Il y a énormément d’argent à se faire : Binance ne veut pas laisser passer le train du yield farming
La DeFi, chamboulée ? – Binance est la principale plateforme d’échange de cryptomonnaies en termes de volume. Bien que centralisée, celle-ci tente tant bien que mal une percée dans l’écosystème de la finance décentralisée avec le lancement de Launchpool.
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Launchpool, la DeFi « centralisée »
Le dimanche 6 septembre, Binance a annoncé le lancement de Launchpool par le biais d’une publication sur son blog officiel.
Introducing Launchpool, a Secure Way to Farm New Assets – Farm Launchpool’s First Project, @BellaProtocol Protocol $BEL By Staking #BNB, #BUSD or $ARPA Tokens.https://t.co/VVPoWbbI3A
— Binance (@binance) September 6, 2020
Ainsi, ce nouveau produit permettra aux utilisateurs de générer des jetons en y stakant d’autres cryptomonnaies, tels que le BNB ou le BUSD, toutes 2 émis par Binance. En pratique, cela ressemble énormément au processus de liquidity mining.
Pour son lancement, Launchpool supporte le projet Bella Protocol. Ce dernier vise à faciliter l’accès à la finance décentralisée, tout en optimisant les frais sur Ethereum.
« Avec Bella, les utilisateurs peuvent gagner du temps et des frais de gas, bénéficier de rendements élevés grâce à des stratégies sophistiquées, et le tout en nous laissant le soin de faire le plus gros du travail. », Felix Xu, CEO de Bella Protocol
Ainsi, à compter du 9 septembre et pour une durée d’un mois, il sera possible de générer des jetons BEL en stakant du BNB, du BUSD ou de l’ARPA sur le Binance Launchpool. Les jetons seront distribués de la manière suivante :
- BNB : 4 500 000 BEL de récompense (90 %) ;
- BUSD : 450 000 BEL de récompense (9 %) ;
- ARPA: 50 000 BEL de récompense (1 %).
Le serpent qui se mord la queue ?
Bien que l’initiative semble intéressante, elle n’a rien de décentralisée. En effet, 99 % des récompenses iront à des détenteurs d’actifs made by Binance.
De son côté le CEO de Binance, Changpeng « CZ » Zhao, se dit enthousiaste face à l’engouement de la DeFi :
« Le potentiel de la DeFi s’accélère à un rythme exceptionnel, en même temps que son adoption au sein de l’écosystème crypto. »
En revanche, il semblerait surtout qu’il ait peur que la finance décentralisée rende obsolète sa plateforme d’échanges… ou tout du moins qu’elle rogne sérieusement ses marges prélevées sur les frais de trading de ses utilisateurs. Un discours qu’il a d’ailleurs déjà tenu sur Twitter suite au fiasco du jeton SUSHI… que Binance avait choisi de lister avec un effet de levier délirant de x50 :
Can’t have it both ways. CZ is constantly flexing how Binance’s listing team does the most due diligence and how its listed projects perform the best. When it doesn’t work – “we are only providing access to liquidity so other exchanges don’t make us obsolete” LMAO pic.twitter.com/jMydz6LTNc
— Larry Cermak (@lawmaster) September 6, 2020
Binance semble en effet avoir peur et commence à faire des erreurs. L’exchange qui met en permanence en avant sa sacro-sainte « due diligence » (à savoir les vérifications préalables à l’ajout d’une cryptomonnaie) semble curieusement être moins tatillonne ces derniers temps, alors que la folie spéculative se saisit des jetons de la DeFi.
Ainsi, la plateforme a listé de nombreux jetons DeFi seulement quelques jours après leurs lancements. C’est le cas de YFI (qui semble être le plus légitime de la liste), puis de YFII, le clone de YFI et enfin la catastrophe SUSHI : ce dernier cas est d’ailleurs assez symptomatique des choix discutables de la part de Binance, alors que le fondateur anonyme s’étant depuis servi directement dans les fonds mis sous séquestre dans les pools de liquidité du protocole.
Qu’en est-il vraiment ? Est-ce que Binance ne serait-il pas en train de céder à des pulsions discutables, alors que l’écosystème DeFi bataille encore avec une jungle de jetons plus ou moins inutiles mais faisant le buzz ?