Toute la vérité, rien que la vérité ! Lors d’une audience devant la Commission des Services Financiers, des élus américains ont tenu à rétablir la vérité concernant le financement de certaines organisations terroristes à l’aide de la cryptomonnaie et plus particulièrement de Bitcoin. Oui, il a pu servir à lever des fonds, mais dans des proportions bien moins importantes que ce qu’on a pu lire au lendemain des attaques meurtrières du 7 octobre. L’article du Wall Street Journal a jeté en son temps l’opprobre sur Bitcoin et il était temps de rétablir la vérité. C’est maintenant chose faite. Retour sur ces déclarations très officielles qui marquent clairement un changement de ton du côté de Washington.
Le département du Trésor minimise l’utilisation de Bitcoin par le Hamas
Face à l’ultra violence des évènements du 7 octobre et aux drames humains qui se jouent depuis, difficile de garder la tête froide et de ne pas succomber à la facilité du commentaire indigné. Malheureusement, seulement 3 jours après l’attaque orchestrée par le Hamas, le Wall Street Journal tombait dans le piège de l’article à sensation. Ce jour-là, on a pu lire dans leurs colonnes que des preuves formelles montraient que plusieurs organisations terroristes avaient utilisé la cryptomonnaie pour collecter des millions de dollars.
Or, dès la parution de ces lignes, plusieurs professionnels du secteur ont alerté sur les nombreux raccourcis et sur les imprécisions faites par les journalistes. Bien sûr, le mal était fait et l’information a continué à se propager, aggravant encore un peu plus l’image négative que pouvait avoir la crypto dans les esprits chagrins de ses nombreux détracteurs. Mais, aujourd’hui, un peu plus de quatre mois après, c’est carrément le Département du Trésor américain qui monte au créneau pour rétablir la vérité et prendre la défense de notre bon vieux Bitcoin !
Le discours dominant sur les cryptomonnaies est en train de changer à Washington
Le témoin du jour n’est autre que Brian E. Nelson, le Sous-secrétaire au Trésor chargé du Terrorisme et du Renseignement financier des États-Unis depuis 2021. Devant la Commission des Services Financiers, il a enchainé les déclarations dont voici un florilège :
« La situation était disproportionnée et les chiffres publiés alors montraient une confusion entre les actifs qui tombaient réellement dans entre les mains des terroristes et ceux qui circulaient sur différents portefeuilles. (…) En réalité, nous ne pensons pas que le chiffre réel soit très élevé. (…) Pour être clair, le Hamas utilise la cryptomonnaie en quantité relativement faible par rapport à ce qui a été largement rapporté. Nous estimons enfin que les terroristes préfèrent encore franchement utiliser des produits et services traditionnels. »
Brian E. Nelson, Sous-secrétaire au Trésor chargé du Terrorisme et du Renseignement financier – Source : Coindesk
Face aux questions appuyées de la Commission, Brian E. Nelson a tout de même reconnu qu’il ne s’agit que de leurs propres évaluations mais elles semblent bien plus proche de la réalité que les chiffres publiés par les médias à l’époque des faits. Enfin, même si dans ce cas précis la cryptomonnaie n’a pas joué de rôle important, le représentant du peuple a reconnu que les autorités américaines avaient besoin de nouveaux outils et de nouvelles ressources pour empêcher que ça soit le cas dans le futur.
Voilà finalement un discours plutôt nuancé sur la situation dans la mesure où il n’élude pas les questions qui fâchent tout en refusant les raccourcis sensationnalistes et les lieux communs erronés. Si même les officiels américains se mettent à reconnaitre leurs erreurs et à prendre la défense de Bitcoin, on a pas fini d’être surpris !
