Mais que se passe-t-il en Chine avec le Bitcoin ? La cryptosphère en pleine ébullition

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Depuis le 18 mai dernier, la Chine a repris sa campagne anti-Bitcoin. Les hostilités ont commencé avec un communiqué de presse joint de 3 organismes de régulation chinois, qui rappelle les dangers liés aux actifs numériques. Ensuite, le 22 mai dernier, la Chine a carrément banni le minage de bitcoins sur son territoire, pour la sixième fois en 8 ans. Bien que Pékin annonce « bannir Bitcoin » depuis 2013, cette annonce a eu des conséquences notables. De plus, ayant nourri la phase de panique, une part grandissante de mineurs chinois débranchent leurs appareils, ce qui se ressent dans le hashrate du réseau Bitcoin. Ainsi, les mineurs chinois commencent déjà à se relocaliser dans des juridictions plus clémentes avec leur profession. Mais depuis quelques jours, l’écosystème du minage en Chine est de nouveau en pleine effervescence.

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Les mineurs de la zone de Zhundong priés de plier bagage

Le parc de développement économique et technologique de Zhundong, située dans la province du Xinjiang, est une zone de 15 500 km2 abritant diverses industries liées au charbon, dont des centrales à charbon et des usines ayant recours à cette énergie fossile. Le parc accueille également plusieurs fermes de minage.

Le 9 juin, le gouvernement de la préfecture de Changji, qui gère le parc de Zhundong, a publié un avis important aux mineurs du parc de mettre fin à leurs activités de minage d’actifs numériques. L’avis cite les « Measures for the Energy Conservation Examination of Fixed-Asset Investment Projects » adoptées par la Commission nationale de la réforme et du développement de la Chine, qui constituent la base législative de cet ordre de cessation des activités.

Les mineurs de Bitcoin chinois débranchent,, contraints et forcés
Publication de Wolfie Zhao, rédacteur de The Block – Source : Twitter

Il est assez difficile d’estimer précisément la puissance de hachage qui est présente dans le seul parc de Zhundong. Toutefois, selon les données du Cambridge Center for Alternative Finance, la province du Xinjiang représentait plus de 40 % de la puissance de calcul du réseau Bitcoin en avril 2020. Du fait de changements récents, la part du hashrate du réseau Bitcoin issu de la Chine a diminué, notamment au profit de l’Iran. Nous pouvons donc supposer que la province du Xinjiang possède maintenant une part moins importante du hashrate.

Les conséquences pour le réseau Bitcoin

En conséquence des attaques répétées de la Chine contre les mineurs opérant sur son territoire, les pools de minage où ils opéraient subissent une baisse de hashrate. Les données de BTC.com montrent que les principaux pools Bitcoin basés en Chine, en particulier AntPool, F2Pool, Poolin et BTC.com, ont connu des chutes de taux de hachage de 11 à 30 % au cours de la journée du 9 juin.

Classement des pools Bitcoin basées en Chine par hashrate
Classement des pools Bitcoin basées en Chine par hashrate – Source : tbstat

Cependant, les mineurs chinois ne se contentent pas de débrancher leur équipement, mais commencent déjà à relocaliser leurs activités vers des juridictions plus clémentes.De toute évidence, les candidats potentiels pour la diaspora des mineurs chinois sont le Kazakhstan, la Russie et l’Iran.

Ces 3 pays se sont en effet démarqués au cours des 12 derniers mois, du fait de leurs réglementations accommodantes et d’une électricité à bas prix. Certains mineurs chinois avaient même déjà commencé à anticiper cette situation et ont déjà déplacé leur activité en Iran.

En outre, la diminution du hashrate chinois induira indubitablement une augmentation du hashrate US qui compte déjà plusieurs acteurs bien positionnés dans la course au taux de hachage.

Pour terminer, les mineurs ne sont pas les seuls à subir la pression du gouvernement chinois. Des gros acteurs de l’Internet chinois traditionnel ont déjà entamé une vaste campagne de censure sur le web. Tout d’abord, Weibo, le Twitter chinois aux 500 millions d’utilisateurs, clôture des comptes liés aux actifs numériques depuis le 6 juin dernier. Ensuite, Baidu, l’équivalent chinois de Google, et Weibo censure les mots clés liés aux actifs numériques. Enfin, la recherche des noms chinois ou anglais de Huobi, Binance et OKEx ne donne désormais plus le moindre résultat sur les 2 plateformes.

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Thomas G.

Financier et juriste, je suis passionné par les cryptomonnaies depuis leur apparition sur le Deepweb. Fervent supporter du Bitcoin, je suis convaincu que les devises numériques joueront un rôle déterminant dans l'avenir de nos sociétés. Je m'intéresse tout particulièrement aux aspects financiers et législatifs des cryptomonnaies.

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