Guerre et crypto-Paix – Que ce soit aux États-Unis ou en Union européenne, les législateurs et régulateurs ont clairement déclaré la guerre à Bitcoin (BTC) et aux cryptomonnaies décentralisées. Erik Voorhees, le fondateur et CEO de la plateforme crypto ShapeShift, est bien conscient des batailles à venir contre le secteur, qui se feront sous le couvert des réglementations. Mais le dirigeant reste confiant sur l’issue de cette guerre.
« Éliminer » un risque de perte du pouvoir centralisé causé par les cryptos
Beaucoup de gouvernements (notamment occidentaux) ont commencé une grande offensive contre la cryptosphère et ses acteurs. Lors d’une récente interview accordée à Cointelegraph, Erik Voorhees a d’abord balayé d’un revers de main les prétextes invoqués par le camp adverse concernant une réglementation bienveillante (l’Enfer est pavé de bonnes intentions).
Le dirigeant de ShapeShift explique en effet la réelle raison de la peur panique que Bitcoin et ses semblables provoquent chez les politiques, banquiers et autres régulateurs : perdre le pouvoir et leurs privilèges.
Journaliste de Cointelegraph : « Nous constatons que l’administration Biden adopte apparemment une position très dure à l’égard du secteur des cryptomonnaies. Pensez-vous qu’il y ait un effort coordonné aux États-Unis pour sévir contre cette industrie ? »
Erik Voorhees : « Il semble qu’il y ait un certain degré de coordination, en particulier au cours des deux ou trois derniers mois (…). Le degré de coordination est difficile à déterminer, mais toutes ces agences [gouvernementales] partagent les mêmes intérêts. Même si elles ne se coordonnent pas activement, il est raisonnable qu’elles parviennent aux mêmes conclusions et qu’elles commencent à agir de concert. Et les cryptomonnaies, les blockchains, les systèmes décentralisés retirent le pouvoir et l’autorité du gouvernement, pour les mettre entre les mains des citoyens. »
Bitcoin étouffé par les gouvernements avant son adoption de masse ? Pas si sûr
Erik Voorhees continue en précisant qu’il est donc évident que tout ce système de rouleau compresseur de l’État ne sera « pas d’accord avec la perte de ce pouvoir ». Ce système va donc s’efforcer par tous les moyens « d’éliminer ce changement ».
Cette guerre anti-crypto est une véritable course contre la montre. Car si les États ne parviennent pas à tuer dans l’œuf la révolution portée par Bitcoin, l’adoption de masse rendra ce « cryptocide » impossible.
« Lorsque [les gouvernants] se rendront pleinement compte que [les cryptomonnaies] menacent réellement leur monnaie fiduciaire, qu’elles menacent réellement le système bancaire, je pense que c’est là que leur tonalité deviendra [encore] plus hostile. (…) Nous sommes donc engagés dans une course, pour faire en sorte que le monde comprenne pourquoi cette [nouvelle forme de] monnaie est précieuse, et qu’une partie suffisante du monde l’utilise sans problème. De sorte que, lorsque les politiciens verront la menace existentielle qui pèse sur leur monnaie fiduciaire, il sera trop tard pour eux. (…) Et les gens ne croiront plus à leurs arguments selon lesquels il s’agit d’un système diabolique, parce que trop de gens y sont déjà habitués, et qu’ils ont l’habitude de l’utiliser. »
Et Erik Voorhees conclut en disant qu’il est très confiant sur cette adoption. En effet, il explique que l’argent et les capitaux ont tendance à aller « là où il y a le moins de frictions ». Et justement, dans la cryptosphère réunie autour de Bitcoin, les capitaux « se déplacent librement, sans effort », et en plus, sans intermédiaires.
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