Bitcoin, Roya Mahboob et les femmes afghanes
Une femme au service des femmes – Banques, fonds d’investissement, graphiques, spéculation, gains ou pertes, hack, technologie de la blockchain, l’actualité de la cryptomonnaie et de Bitcoin tourne souvent autour de ces sujets. Cependant, il existe aussi une réalité parallèle, hors des radars des grands médias qui oublient parfois que Bitcoin n’existe pas que dans les pays occidentaux. À travers quelques articles sur l’Afrique ces dernières semaines, nous avons découvert que sur ce continent, la première crypto du marché faisait une percée impressionnante sous l’impulsion d’utilisations quotidiennes. Au service de la population, Bitcoin permet de se sortir de situations monétaires complexes parce que c’est avant tout un bon outil. Un formidable outil fait pour être utilisé par tout le monde, peu importe son pays, son origine sociale, son âge, son genre, sa religion, son ethnie, ses orientations sexuelles ou ses idées politiques.
Et justement, nous allons prendre aujourd’hui la direction d’un pays où une minorité au pouvoir exclut plus de la moitié de la population du champ social. Ce pays, c’est l’Afghanistan. Et depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les femmes afghanes se retrouvent propulsées un siècle en arrière. Invisibilisées, rabaissées, privées des droits humains élémentaires, les femmes afghanes ont à nouveau disparu de la société, ramenées à leur condition d’épouse, de mère, de sœur. Mais 20 ans de ce qu’on appelle désormais « l’âge d’or afghan », de 2001 à 2021, ont laissé des traces. Ces années de liberté relative et d’émancipation des femmes et des filles dans le pays ont fissuré les croyances archaïques et planté les graines de la révolte.
Sommaire
- Roya Mahboob, une femme d’Afghanistan
- Une enfance dans l’Afghanistan des années 90
- Roya Mahboob et l’âge d’or afghan
- Une vie professionnelle brillante hors du commun
- Roya Mahboob rencontre Bitcoin en 2012
- Roya Mahboob et Bitcoin à la une de l’actualité
- Des robots contre l’obscurantisme des talibans
- Roya Mahboob, modèle pour les femmes du monde
Roya Mahboob, une femme d’Afghanistan
Une de ces petites graines s’appelle Roya Mahboob. Elle a 36 ans et elle se bat depuis son plus jeune âge pour exister. Pour être un Homme comme les autres, pour faire ce qu’elle veut et comme elle le veut dans un pays qui l’interdit. Nous allons aujourd’hui vous raconter l’histoire d’un modèle de résilience et de combativité qui a utilisé Bitcoin dès 2012 pour contourner la main mise des hommes sur la société et rendre aux femmes un peu de liberté. Roya Mahboob est une fille à part et son histoire est extraordinaire.
Une enfance dans l’Afghanistan des années 90
Réfugiée en Iran avec sa famille
Tout a commencé en 1987 dans la petite ville d’Hérat, à 900 km à l’ouest de Kaboul et à un peu plus de 100 km de la frontière ouest avec l’Iran. Roya naît au milieu d’une famille de sept enfants, son père est ingénieur agronome et sa mère s’occupe de la maison. De sa petite enfance au pays, elle ne se rappelle pas grand-chose puisque sa famille va fuir en Iran quelques mois seulement après sa naissance. À l’époque, le pays est sous domination soviétique et il est trop compliqué pour son père de pouvoir enseigner librement à l’université.
Donc direction l’Iran voisin, avec des milliers d’autres réfugiés où il faudra batailler pour survivre dans un environnement difficile. Un de ces grands frères ira habiter lui au Pakistan, où il fera un peu d’import-export pour subvenir aux besoins de la famille. Après quelques années de cette vie étriquée, les parents décident de repasser la frontière et de retourner au pays, dans le sud, pour tenter de reconstruire un semblant de vie malgré l’arrivée imminente de ceux qu’on appelle les talibans.
