Bitcoin monstruosité écologique ? Les fake news à l’épreuve des faits
Bitcoin, par-delà les préjugés – Bitcoin, cette arnaque du darknet et catastrophe écologique qui va aller à zéro cette année. Voici un petit condensé de la pensée largement diffusée par les médias du monde entier via des gros titres aguicheurs. L’inconvénient ? Cette pensée se diffuse largement dans l’inconscient collectif depuis des années. Si les gros titres le disent, alors c’est vrai. Mais, Bitcoin est-il réellement le sombre démon dévoreur de planète que l’on nous présente ? Décryptage.
Sommaire du dossier :
Bitcoin pollue, un matraquage médiatique incessant
Une idéologie profondément ancrée
« Mon professeur d’économie qui est une référence avec 20 pages de CV et chevalier de la légion d’honneur critique le Bitcoin. Pour lui, il détruit la planète. Il m’a convaincue. »
Ces mots m’ont été adressés de manière très concrète il y a à peine une semaine. Une figure d’autorité vient de décourager en quelques phrases une classe entière, si ce n’est plus, de s’intéresser à Bitcoin. Sur la base de préjugés rapportés via des gros titres de journaux biaisés et non sur des données chiffrées. La conséquence d’un battage médiatique incessant et intentionnel qui dure depuis des années. Peut-être vous-même êtes de l’avis de ce professeur ? En effet, en balayant d’un œil distrait les titres des articles de presse, n’importe qui en viendrait à cette même conclusion.
« Le minage de Bitcoin en route pour consommer toute l’énergie de la planète d’ici 2020 »
Newsweek, 12 novembre 2017, source
« Il existe d’autres méthodes de calcul [moins énergivores] […] comme la preuve d’enjeu [Proof of Stake]. C’est fou de se dire que la première cryptomonnaie du marché [Bitcoin] fonctionne avec un système qui a été mal conçu. »
Reporterre, 28 avril 2021, source
« Chaque transaction de Bitcoin nécessite la même quantité d’énergie que celle consommée pendant une journée par 9 foyers américains et la consommation annuelle imputable à cette cryptomonnaie équivaut à celle d’un pays comme la Bulgarie »
Fournisseur-Energie, 11 janvier 2023, source
Un battage médiatique de surface
Comme vous pouvez le constater, nous sommes en 2023 et à notre connaissance, Bitcoin n’a pas englouti toute l’énergie de la planète en 2020. Ouf !
En réalité, bien souvent, les médias s’arrêtent aux chiffres de la consommation d’énergie de Bitcoin, voire aux « tonnes de CO2 » que cette fameuse blockchain présentée comme polluante rejette dans l’atmosphère, sans aller plus loin.
Pourquoi Bitcoin consomme-t-il de l’énergie ? Pour le fun ? Pour enrichir quelques illuminés dans une cave ? À quoi sert Bitcoin ? Généralement, tous ces critiques auto-proclamés n’en savent strictement rien.
Poussons la réflexion un peu plus loin :
- Oui, Bitcoin consomme de l’énergie, comme beaucoup de choses. Mais consommer de l’énergie est-il mal en soi ? Cela pollue-t-il forcément ?
- Si Bitcoin consomme autant d’énergie que la Bulgarie, mais que cette énergie est renouvelable, n’est-ce pas une bonne chose pour le développement durable ?
- Si Bitcoin consomme uniquement des surplus d’électricité qui auraient de toute façon été perdus, est-ce si dérangeant du coup ? Si via la consommation de ces surplus, le minage de Bitcoin permet de financer la construction d’infrastructures permettant d’alimenter en électricité des villages isolés, n’est-ce pas une bonne idée ?
Je me permets également de compléter avec deux assertions :
- Si nous n’avions que de l’énergie verte disponible sur Terre, le minage de Bitcoin serait obligatoirement vert. Le problème ne vient pas de Bitcoin, mais de nos industries du pétrole, du gaz ou du charbon qui tardent à effectuer la transition vers le renouvelable.
- Faire tourner une machine de minage ne génère pas d’émission de CO2. Cela consomme juste de l’électricité. La conversion en CO2 dans les rapports est arbitraire. Une vue de l’esprit soumise à une multitude d’hypothèses pour donner une image au lecteur autre qu’un simple chiffre dépourvu de sens. Sauf que, servi en l’état par les médias, on finit par croire qu’une machine de minage émet du CO2 pour fonctionner. Ce qui est faux.
