Bitcoin : le véritable impact écologique au-delà des clichés (rapport CoinShares)
Une goutte d’eau dans l’océan ! – 0,08% de la production mondiale de CO2 serait émis par le réseau Bitcoin. C’est en tout cas ce qu’affirme CoinShares dans son rapport de janvier dernier. Des chiffres très éloignés de la catastrophe énergétique rabâchée à longueur de news dans le seul but de faire du clic. Focus sur ces nouvelles données qui pourraient bien nous permettre de distinguer le vrai du faux.
Bitcoin, écologique ? CoinShares démolit les préjugés
Un narratif tenace
Signe des temps, depuis 2017, le Bitcoin est passé de pyramide de Ponzi à catastrophe naturelle. Une évolution en soi me direz-vous. Dès lors que la première assertion s’est avérée de plus en plus difficile à défendre, les détracteurs de Bitcoin ont été obligés de changer leur fusil d’épaule. Depuis lors, de nombreux articles nous répètent inlassablement les mêmes poncifs.
Faites l’essai ! Lorsque que l’on évoque le sujet Bitcoin avec des personnes novices dans le domaine, les deux mêmes qualificatifs reviennent inlassablement dès les premières secondes d’échange. Cette méconnaissance est normale. Le Bitcoin reste un nouveau né à l’image d’internet à la fin des années 90’. Il est donc logique qu’il ne soit pas connu de tous et encore moins utilisé. Mais les médias en profite !
Pollution et Darkweb. Attardons-nous sur le premier d’entre eux : le Bitcoin est-il si polluant ? Essayons d’enrayer cette machine infernale ! Celle qui tente depuis des années d’envoyer six pied sous terre et sans véritable argumentaire les innovations naissantes telles que Bitcoin. Plongeons au cœur du rapport CoinShares.
La méthode de calcul de CoinShares
Entendons-nous bien d’abord sur le fait que le réseau Bitcoin n’émet pas en lui-même de CO2 pour fonctionner. Ces émissions sont calculées par CoinShares de manière indirecte et établies sur la base de la consommation électrique moyenne des machines de minage. Si l’entièreté de l’électricité produite sur Terre était renouvelable, le Bitcoin fonctionnerait aussi à l’énergie verte, c’est une évidence.
CoinShares s’est d’abord intéressé à la consommation électrique du réseau Bitcoin afin d’en faire une moyenne à l’échelle du globe. Pour cela, les statisticiens ont répertorié le nombre d’ASIC – machines servant à miner du bitcoin – en fonctionnement à chaque instant. A partir des données de consommation de ces machines et de la puissance de calcul (Hashrate) du réseau, ils ont pu en tirer une moyenne mensuelle en TWh (térawatt-heure).
Ils ont ensuite localisé les mineurs et leurs machines de minage à travers les différentes régions de la planète. Chaque zone possède ses propres sources de génération d’électricité et donc d’émission de CO2 associée. En effet, les équivalences en émissions de CO2 ne sont pas les mêmes pour 1 TWh produit par un barrage hydraulique ou via une centrale à charbon.
Ceci fait, ils ont pu croiser la consommation d’électricité du minage avec la source utilisée et son impact dans les émissions de gaz à effet de serre.
La part du Bitcoin dans la production globale d’électricité
Grâce à cette méthode, CoinShares a pu estimer chaque mois la consommation d’électricité du réseau Bitcoin. En 2021, celle-ci s’élevait à 82 TWh en moyenne. Avec un pic de 93 TWh si l’on considère uniquement les données du mois de novembre. En 2019, la consommation totale d’énergie à l’échelle globale équivalait à 162 194 TWh. Nos pauvres 93 TWh, soit 0,057% du total, semblent soudainement bien ridicules en comparaison.
Distribuée par pays émetteur, CoinShares a pu ensuite établir mois par mois une représentation réaliste de cette consommation d’électricité du réseau Bitcoin.
L’interdiction de minage imposée par la Chine a ses mineurs à partir du mois de mai est parfaitement visible sur le graphique. Cette part chinoise a ensuite été grignotée par les Etats-Unis qui prennent de ce fait une place importante dans la puissance de minage mondiale. Il est intéressant de voir que ce ban de la Chine a finalement participé à l’amélioration de la répartition du minage dans le monde. Une « catastrophe » aux conséquences bénéfiques pour Bitcoin qui conduit à une meilleure décentralisation de son réseau !
La part du Bitcoin dans les émissions globales de CO2
En appliquant la stratégie détaillée plus haut, CoinShares a pu quantifier de manière concrète la responsabilité du réseau Bitcoin dans les émissions de CO2. Les données sont encore une fois sans appel, en cohérence avec les chiffres de production d’électricité établis précédemment. En 2021, les émissions de CO2 du réseau Bitcoin ont été d’environ 39 Mt (mégatonnes), soit 0,08% du total mondial de 49360 Mt. Une goutte d’eau dans l’océan, un grain de sable dans le désert !
CoinShares estime que dans les années à venir, l’intensité des émissions carbone du réseau Bitcoin aura tendance à se réduire. Ceci grâce à l’émergence progressive des énergies renouvelables auxquelles les mineurs, du fait de leur grande mobilité, auront aisément accès. Leur adoption de ces nouveaux moyens de production d’énergie verte sera plus rapide que pour les industries traditionnelles, dont le temps d’adaptation est beaucoup plus long.
