semble déjà remis en question au Paraguay. En effet, des Sénateurs viennent de demander à revoir cette copie, certainement suite à une exposition soudaine à la réalité du terrain.

Dans le cadre de leur requête, ces derniers – dont Salyn Buzarquis – notent principalement l’intérêt évident de pouvoir revendre l’excédent d’énergie de la centrale hydroélectrique d’Itaipu aux mineurs en disgrâce. Une option visiblement bien plus rentable que de devoir l’exporter vers des pays voisins comme le Brésil et l’Argentine.

« Aujourd’hui, nous avons approuvé une déclaration par laquelle le Sénat du Paraguay soutient les investissements locaux et étrangers dans les infrastructures et exhorte le ministère de l’Industrie à étudier les avantages économiques de la vente de notre surplus d’énergie à l’industrie du minage de Bitcoin. »

Salyn Buzarquis

Suite à cela, un débat aura lieu lors d’une audience publique programmée le 23 avril prochain. L’objectif étant, selon les déclarations de la sénatrice Lilian Samaniego, de mettre sur la table en toute transparence les avantages et les inconvénients de l’exploitation minière du Bitcoin dans le pays.

Encore une fois, les oppositions émises à l’encontre de l’industrie du minage de Bitcoin se heurtent à la réalité positive de son implantation sur le terrain. Car, comme dans tous les domaines, les acteurs officiels et respectueux d’un secteur ne peuvent pas être condamnés pour les agissements d’une frange clandestine. Un équilibre devra nécessairement être trouvé.