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Forexsuggest : l’impact environnemental de la crypto
Elon Musk et la Chine, les chevaliers blancs de l’environnement ?
Dans cet article de Forexsuggest, le ton est donné dès l’introduction.
« Un nombre croissant de personnes prennent conscience de l’impact de la crypto sur notre planète, dont Elon Musk, qui a annoncé en 2021 que son entreprise Tesla n’accepterait plus Bitcoin en tant que méthode de paiement, à cause de ses hautes émissions [de carbone]. La crypto a par ailleurs été entièrement bannie d’un certain nombre de pays comme la Chine, l’Égypte et le Maroc. »
Pensez-vous réellement que des pays comme la Chine, l’Égypte ou le Maroc ont interdit Bitcoin à cause de leur dévotion sans faille à la cause climatique ?
Pensez-vous qu’Elon Musk, en grand chevalier blanc, prend sur lui d’interdire cette bête monstrueuse qu’est Bitcoin, prenant soudain conscience de son terrible impact sur le climat, seulement 4 mois après l’avoir accepté ? « Oups, je n’avais pas fait gaffe » ?
La vérité, c’est qu’Elon Musk a voulu toucher l’énorme subvention que l’État américain donne aux entreprises dites « écoresponsables ». Et pour l’instant, pour le gouvernement et l’opinion publique, Bitcoin ne fait pas partie de cette catégorie. Nous verrons par la suite qu’il y aurait toute sa place.
Quant à la Chine, l’Égypte ou le Maroc, l’idée que la population ait une possibilité via Bitcoin d’utiliser une autre monnaie que la leur n’étaient probablement pas à leur goût. Et c’est plutôt cette raison, asseoir leur contrôle sur la monnaie, qui a pesée dans leur décision d’interdiction. Plutôt qu’une raison climatique.
Forexsuggest et Bitcoin, les dessous des chiffres
L’article nous met ensuite devant les yeux quelques chiffres.
« Bitcoin utilise 1183 kWh d’électricité par transaction, […] soit près d’1 tonne de CO2. »
Comme indiqué précédemment, le minage de Bitcoin ne produit pas de CO2. Mais, soit. Avançons. À l’image de nombreux articles, la consommation d’électricité de Bitcoin est rapportée par transaction comme pour un réseau bancaire tel que Visa. Sauf que la consommation d’énergie de Bitcoin ne dépend pas de son nombre de transactions. Qu’il y en ait une seule ou 1000 par bloc de 10 minutes, cela reviendra à la même dépense d’énergie.
D’autre part, à titre informatif, Bitcoin est un système de paiement complet, contrairement à Visa par exemple. En d’autres termes, enlevez les banques ou le dollar, et Visa s’arrête de fonctionner. Ce n’est pas le cas de Bitcoin. En cela, Bitcoin est beaucoup plus robuste que nos systèmes de paiement traditionnels.
La bonne analogie serait de comparer Bitcoin au système bancaire mondial et à celui de l’extraction de l’or réunis. À titre indicatif, en termes de pollution, de déforestation, de destruction de notre planète, l’industrie de l’extraction de l’or, c’est le top niveau. Pour le minage de Bitcoin en revanche, on pose simplement une boite à côté d’une source d’énergie, la plupart du temps renouvelable comme nous le verrons par la suite.
D’autre part, en 2020, l’ONG Oxfam estimait que l’impact carbone des banques françaises était 8 fois supérieur à celui de la France entière. L’opacité du secteur bancaire et de la finance est tel, qu’il est difficile d’estimer leur impact environnemental. Toutefois, à l’échelle mondiale, il est facile d’imaginer sans se tromper que celui-ci est probablement gigantesque.
Le Proof of Work (PoW) de Bitcoin, une erreur de conception ?
Rappelant le passage en Proof of Stake (PoS) d’Ethereum en septembre 2022, l’article de Forexsuggest pose une question ingénue, remplie de bons sentiments :
« Quelques cryptomonnaies fournissent des efforts consciencieux pour réduire leur consommation d’énergie […] comme Ethereum qui est passé […] de 62,5 kWh à 0,03 kWh par transaction. Est-ce que d’autres cryptomonnaies avec une importante consommation d’énergie comme Bitcoin et Litecoin seront enclines à s’adapter et à migrer vers de nouvelles blockchains ? »
En effet, le réseau Ethereum en changeant de consensus a drastiquement réduit sa consommation d’électricité. Néanmoins, c’était une évolution qui était prévue dès sa genèse. Ethereum avait pour cela des raisons plus technologiques qu’environnementales.