Les talibans prennent le pouvoir en Afghanistan
À peine la famille installée, l’Émirat Islamique d’Afghanistan est proclamé et les choses ne vont pas se passer comme prévu. Les restrictions vont pleuvoir sur la population et plus particulièrement sur les femmes et les filles. Interdiction de sortir seules, obligation de porter la burqa, interdiction d’aller à l’école, la vie devient en quelques semaines un véritable enfer. Consciente de l’impossibilité de continuer à vivre dans ces conditions, la famille souhaite repartir en Iran et un évènement dramatique va précipiter ce départ.
Un soir, alors que son père et son oncle sont absents, la petite sœur de Roya, âgée de 6 mois, est malade et doit aller à l’hôpital. Malheureusement, sa mère n’a pas le droit de sortir seule et surtout pas la nuit. La petite décèdera plus tard dans la soirée et la mère de Roya exigera de quitter son propre pays dès que possible suite à ce drame. Pour la famille, c’est retour en Iran. Et pour la petite fille de 10 ans, cet événement restera une plaie ouverte pour toujours. Mais déjà, son destin commence à s’écrire, car dès son retour en Iran, elle va entendre parler d’une révolution. Il parait qu’il existe une sorte de boîte magique qui permet de communiquer avec d’autres gens.
Roya Mahboob et l’âge d’or afghan
Retour au pays grâce aux américains
Avec sa carte d’identité de réfugiée et les moyens financiers de ses parents, elle ne peut bien sûr pas se payer l’objet de ses rêves. Cependant, elle lit des livres et surtout, elle regarde dans les vitrines des magasins, ces fameux ordinateurs dont tout le monde parle. Mais, ce qui va changer sa vie à tout jamais va également être un des événements les plus importants du 21ᵉ siècle. Lorsque des terroristes précipitent deux avions sur les tours jumelles de New-York, Roya Mahboob ne le sait pas encore, mais son destin va basculer.
En effet, deux ans plus tard, les Américains ont pris le contrôle de l’Afghanistan et c’est avec un mélange de joie, d’appréhension et d’excitation que toute la famille retourne à Hérat. Sous l’impulsion des États-Unis, de l’OTAN et de l’ONU, le pays est méconnaissable. Des projets fleurissent un peu partout, de l’argent se déverse à flot dans toutes les provinces et la sécurité, garantie par la présence des forces armées occidentales, règne enfin dans le pays. Roya Mahboob se rappelle cette période avec nostalgie, ce sera le début de « l’âge d’or afghan » qui durera vingt ans.
Elle découvre l’informatique et elle adore ça
Mais, le meilleur souvenir de son retour sera sa réelle rencontre avec l’informatique. À cette époque, ses frères et ses cousins fréquentent l’Internet club et ne cessent de parler de Yahoo Messenger. Ils lui expliquent qu’il est possible de communiquer avec la terre entière et de poser toutes les questions qu’on veut. Malheureusement, le club n’accepte pas les femmes. Car oui, les occidentaux ont fait fuir les talibans, mais les pesanteurs sociales qui étaient présentes avant eux perdurent après leur départ. La situation des jeunes filles s’est largement améliorée, mais on est loin des standards européens.
Pour Roya Mahboob pas question de se laisser aller et de baisser les bras. Après l’école, sur son temps libre, elle harcèle le propriétaire du cyber café pour qu’il la laisse entrer. Certes, il n’est pas approprié pour une jeune fille d’utiliser un ordinateur, mais au diable ces préjugés ! Finalement elle réussira à le convaincre et pourra enfin toucher un clavier. À l’instant où elle pose ses doigts dessus et commence à surfer librement sur Google, elle comprend que rien ne sera plus jamais comme avant.
Une vie professionnelle brillante hors du commun
La première CEO d’une entreprise IT dans le pays
Quelques mois plus tard, elle va rejoindre un programme des Nations-Unies au sein de l’université d’Hérat et va commencer à suivre un cursus universitaire technologique. Au milieu de beaucoup d’hommes, elle va faire son chemin et de brillantes études qui la mèneront à être la première coordonnatrice des technologies informatiques de l’histoire de l’université à seulement 20 ans. Grâce à cette fonction, elle échange avec des responsables de projets internationaux qui travaillent pour l’OTAN, l’USAID et divers programmes de développement européens.