Un bon exemple est l’utilisation progressive par les mineurs des gaz de torchage, c’est-à-dire les gaz naturels issus de l’extraction du pétrole. Ces gaz sont actuellement brûlés en continu dans l’atmosphère, faute d’infrastructures permettant d’en faire autre chose. Récemment, des mineurs ont trouvé le moyen d’utiliser ces gaz pour produire l’électricité nécessaires à leurs machines de minage. Avec une part suffisamment importante du minage de Bitcoin reposant sur ce principe, CoinShares estime que le réseau pourrait même finir par avoir une empreinte carbone négative.
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Bitcoin selon CoinShares, une consommation qui en vaut la chandelle
Les conclusions de CoinShares
Avec l’interdiction du minage en Chine, la délocalisation des mineurs s’est faite surtout dans quatre régions du monde : le Kazakhstan, le Montana (Etats-Unis), le Kentucky (Etats-Unis) et l’Alberta (Canada). Consommateurs d’énergies fossiles, les mineurs de ces régions regroupent à eux-seuls 43% des émissions de CO2 pour seulement 26% de la puissance de minage (hashrate). A l’inverse, des régions comme la Norvège, l’Islande, le Québec ou Manitoba (Canada) regroupent 5,2% du hashrate pour presque aucune émission de CO2. Pourquoi me direz-vous ?
Dans ces zones, les sources de production d’énergie hydroélectrique sont abondantes. Ces barrages, situés dans des régions souvent isolées, produisent une énergie difficilement transportable et stockable. Ce qui la rend très peu chère, faute de demande. Une aubaine pour les mineurs de bitcoins ! Grâce à leur mobilité, ils peuvent se positionner juste à côté de ces sources d’énergie et utiliser les surplus. Des surplus d’énergies qui sans eux seraient de toute façon perdus !
Avec 0,08% des émissions mondiales de CO2, la consommation électrique du réseau Bitcoin est négligeable. Supprimer le réseau reviendrait simplement à priver des millions de personnes de l’accès à une forme plus juste de monnaie. Ceci pour gagner ce qui n’est rien de plus qu’un arrondi sur la quantité totale des émissions planétaires.
« Un arrondi… [en contrepartie] …d’un système monétaire mondial ouvert, pair à pair, libre, résistant à la censure et à la dépréciation monétaire. Dans ce contexte, [Coinshare] pense que le petit surplus d’émission lié au réseau Bitcoin vaut définitivement le coup. »
Rapport CoinShares
D’ici 2040, 99% des bitcoins auront été minés. Une fois le minage terminé, seules les transactions sur le réseau seront source de consommation d’électricité. De plus, les émissions de CO2 du réseau Bitcoin sont non seulement négligeables à l’échelle du globe mais ne sont par ailleurs pas définitives.
« Bitcoin sera 100% renouvelable dès que les moyen de production d’électricité le seront également. Notre attention devrait être orientée sur la construction de sources d’énergies renouvelables plutôt que de tenter d’étouffer le développement d’une nouvelle technologie monétaire. »
Rapport CoinShares
Bitcoin, la solution aux sources d’énergies renouvelables
Une grande proportion des fermes de minage se sont déjà tournées vers les énergies renouvelables. Non pas par bonté d’âme ou fibre écologique, mais par intérêt financier.
Ces dernières s’implantent dans les zones où l’électricité est la moins chère pour des raisons de rentabilité. Ces régions, souvent reculées, font face à peu de demande. Elles ont des productions intermittentes, étroitement liées aux phénomènes météorologiques. Contrairement aux énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz, aisément pilotables en fonction de la demande, les énergies renouvelables ne le sont pas. Un panneau solaire fonctionne lorsqu’il y a du soleil, une éolienne lorsqu’il y a du vent, un barrage lorsqu’il pleut.
De fait, les pays sont obligés de surdimensionner ces installations pour couvrir les besoins de leurs population en toute saison. Par voie de conséquence, une majeure partie de l’année, ces installations sont sous-exploitées. Par manque de capacité de stockage – l’électricité n’étant pas facile à stocker – toute cette énergie produite est perdue. Que faire alors ? C’est simple, miner du Bitcoin. Mobiles, les mineurs s’installent tout près de ces sources d’énergies et absorbent ces surplus via le minage. Non seulement ils permettent à ces installations d’être rentables et favorisent leur développement mais également, par leur travail, créent de la valeur en bitcoins.
La proposition du réseau Bitcoin est si pertinente qu’il est incroyable de nos jours que son implémentation soit si lente et sujette à tant de critiques. La cause probable est évidement le contrepouvoir qu’il oppose au système bancaire actuel. En incarnant un nouveau système monétaire favorisant l’inclusion et la liberté de chacun, il change la donne. Et cette acceptation prend du temps. Malgré tout, le Bitcoin et sa proposition de valeur font leur chemin dans l’esprit de quiconque ose s’y intéresser. Son adoption est visible dans certains pays comme le Salvador qui l’a choisi comme monnaie nationale. Et vous, le Bitcoin fera-t-il partie de votre futur ?
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