Spoiler : Bitcoin ne passera jamais en Proof of Stake (PoS) comme Ethereum et heureusement pour nous, c’est une excellente nouvelle. Je vais vous expliquer pourquoi.
Le minage de Bitcoin, moteur du renouvelable ?
Bitcoin, des chiffres à relativiser
Tout d’abord quelques chiffres sur l’impact énergétique et environnemental du minage de Bitcoin. Le rapport CoinShares de 2022 démontre que les émissions de CO2 relatives à Bitcoin représentent 0,08 % de la production mondiale.
D’autre part, les chiffres issus des analyses de l’Université de Cambridge estiment la consommation énergétique du réseau Bitcoin à 0,46 % de la consommation mondiale.
Des chiffres loin d’être insignifiants en effet. Toutefois, il y a un rappel fondamental qui doit être fait : consommer de l’énergie ne signifie pas polluer. Contrairement à ce que de nombreux médias mainstream se plaisent à nous faire croire. Dans un monde où les avions ont continué de voler à vide pendant la pandémie de Covid19 pour « conserver les créneaux dans les aéroports », il faudrait peut-être revoir nos priorités, non ?
L’exemple du minage de Bitcoin au Texas
Texas, États-Unis. Hormis les deux grandes métropoles que sont Dallas et Houston, des prairies et des zones arides à perte de vue, balayées par les vent et inondées de soleil. Le terrain de jeu idéal pour développer des énergies renouvelables, non ? En effet, mais il y a un problème. De gigantesques distances séparent l’endroit où l’énergie est produite des zones où elle est utilisée : les villes. La complexité de l’acheminement est tel que sur les 34 gigawatts d’électricités produits, seul 5 sont réellement utilisés et 12 sont réacheminés ailleurs via le réseau.
De fait, l’installation n’est pas rentable et sa pérennité dans le temps est fortement compromise. Le développement des énergies vertes dans la zone s’en retrouve donc freiné. Quelle serait la solution alors ?
Bitcoin.
L’implantation de ce qu’on appelle une ferme de minage juste à côté de la source d’énergie va permettre de fournir un revenu complémentaire aux gérants des exploitations éoliennes et solaires. Les mineurs de Bitcoin servent de client de dernier recours pour financer les installations qui produisent de l’électricité avec de forts surplus dont personne ne veut. Des surplus qui de toute façon seraient perdus.
Le renouvelable, l’énergie intermittente dont personne ne veut
Une machine de minage, c’est très facile à transporter. Les mineurs peuvent aller où ils le souhaitent et surtout là où l’énergie est la moins chère. Car l’électricité, c’est leur principale dépense.
Il se peut dans certains cas que celle-ci provienne de sources carbonées comme le pétrole, le charbon ou le gaz. Mais c’est de moins en moins fréquent. Pourquoi ? Car ces sources sont bien souvent pilotables, ce qui est très pratiques pour les entreprises. Elles prennent le juste nécessaire pour leur fonctionnement. Mais de fait, elles sont en concurrence les unes avec les autres et se disputent cette énergie facilement contrôlable. Et donc le partage s’effectue via des prix qui montent.
À l’inverse, les énergies renouvelables, ou EnR, sont non pilotables. L’éolienne ne va pas faire apparaitre le vent comme par magie. Et ceci est un inconvénient majeur pour une industrie.
L’exemple des énergies renouvelables en Allemagne
Le cas de l’Allemagne, l’un des nombreux exemples évoqués dans le Manuel de Survie d’Alexandre Stachtchenko, est en ce sens très parlant.
