Une première : la Gendarmerie nationale utilise Tezos

C’est la première fois qu’une institution militaire utilise une blockchain publique pour valider et certifier des transactions financières : la Gendarmerie nationale française expérimente désormais Tezos.

L’annonce publiée sur Twitter par Nomadic Labs – principal centre de recherche et de développement de Tezos, basé à Paris – ne sera pas passée inaperçue : le Centre de Lutte contre les Criminalités Numériques de la Gendarmerie nationale a déployé un smart contract codé sur la blockchain de Tezos permettant de valider certaines transactions.

https://twitter.com/LabosNomadesFR/status/1197069057264115712?s=09

Le cas d’usage en question concerne les subventions fournies par Europol à cette unité de lutte contre la cybercriminalité. Cela signifie-t-il que lesdites subventions sont réglées en cryptomonnaies ? Non, précise Sajida Zouarhi, responsable de la communication chez Nomadic Labs. Dans ce nouveau modèle, les données relatives aux transactions, et notamment tous les documents certifiant leur autorisation et leur exécution, sont hachées puis injectées dans le smart contract directement par le gendarme responsable, via une interface logicielle. Cela permet de simplifier le processus, qui autrefois pouvait prendre plusieurs mois, à quelques minutes d’exécution et quelques centimes de frais de transaction. Les preuves des vérifications et des dépenses effectuées sont alors inscrites dans la blockchain.

Cela signifie également que l’institution devra acheter des XTZ, les tokens nécessaires pour payer les frais d’utilisation du smart contract. Pourquoi la blockchain de Tezos a-t-elle été retenue ? Sajida Zouarhi confirme qu’il s’agit de considérations techniques, et non pas d’un patriotisme zélé de la part de la Gendarmerie nationale : si Ethereum figurait bien en seconde place dans la liste des candidats potentiels, Solidity ne fut pas jugé assez robuste pour une telle utilisation, qui présente une exigence élevée en matière de sécurité. En revanche, les smart contracts de Tezos, blockchain dite de « troisième génération », sont codés en Michelson, un langage de programmation fortement typé pouvant se prêter sans problème au jeu de la vérification formelle. Précisons également que Michelson est implémenté en OCaml, un langage open source créé en 1996 par une équipe de chercheurs français. En informatique, l’épreuve du temps est gage de fiabilité.

C’est une très bonne nouvelle pour Tezos, qui a l’occasion de prouver que son infrastructure et son langage de programmation sont adaptés aux usages des plus hautes institutions d’un État, ainsi que pour Catenae, le cabinet Conseil de Jacques Favier et de ses Associés, qui a été ici à la manœuvre.

Morgan Phuc

Cofounder @ 8Decimals & Partner @ Node Guardians - Making crypto great again - Journal du Coin / BitConseil