Zcash (ZEC) : un token synthétique sur Ethereum pour la crypto anonyme ?
Décidément, la Devcon 5 aura été l’occasion d’annonces très diverses : la grand messe éthersite vient juste de prendre fin, mais certaines des propositions évoquées vont continuer à alimenter les discussions pour quelques temps. Aujourd’hui, intéressons-nous au nouveau projet « communautaire » de l’Electric Coin Company (ECC), participant au développement du Zcash (ZEC) : développer un token synthétique du ZEC sur la blockchain Ethereum. Vous êtes en droit de vous demander ce que signifie ce curieux charabia.
Christo se met à la crypto
Commençons par nous intéresser à cette notion de token synthétique. Nous venant de l’anglais « wrapped token », le token synthétique (aussi appelé jeton emballé) se contente simplement de suivre (au mieux) le cours d’un autre actif. Il réplique le prix d’une cryptomonnaie au sein de l’écosystème financier d’une autre cryptomonnaie, sans en détenir les qualités. Ces jetons synthétiques peuvent donc être intéressants pour des utlisations liées à la finance décentralisée (DeFi) supposément permise par les cryptomonnaies.
Par exemple, signalons l’existence du Wrapped Bitcoin (WBTC), qui est un token qui réplique le prix de Bitcoin sur Ethereum : chaque WBTC est adossé à un BTC réel, séquestré sur la blockchain Bitcoin. L’action de séquestrer un BTC pour créer un WBTC est appelée « mint » (fondre), et l’action de détruire un WBTC pour libérer un BTC est appelée « burn » (brûler).
Petit wrap
Dans le cas nous intéressant, il s’agirait donc de proposer un token synthétique du Zcash (ZEC) sur la blockchain Ethereum.
L’Electric Coin Company, par la voix de son responsable marketin Josh Swihart, a ainsi expliqué vouloir se consacrer au développement d’un tel jeton sous peu. L’objectif serait de délivrer un moyen pour intégrer ses outils de protection de la vie privée au sein de l’univers des dérivés cryptomonétaires permis par les outils de finance décentralisée en développement.
Selon M. Swihart, « il faut qu’il soit possible d’utiliser les adresses protégées de Zcash dans les smart contracts d’Ethereum« . La question de l’effectivité et de l’utilité réelle de ce jeton synthétique reste pour autant posée. En effet, rappelons que d’après certaines estimations, seulement 0,105% des transactions ayant lieu sur le réseau étaient protégées de bout en bout, et donc possiblement anonymisées.
Zcash fait également régulièrement la Une des cryptomédias pour diverses failles compromettant foncièrement l’anonymat que cette cryptomonnaie est censée apporter à ses utilisateurs, mais aussi pour des batailles liées au contrôle de sa marque rattachée. L’avenir nous éclairera sur l’utilisation qui sera faite de ce jeton synthétique.