Dès lors qu’elle a décidé d’arrêter le nucléaire, l’Allemagne s’est engagée dans une augmentation de ses capacités de production d’EnR. Toutefois, elle s’est vue contrainte de surdimensionner fortement ses installations afin de pallier les baisses de production inopinées liées à une météo capricieuse. Par conséquent, les datas d’electricitymaps nous montrent que le solaire fonctionne actuellement à 5,7 % de sa capacité installée. Et, l’éolien est à 18 %. En clair, le manque à gagner est énorme et n’incite pas à la démocratisation des énergies renouvelables.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de méthode pour stocker cette énergie, celle-ci est donc littéralement perdue. En fait, il faudrait une industrie extrêmement mobile capable de se déplacer rapidement d’un point A à un point B afin d’aller utiliser les surplus là où ils sont en fonction de la météo. Quelle serait la solution alors ?
Bitcoin.
Là encore, les mineurs se posent en tant que solution alternative pour fournir un revenu supplémentaire à ces infrastructures. Ils sont une solution de dernier recours capable d’utiliser cette énergie qui serait de toute façon perdue afin de fournir un financement complémentaire.
L’industrie du minage de Bitcoin est l’une des solutions au développement des énergies renouvelables.
Bitcoin, une monnaie alternative
L’argent papier n’a de valeur que la confiance qu’on lui porte
Finalement, pourquoi tout ça ? Pourquoi Bitcoin ? Que recherchent tous ces mineurs ? Seulement du profit ? Sans doute peut-être un peu. Mais derrière une consommation d’électricité certes élevée de Bitcoin, se cache des raisons bien plus profondes.
Bitcoin, c’est un système monétaire complet, indépendant des banques et des dirigeants de ce monde. Une monnaie qui s’appuie sur une dépense d’énergie qui n’est autre que la preuve de sa valeur. Il a fallu travailler, dépenser de l’énergie pour créer un Bitcoin.
Attention, l’annonce suivante va peut-être vous choquer :
« Nos monnaies fiduciaires comme l’euro et le dollar ne sont basées sur absolument rien, si ce n’est la confiance que nous accordons tous au système. »
Nos euros n’ont pas plus de valeur que le papier sur lequel ils sont inscrits. Depuis la rupture des accords de Bretton Woods en 1971, le dollar a cessé d’être adossé à de l’or physique. En clair, depuis ce jour-là, nos monnaies ne sont plus adossées à de la vraie valeur. Elles sont juste du papier que l’on veut bien s’échanger sans rechigner parce que l’État, et le consensus sociétal, nous disent que c’est comme ça.
Jusqu’au jour où cela ne marchera plus.
La monnaie, c’est la conservation de la valeur de notre travail dans le temps
Si l’on remonte en arrière dans l’histoire, la monnaie a toujours été un moyen de préserver dans le temps la valeur de notre travail. Elle permet de se projeter dans l’avenir, de faire des économies. De fait, celle-ci a le devoir d’être rare, précieuse, inaltérable, difficile à produire. La monnaie, c’est de l’énergie matérialisée. C’est pourquoi durant des siècles, et au terme de nombreuses itérations, c’est l’or, grâce à ses caractéristiques intrinsèques, qui été choisi pour remplir cette fonction.
Dans le monde d’aujourd’hui, si vous demandez un crédit pour votre maison, votre banquier n’a qu’à taper quelques chiffres sur son clavier et pouf… L’argent magique apparait. Il n’a fallu aucun effort, aucun travail, aucune dépense d’énergie pour le créer. Cet argent n’a donc théoriquement aucune valeur. Comme nous l’avons vu tout au long de cet article, un Bitcoin « coûte » de l’énergie à produire. C’est même le principal reproche qu’on lui fait. Ainsi, c’est bien la preuve qu’un Bitcoin a de la valeur.
Un clic qui fait apparaitre sur votre compte en banque 100 000 euros n’a en revanche rien « coûté » en énergie. De fait, est-ce véritablement de l’argent ? Oui, tant que le consensus l’accepte. Oui, tant que notre illusion collective perdure. En effet, le minage de Bitcoin consomme de l’énergie. Heureusement qu’il en consomme, c’est sa preuve de valeur. D’autre part, selon le dernier rapport du Bitcoin Mining Council (BMC), dont fait notamment partie MicroStrategy et son patron Michael Saylor, l’industrie du Bitcoin serait composée à 58,9 % d’énergies vertes. Ce qui en fait par voie de conséquence l’une des industries les plus écologiques du monde. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. Par-delà les gros titres de journaux, Bitcoin pourrait faire bien plus qu’on ne le pense pour l’avenir de notre planète.
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