Bitcoin réservé aux ultra riches ? La « banque des banques » veut votre bien

« Laissez Bitcoin aux pros ! » – Si les banquiers détestent cordialement Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies décentralisées, ils adorent en parler, très régulièrement (et en mal, bien sûr). Après la Banque centrale européenne (BCE) récemment, c’est désormais la « banque des banques » qui s’en prend aux petits investisseurs cryptos. En effet, la Banque des règlements internationaux (BRI) vient de consacrer un rapport entier au marché des actifs numériques.

La BIS découvre que les « baleines » font le marché (et que l’eau ça mouille ?)

La Banque des règlements internationaux nous explique fréquemment qu’il faut abandonner les vulgaires prototypes que sont (à ses yeux) Bitcoin et les cryptomonnaies. Il faut en revanche en piller les technologies, pour favoriser l’avènement des monnaies numériques de banques centrales (MNBC).

Ce 20 février 2023, la BRI a consacré l’intégralité de son dernier bulletin (le N°69) sur le marché des crypto-actifs. S’il fallait le résumer, on pourrait dire – presque sans exagérer – que la banque supranationale passe 8 pages à se moquer des petits crypto-investisseurs, qui seraient majoritairement en perte, pour ne pas avoir investi ou vendu « au bon moment ».

« (…) Les grands investisseurs ont probablement vendu au détriment des petits détenteurs. Les données révèlent que les propriétaires de gros portefeuilles, les « baleines », ont réduit leurs avoirs en bitcoins dans les jours qui ont suivi les épisodes de choc [ndlr : Terra (LUNA) et FTX]. (…) Les petits détenteurs (« krill »), ont augmenté leurs avoirs en bitcoins. L’évolution des prix suggère que les grands investisseurs ont pu vendre leurs actifs aux petits avant la chute brutale des prix. »

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Si la « révélation » de la Bank for International Settlements sur le fait que les baleines font le marché ne vous a pas déjà scotché (nous aussi, on peut se moquer), attendez de voir sa méthodologie – au doigt mouillé – pour affirmer que les particuliers sont « majoritairement en perte » sur leur investissement Bitcoin.

« Afin de déterminer la performance des investisseurs de détail (…) nous analysons le nombre d’utilisateurs téléchargeant les applications de plateformes d’échange crypto pour différents prix du bitcoin. (…) Ces données montrent que près des trois quarts des utilisateurs ont téléchargé une application de crypto-bourse lorsque le prix du bitcoin était supérieur à 20 000 dollars. (…) En supposant que les utilisateurs ont investi dans Bitcoin le jour même où ils ont téléchargé l’application, nous évaluons la taille de la perte sur leur investissement initial par rapport à un niveau de prix donné. »

Un choix (biais ?) méthodologique qui permet ainsi de dire que les particuliers auraient « probablement perdu de l’argent » sur leurs investissement cryptos, selon la BIS. Et en plus, cela permet de justifier des « options » pour circonscrire le secteur des actifs numériques :

• « Interdiction d’activités cryptos spécifiques » ;
• « confinement des cryptomonnaies » pour éviter tout lien systémique avec les marchés financiers traditionnels ;
• « une réglementation du secteur ».

Ou encore, « une combinaison » des mesures citées ci-dessus. Histoire que seuls les investisseurs « sophistiqués » ou « qualifiés » (comprendre : très riches) puissent accéder au marché des crypto-actifs aux côtés des institutionnels ? À Hong Kong, c’est déjà le cas : 100 millions de dollars « d’obligations vertes tokenisées » sur blockchain n’ont pu être acquises que par des banques.

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