En parallèle à cela, elle travaille également pour une ONG française spécialisée dans les médias où elle va apprendre à parler anglais et surtout se familiariser avec les technologies du multimédia. Contre vents et marées, Roya Mahboob va se faire un nom dans sa ville, car c’est aussi une des seules femmes qui conduit, seule, sa voiture. Malgré les menaces et les intimidations, elle poursuit ses rêves et ses études. À tel point qu’elle va devenir, à 23 ans, la première femme afghane à être CEO d’une entreprise de technologie informatique. Roya Mahboob fonde Afghan Citadel Software Company, en hommage à la citadelle historique de sa ville, et rentre officiellement dans l’histoire. Nous sommes en 2010.
Afghan Citadel Software Company
L’entreprise développe des logiciels pour des entreprises, pour l’administration et pour divers organismes internationaux présents dans le pays. Roya Mahboob emploie principalement des femmes qui étaient pour la plupart ses collègues sur les bancs de l’université. Son succès lui vaudra une reconnaissance énorme des femmes du pays, mais aussi beaucoup de jalousie et de ressentiment de la part de certains hommes et des tenants de l’orthodoxie religieuse et sociale. Mais Roya ne va pas se contenter de gagner de l’argent et de faire tourner son entreprise, elle va décider de réinjecter une grande partie de ses profits dans un projet qui lui tient à cœur et qui va mettre Bitcoin sur sa route.
En 2012, elle va s’associer avec l’homme d’affaires et philanthrope Francesco Rulli. Parmi ces multiples activités, cet entrepreneur a fondé Film Annex qui est une plateforme de vidéos en ligne. La particularité de ce projet est de permettre à des cinéastes amateurs de diffuser leurs créations et de les monétiser avec de la publicité. Et la rencontre avec Roya Mahboob va être décisive.
Roya Mahboob rencontre Bitcoin en 2012
Women’s Annex, le projet qui change tout
À eux deux, ils vont financer près de 10 centres de formations aux outils multimédias réservés aux femmes, à Hérat et à Kaboul. Ensuite, toutes ces jeunes artistes vont tourner des vidéos, des clips, des reportages et réaliser des interviews qui racontent et qui décrivent le quotidien en Afghanistan. Et ce projet va avoir un succès retentissant à travers le monde, car la jeunesse afghane et surtout les jeunes filles trouvent enfin un vecteur d’expression puissant. Le 18 avril 2013, Roya Mahboob intègre la liste des 100 personnes les plus influentes du monde, selon le magazine Time, pour l’ensemble de son œuvre.
Mais il est maintenant temps de vous raconter comment elle va rencontrer Bitcoin et pourquoi il va changer sa vie. Pendant la période où elle fait le lien entre les bloggeuses et sa plateforme de diffusion, elle doit régulièrement payer les contributrices du projet. Or, bien que nous soyons dans un Afghanistan plus ouvert que jamais, tout n’est pas si simple. Par exemple, il n’est pas possible pour une femme de posséder un compte bancaire sans la permission de sa famille. De plus, le pays est peu financiarisé et nombre de jeunes filles qui n’ont de toute façon pas accès à une banque pour diverses raisons.
Bitcoin comme une évidence
Le paiement s’effectue donc en liquide, mais là encore, des problèmes de logistiques apparaissent. C’est dangereux de se promener dans les rues avec du liquide et en plus les guichetiers ont la fâcheuse tendance à dénoncer les retraits importants en dollars. Même si les sommes versées aux cinéastes amateurs ne représentent que 20 ou 30 dollars par semaine, cela est trop risqué. Roya Mahboob utilisera donc aussi beaucoup l’hawala dont nous avons parlé lors de l’article sur l’Erythrée. Mais là encore, le système est tenu par des hommes et ne permet pas à des femmes de gérer seules leur petit pécule. Ses équipes essayeront aussi le mobile money mais il ne couvre pas tout le pays et n’est pas satisfaisant.
Et alors que le nombre de contributrices à la plateforme augmente, Roya Mahboob désespère de trouver une solution qui convienne. Mais un jour, son collaborateur principal lui conseille de lire un article sur une nouvelle technologie, peu connue, encore très underground, mais qui pourrait faciliter grandement leurs affaires : Bitcoin. Elle se met à lire et à dévorer tout ce qui existe sur le sujet et n’en croit pas ses yeux. Une telle monnaie existerait vraiment ? Dans son entreprise remplie de jeunes gens férus de technologie, Bitcoin devient rapidement une évidence et tout le monde bascule gaiement dans la cryptomonnaie.
