Les bitcoins volés inondent le Dark Web !
Les actes de piratage de plateformes d’échange ne sont malheureusement pas rares dans la cryptosphère, tout comme les vols de cryptos à des particuliers. Mais une fois volées, ces cryptomonnaies sont traçables sur les blockchains qui n’ont pas de fonction d’anonymisation : les sombres marchés qui hantent le Dark Web semblent alors une porte de sortie toute tracée.
Oui, ça passe ou ça casse
Réaliser un casse numérique sur des plateformes d’échanges de cryptomonnaies semble finalement s’avérer plus facile que d’écouler les cryptos volées.
Il n’y a qu’à voir le récent déplacement des cryptoactifs volés sur la plateforme UpBit . Le mouvement de ces fonds a été immédiatement repéré, notamment par le bot Whale Alert, qui suit à la trace les grosses transactions cryptos… et donc celles liées à des hacks crypto. Binance a par exemple pu contrer les hackers d’UpBit, et geler les avoirs qu’ils avaient tenté de faire transiter par eux.
Les mixeurs ont la cote
Face à cette difficulté à écouler leur marchandise bien mal acquise, les pirates semblent se tourner de plus en plus vers les mixeurs de cryptomonnaies, et vers les marchés noirs du Darknet. Les analystes de Crystal Blockchain, l’équipe de recherche de la société Bitfury, ont récemment sorti un rapport sur la relation entre les activités du Darknet et Bitcoin (BTC).
Il s’avère d’emblée que le comportement des pirates envers les services de mixage de cryptos a radicalement changé. Ces services, qui permettent de brouiller les pistes en mélangeant plusieurs transactions, étaient pourtant encore peu sollicités il y a moins d’un an de cela.
Mais le premier trimestre 2020 a vu littéralement une explosion de l’utilisation des mixeurs : 7 946 BTC issus d’échanges sur le Dark Web ont atterri sur des services de mixage, soit 67 millions de dollars.
Des échanges croissants de cryptos au sein du Dark Web
Le rapport de Crystal Blockchain met également en lumière une hausse des transactions entre entités du Dark Web. Comme on peut s’en douter, les trafiquants du sombre Internet sont assez peu regardants sur la provenance des cryptos échangées, possiblement issues de vols ou de hacks.
L’augmentation des échanges trimestres après trimestres est bien nette. Ils viennent même d’atteindre un record au 1er trimestre 2020 : 6 722 BTC échangés, soit environ 55 millions de dollars.
Les acteurs du Dark Web semblent de plus en plus avoir compris la nature pseudonyme des transactions sur le réseau Bitcoin. Les pirates et les voleurs utilisent davantage les services de brouillage que sont les mixeurs pour « leurs » cryptos, et semblent se servir beaucoup plus de ces dernières pour leurs petits trafics internes.