La Chine bannit (encore) Bitcoin… dans l’indifférence générale
Le pire de l’Empire du milieu – Au cours des derniers mois, le gouvernement chinois a intensifié sa répression de l’industrie de la crypto afin d’éliminer la présence de l’industrie dans le pays. Ces restrictions ont eu un impact négatif sur le secteur des cryptomonnaies, Bitcoin (BTC) ayant perdu plus de la moitié de sa valeur en quelques semaines. À la suite de la répression nationale, la blockchain Bitcoin a connu, pour la première fois de son histoire, quatre réajustements consécutifs de la difficulté de minage. Mais les autorités chinoises ne comptent pas s’arrêter là.
Après le bannissement des mineurs, la protection des consommateurs
Lors d’un point de presse du 27 août, le directeur adjoint du Bureau de protection des droits des investisseurs de la People’s Bank of China (PBoC), Yin Youping, a déclaré que les actifs numériques n’étaient rien d’autre que de simples actifs spéculatifs. Lors de son allocution, Youping à enjoint les investisseurs à protéger leur capital en se tenant à l’écart du marché des actifs numériques.
« Nous rappelons une fois de plus au grand public que les monnaies numériques telles que le bitcoin n’ont pas cours légal et n’ont pas non plus de véritable valeur. »
Yin Youping du Bureau de protection des droits des investisseurs de la PBoC
Selon Youping, l’investissement dans les actifs numériques n’est qu’un pur effet de mode qui tombera bientôt en désuétude. Le peuple chinois devrait donc sa connaissance des risques et rester à l’écart des investissements en cryptomonnaies.
Une fois n’est pas coutume, cette énième diatribe hostile aux actifs numériques n’a eu absolument aucun impact sur le marché de ceux-ci qui semble vouloir repartir à la hausse depuis quelques semaines. En effet, la nouvelle du discours de Youping est tombée dans la matinée du 27 août, mais n’a pas eu d’influence visible sur le marché. Pire, le Bitcoin nous a proposé deux belles bougies haussières dans les 24 heures qui ont suivi.
Nous sommes donc bien loin des phases de panique qu’ont générées les annonces de la Chine au cours du mois de mai.
Le trading de bitcoins et de cryptomonnaies toujours actifs en Chine malgré les interdictions
Youping a ajouté que la PBoC prenait des mesures drastiques pour mettre fin aux opérations de négoce de cryptomonnaies en Chine. La banque centrale devrait prochainement introduire un système qui normalisera la répression des opérations liées aux cryptomonnaies, en encourageant le grand public à signaler rapidement toute activité de ce type.
En parallèle, la PBoC entend intensifier sa politique de censure des sites Web, applications et entreprises qui permettent encore au citoyen chinois de négocier des actifs numériques. Enfin, la banque centrale chinoise souhaite aussi lutter contre les levées de fonds illégales que favorisent les cryptomonnaies et les blockchains.
Si la Chine sévit encore contre le négoce d’actifs numériques, c’est parce que les traders chinois ont repris de l’activité en 2021, malgré les interdictions répétées. En effet, de nombreux médias, dont Reuters et le South China Morning Post, ont constaté un regain d’activité de la part des traders chinois.
Bien que les exchanges comme OKEx et Huobi aient fui la Chine et que Binance et MXC prohibent l’utilisation du yuan sur leurs plateformes, les traders chinois trouvent toujours des moyens d’accéder au précieux satoshis, pour le plus grand déplaisir des autorités. En effet, l’avènement de stablecoins comme l’USDT permet aux traders de se passer de leur monnaie de référence pour réaliser des opérations crypto.
Enfin, depuis 2017, le marché du gré à gré s’est fortement développé en Chine. Peu importe le domaine, chaque nouvelle interdiction crée des « métiers de l’ombre ». En Chine, il existe, du moins il existait jusqu’à mai dernier, des intermédiaires chargés de commercialiser les bitcoins des mineurs chinois auprès des particuliers. Ce marché peer-to-peer est extrêmement difficile à cerner, ce qui explique que le négoce d’actifs numériques soit toujours présent en Chine.