Roya Mahboob et Bitcoin à la une de l’actualité
Bitcoin, l’hawala du 21ème siècle !
Réunion des collaborateurs, formation express de toutes les bloggeuses et conversion de la trésorerie de la société en bitcoins. On ne fait pas les choses à moitié chez Women’s Annex ! Bien sûr, il y a quelques réticences de la part de certaines jeunes filles qui ne sont pas du tout familiarisées avec cette monnaie nouvelle. Alors Roya Mahboob va utiliser un petit mensonge. Elle le raconte en souriant, plutôt fière d’elle. Elle va faire croire aux moins convaincues que Bitcoin est une sorte d’hawala moderne, l’hawala du 21ème siècle ! Et ça marche.
En quelques semaines, Women’s Annex va fonctionner avec Bitcoin et toutes les bloggeuses possèderont leur propre wallet. Pouvoir accumuler, économiser, sans rendre de compte à personne est une sensation nouvelle, mais très agréable pour nombre d’entre elles. Ne plus être obligées de demander à quelqu’un l’autorisation avant de disposer de son argent est un grand pas en avant. Quant à celles qui ont besoin de dépenser cet argent, dans le pays, il n’existe pas encore de moyen de repasser au dollar américain. C’est pourquoi Roya Mahboob va s’improviser agent de change crypto. Elle rachète au besoin des satoshis au prix du marché et les échanges contre des dollars.
La Digital Citizen Fund au service des femmes afghanes
Une petite économie se met en place et va fonctionner quelque temps. Cela va déboucher sur la création de la Women’s Annex Fondation en 2013, qui deviendra, plus tard la Digital Citizen Fund. Fondation dont Roya Mahboob est toujours responsable aujourd’hui. Mais cette réussite insolente et l’incompréhension d’une partie de la population locale, va devenir un peu trop pesante. Menaces de mort, vandalisme sur les locaux de la société, intimidations à répétition des collaborateurs, il devient compliqué de continuer ainsi. De l’argent généré par de la publicité sur internet, qui est transformé en bitcoins pour rémunérer des femmes, c’est un peu trop novateur ! Elle va donc décider à regret de quitter son pays pour s’installer à New York et se consacrer pleinement à ses nouvelles activités de responsable d’ONG.
Digital Citizen Fund (DCF) est une organisation à but non lucratif qui se concentre sur l’éducation des jeunes filles. Tout commence à Hérat avec la construction d’un centre informatique puis de 13 autres répartis dans tout le pays. Environ 60 000 femmes sont passées par ces centres et près de 6 000 ont obtenu un diplôme qui leur permet maintenant de travailler pour des grandes entreprises ou de monter leur propre business. De la découverte de l’informatique à la programmation pure et dure, la fondation assure les formations et développe également un incubateur d’entreprise. Roya Mahboob arrive à convaincre de nombreuses personnes de l’aider dans ses projets et sa fondation est connue dans le monde entier. Elle interviendra lors de conférences réputées et rencontrera les grands de ce monde.
Des robots contre l’obscurantisme des talibans
Le retour des talibans
Malheureusement, la grande Histoire va de nouveau percuter sa vie lorsque à l’été 2021, les talibans sont de retour à Kaboul et dans le pays. Comme elle connaît beaucoup de monde sur place et dans les ambassades, elle va essayer de faire évacuer un maximum de personnes vers les États-Unis. Mais la situation est chaotique et quasiment hors de contrôle. En catastrophe, les gens se jettent dans les avions, passent la frontière avec ce qu’ils peuvent, mais les banques sont fermées, réquisitionnée par les talibans. L’argent est donc abandonné, tout comme les maisons et la plupart des biens possédés. La cryptomonnaie connaitra d’ailleurs un regain d’utilisation suite à l’arrivée des talibans dans le pays.
