Le côté obscur de Cardano (ADA)

Les deux faces d’un même ADA – Le projet Cardano a eu le vent en poupe jusqu’à la mise à jour Alonzo, qui a apporté de premières briques pour construire des smart contracts sur ce réseau blockchain. Le prix de l’ADA avait même atteint brièvement les 3 dollars antre fin août et début septembre. Mais au-delà des innovations prometteuses, Cardano a aussi un côté plus sombre…

Le fork Alonzo et ses smart contracts, une déception ?

Début juillet 2021, le token natif de Cardano, l’ADA, voyait ses cours grimper vers de nouveaux sommets jamais atteints auparavant. C’est d’ailleurs ce moment propice que la société Grayscale Investments a choisi pour annoncer qu’elle ajoutait l’ADA à ses crypto-fonds d’investissement.

Il faut dire que la cryptosphère était impatiente de découvrir le potentiel des contrats intelligents, enfin implémentés sur Cardano par sa mise à jour Alonzo. Malheureusement, tout ne s’est pas vraiment passé comme espéré par beaucoup, et les smart contracts se font encore très rares sur la blockchain fondée par Charles Hoskinson.

Un récent rapport détaillé de Grayscale sur les points forts et faibles de Cardano vient d’ailleurs mettre en valeur certaines lacunes. Et l’on y retrouve justement sa faiblesse en terme de développement d’applications décentralisées (dApps), due au déploiement tardif (et encore en construction) de ses smart contracts.

Car comme le rappelle cette analyse, Cardano cherche à se différencier des autres blockchains en mettant l’accent sur « une approche consistant à bien faire les choses dès la première fois ». Cela, en utilisant un modèle de développement basé sur « la recherche universitaire, l’examen par les pairs, et la sécurité par vérification formelle ».

Mais cette vision, qu’on peut considérer comme louable à la base, constitue aussi paradoxalement « sa plus grande faiblesse », car d’après les experts de Grayscale, cela a généré par rapport à ses concurrents :

  • un manque d’historique sur les capacités de ses contrats intelligents ;
  • une absence de preuve du bon fonctionnement de ses dApps ;
  • un écosystème de développeurs tiers encore en cours de maturation ;
  • l’absence de dApps répandues sur le réseau principal entraîne mécaniquement des revenus de frais de transaction plus faibles, étant donné que les transactions liées au dApps sont encore peu nombreuses.

Tout n’est pas sombre pour l’avenir de Cardano

À côté de ça, Grayscale détaille également les qualités (actuelles ou à venir) qui ont mené Cardano à se hisser à la 3ème place des cryptomonnaies les plus capitalisées, derrière Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH).

Depuis l’implémentation de la preuve d’enjeu et du staking à la fin juillet 2020, le réseau a vu l’équivalent de 1 600 milliards de dollars de valeur totale de transactions sur sa blockchain.

Le réseau traite déjà plus de 115 000 transactions par jour, ce qui représente une augmentation de +1200 % de son utilisation depuis le début de l’année 2021, et compterait désormais environ 2,8 millions d’utilisateurs actifs mensuels.

Enfin, même s’il y a encore très peu de dApps réellement en fonction actuellement sur le réseau principal, des milliers d’applications sont en cours de développement, dont certaines prêtes à être lancées avec les futures évolutions/améliorations des smart contracts sur Cardano.

Ainsi, même si la blockchain imaginée par Charles Hoskinson a encore beaucoup à prouver pour commencer à concurrencer Ethereum, de nombreux partenariats de développement sont noués. Cela annonce autant de projets qui ne demandent qu’à déferler sur Cardano, comme l’implantation des oracles de Chainlink, ou encore le stablecoin algorithmique du dollar US conçu par COTI.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.