Bitcoin et les cryptomonnaies au Brésil : un rempart social ?

Dans la vie, rien n’est obligatoirement mauvais ou bon, tout est question de dosage et de point de vue – Pour beaucoup de personnes, la cryptomonnaie, c’est le mal. Entre les hacks en série qui égaient ce mois d’août, les lois absurdes préparées par nos politiques ou l’éternelle rengaine « les cryptomonnaies financent le terrorisme », dans la tête de monsieur tout le monde, Bitcoin = arnaque. Et, pourtant…

Quand Bitcoin aide à l’éducation

Pourtant, beaucoup d’initiatives positives sont lancées toutes les semaines. Aujourd’hui, traversons l’Atlantique pour atterrir au Brésil, là où Bitcoin peut radicalement changer la vie des gens.

Connu pour son carnaval exceptionnel, et sa pauvreté parfois extrême, le pays oscille entre deux univers opposés, le luxe et la misère.

Et, c’est justement pour aider à lutter contre la pauvreté qu’est né le projet AfroBit_Lab. Le but de l’association est d’aider et d’éduquer la population noire brésilienne. Développé par l’institut GUETTO, une institution à but non lucratif, le projet est mené en partenariat avec Paxful, une plateforme de financement P2P (peer-to-peer).

« Bitcoin est l’un des outils les plus puissants au monde pour la liberté financière. Nous élargissons notre engagement mondial envers l’éducation Bitcoin via AfroBit_lab et révolutionnons la façon dont les Noirs au Brésil peuvent accéder à plus d’outils et de ressources pour prospérer. »

Renata Rodrigues, responsable mondiale de la communauté et de l’éducation chez Paxful

L’idée derrière cette association est d’aider les personnes n’ayant pas, ou peu, accès aux services financiers et bancaires traditionnels, de pouvoir découvrir et surtout utiliser les cryptomonnaies.

AfroBit_Lab a donné à 12 jeunes la possibilité de se familiariser avec les cryptos. L’ONG leur a offert 1 300 Réal Brésilien, soit l’équivalent de 250 €. Le but étant d’aider ces jeunes à investir dans le Bitcoin et leur expliquer son fonctionnement.

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Formation, culture et cryptomonnaie

L’association a reçu plus d’un millier de candidatures. Elles affluent des 3 villes où l’initiative s’installe : Rio de Janeiro, São Paulo et Salvador. Tous les inscrits pourront gratuitement suivre les cours proposés par l’association, mais seuls les 12 sélectionnés recevront les 1300 R$.

« Nous sommes très satisfaits du groupe que nous avons réuni pour cette phase du projet. Il y a eu de nombreuses inscriptions, avec des personnes douées et hautement qualifiées, à la recherche de plus de connaissances. Il y a eu un indicateur qui a retenu notre attention, lors de la phase de sélection, dans laquelle les demandes d’indemnisation des candidats étaient bien en deçà de leurs qualifications. Sur la base des connaissances en Bitcoin, nous nous sommes rendus compte qu’il y a une opportunité pour cette population noire d’acquérir plus de rentabilité, d’apprendre à capitaliser et d’avoir une autonomie financière. C’est l’un de nos plus grands objectifs dans le partenariat avec Paxful pour construire AfroBit_Lab ».

Alabê Nunjara, directeur des politiques publiques et des relations internationales à l’Institut Guetto

Adalberto Dos Santos, est un analyste financier né à de Rio das Pegras, quartier de Rio de Janeiro. Il voit cette initiative comme une opportunité pour la communauté.

« J’aime l’idée de partager les connaissances en éducation financière dans un langage plus simple pour les personnes de la périphérie. Je pense que l’éducation financière devrait être enseignée à l’école. Nous vivons dans un pays avec un écart de revenus extrême. Les pauvres n’ont aucun contrôle sur leur argent et sont toujours endettés. C’est bien qu’ils apprennent des mécanismes pour gérer la situation. »

Née à Niterói et élevée à São Gonçalo, Bruna Lira est une jeune femme de 20 ans. Elle estime que le Bitcoin et les autres cryptomonnaies sont une révolution monétaire. Pour elle, cette formation et l’utilisation du Bitcoin sont un moyen de réaliser ses rêves.

« Je crois qu’un projet comme Afrobit_Lab peut changer ma vie en m’aidant à investir dans le bitcoin et à bien planifier, financièrement, en pensant à l’avenir. Je veux acheter ma maison et ma voiture.»

Lors des cours, ils apprendront la théorie sur la blockchain et le fonctionnement du Bitcoin. Ils se verront aussi proposer l’apprentissage de l’anglais, des cours sur l’analyse de données et sur la gestion financière.
Après la période de formation, les étudiants s’engagent à former à leur tour la population, en animant des master classe. Le but étant de propager la connaissance, de manière gratuite.

Ce genre d’initiative, au-delà d’aider la population locale, aide aussi à démontrer que l’écosystème lié aux cryptomonnaies est quelque chose de positif, et qui peut réellement changer des vies. On ne s’en rend pas forcément compte dans nos pays, dans lequel la facilité d’accès aux banques nous fait oublier que ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres régions du monde.

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