Une partie de sa famille proche a pu sortir du pays. Cependant, la plupart des jeunes filles qui participent aux programmes de la DCF sont toujours sur place. Pour elles, maintenant, il s’agit de se cacher dans les caves et dans les maisons pour suivre en ligne la suite de leur formation. Roya Mahboob se bat toujours pour elles en participant à des conférences, en continuant à financer des projets dans le pays et surtout en parlant de son pays. Toutefois, il est devenu compliqué de mettre en place des programmes éducatifs pour les jeunes filles tant le retour des talibans marque le retour de l’obscurantisme. Ces centaines de milliers de jeunes filles qui avaient le droit de sortir et de vivre presque normalement, se retrouvent dans un nouveau cauchemar.
Mais pour terminer sur une note positive nous allons vous raconter l’histoire du petit groupe de jeunes filles de l’Afghan Girls Robotics Team.
Afghan Dreamers comme un pied de nez aux talibans
Plus connue sous le nom d’Afghan Dreamers, il s’agit d’une équipe de jeunes filles de 12 à 18 ans spécialisée dans la robotique. Créée en 2018, à Hérat, par Roya Mahboob, l’objectif est alors de participer à un concours international de robots. Entrainée par le frère de Roya et financée par le DCF, l’équipe afghane progresse et se prépare à se rendre aux États-Unis pour participer à la première édition du FIRST Global Challenge à Washington D.C. Mais entre une histoire de visas refusés puis acceptés, un problème de pièces retenues à la douane, l’aventure de l’équipe fut rocambolesque et relatée par la presse internationale qui sera admirative de tant de combativité. Leur médaille d’argent fut une juste récompense et leur histoire a fait le tour du monde.
Après plusieurs concours dans le monde, elles sont aujourd’hui au Qatar, qui leur offre la possibilité de continuer à développer leur technologie loin des talibans et malheureusement aussi, loin de leurs proches et de leur pays.
Aujourd’hui Roya Mahboob vit toujours à Manhattan et continue ses activités. Elle lutte quotidiennement pour faire sortir des gens d’Afghanistan et participe régulièrement à des conférences dans le monde où elle explique son parcours et le rôle joué par Bitcoin dans la réussite de ses différents projets. On la voit notamment à l’Oslo Freedom Forum, aux côtés d’autres défenseurs de la liberté qui partagent les mêmes valeurs qu’elle. Elle explique toujours à toutes les jeunes filles qui suivent les cours à distance et les formations en ligne comment utiliser Bitcoin et maintenant aussi Ethereum. Elle reste persuadée que ces technologies participent à l’émancipation des femmes en leur redonnant une partie de leur liberté.
Roya Mahboob, modèle pour les femmes du monde
Roya Mahboob est devenue une véritable icône pour toute une génération de jeunes filles qui n’avaient jusqu’alors pas de modèle auquel s’identifier. Au-delà des frontières de son pays, elle montre au monde entier qu’il est possible de s’affranchir de sa condition sociale, de lutter contre les préjugés et de suivre sa propre voie. Son parcours a été compliqué et semé d’embuches, mais elle n’a jamais baissé les bras. Et alors que la situation était bloquée, qu’elle était dans l’impasse, elle a découvert un nouvel allié avec Bitcoin. Bien sûr, la crypto ne mettra pas les talibans dehors et ne rendra pas aux gens leur liberté. Mais elle peut quand même leur faciliter un peu la vie. C’est d’ailleurs aussi ce que nous avait raconté Farida Nabourema lors d’un article sur Bitcoin en Afrique ou encore Meron Estefanos à propos des réfugiés érythréens.
Dans un monde où la plupart des décideurs politiques et des responsables d’entreprises sont encore trop souvent des hommes, ces trois femmes nous prouvent qu’il est possible de changer. Et que l’on doit changer. Bitcoin est là aussi pour aider les femmes dans leur combat au quotidien pour plus de justice, d’égalité, de respect et de liberté. De Kaboul à Manhattan, Roya Mahboob s’est faite porte-parole des femmes afghanes que l’on ramène trop souvent à ces silhouettes voilées, uniformes et fuyantes. Mais elles ont des choses à dire et des choses à nous apprendre. Alors, écoutons-les.