5 nouveaux projets crypto très attendus pour le prochain Bullrun
Il y a trois semaines, j’ai sorti une vidéo sur cinq projets qui, d’après moi, étaient très attendus pour le prochain bullmarket. Vu vos retours, le format a l’air de vous plaire, et donc comme promis je vais remettre le couvert avec une seconde vidéo où l’on va se pencher sur cinq projets très prometteurs en se concentrant principalement sur le fondamental.
Si ce format vous plaît, on pourra décortiquer d’autres projets à l’occasion d’une prochaine vidéo. N’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. Vous connaissez la chanson, on commence par les petits disclaimers habituels. Cette vidéo n’est évidemment pas un conseil en investissement, faites vos propres recherches et forgez-vous vos propres opinions. De même, ceci n’est en aucun cas un partenariat rémunéré et je n’ai aucun lien avec les projets présentés.
Aztec Network
Sans plus attendre, commençons par le premier projet, Aztec Network. Ce projet est un peu particulier et s’inscrit dans la veine des blockchains qui visent à améliorer la vie privée et la confidentialité. Le protocole a été fondé en 2017 par Zac Williamson, docteur en physique des particules et ancien physicien au CERN, le célèbre Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire, et Joe Andrews, un entrepreneur et un développeur expérimenté diplômé de l’Imperial College of London.
Aztec Network est une blockchain qui fonctionne avec Ethereum et qui a pour objectif principal d’ajouter une couche de confidentialité sur la blockchain de Vitalik Butterin. Ils se présentent eux-mêmes comme « une blockchain chiffrée de nouvelle génération sécurisée par Ethereum ». Il faut savoir que le protocole est live depuis l’année dernière et est déjà implanté sur plusieurs gros projets bien connus de la DeFi comme Aave ou Lido par exemple.
Alors là, on peut se demander pourquoi aurait-on besoin de transactions plus confidentielles sur Ethereum ? Et bien, vous ne le savez peut-être pas, mais au contraire de Bitcoin, les transactions sur la deuxième blockchain du marché sont vraiment, mais alors vraiment tout sauf confidentielles, je vous explique. Bitcoin fonctionne sur le model UTXO, donc lorsque vous effectuez une transaction, vous envoyez des tokens avec votre adresse Bitcoin vers l’adresse Bitcoin du destinataire.
Sur Bitcoin, vous disposez d’une quasi-infinité d’adresses avec lesquelles vous pouvez envoyer vos fonds, tandis que votre destinataire dispose d’une quasi-infinité d’adresses pour les recevoir. Ensuite, votre logiciel qui vous sert de wallet se charge de faire la somme du solde de toutes vos adresses pour vous donner votre solde total.
Sur Ethereum, c’est différent, puisque la blockchain fonctionne sur un modèle dit “account”. En clair, vous avez une seule adresse publique par compte, un peu comme l’IBAN de votre banque, si on veut. Dans l’idée, ça veut dire que si un jour vous allez payer votre pain en Ether, et bien le boulanger sera au courant à la fois du solde de votre compte, mais également de vos transactions passées et futures. On est d’accord, c’est pas tellement souhaitable. Vous avez toujours la possibilité de créer plein de wallets, mais bon ce n’est pas le plus pratique.
Aztec Network vient s’attaquer à ce problème en proposant une solution basée sur les ZK-proofs. Vous vous souvenez ? Ces preuves à divulgation nulle de connaissance dont on parlait dans la vidéo précédente. En gros, elles vous permettent de prouver la véracité d’une information ou d’un calcul à quelqu’un sans pour autant lui transmettre l’information en elle-même. Et sur Aztec, ça permettra en quelque sorte de chiffrer des transactions. Bon un point crucial à comprendre avec ce projet, c’est que pour pouvoir atteindre leurs objectifs de confidentialité, ils ont dû renoncer à devenir compatibles avec la fameuse machine virtuelle d’Ethereum.
À la place, ils travaillent sur le développement de leur propre écosystème d’applications et planchent sur leur propre langage de programmation qui s’appelle Noir. Dans l’idée, c’est un langage basé sur Rust, open source et compatible avec la technologie ZKP. Et Rust, c’est plutôt solide, c’est le langage utilisé sur des blockchains comme Solana par exemple et qui est connu pour ses performances, et sa sécurité. Bref, le projet avance bien et il se démarque par son envie de créer tout un environnement qui se réclame des valeurs de la vie privée, de la sécurité, et de l’open-source.
Au total, ils ont levé environ 120 millions de dollars avec notamment une série B qui a eu lieu en décembre 2022 où ils ont réussi à mobiliser 100 Millions de dollars avec A16z en tête de liste. Pour rappel, c’est la filiale crypto et tech du célèbre fonds Andreessen Horowitz. Pour le moment, pas de token en vue, mais comme d’habitude, on n’est pas à l’abri d’un éventuel airdrop.
Et oui, Aztec est backé par Paradigm, et bon nombre des projets soutenus par la firme ont eu des airdrop comme dYdX ou bien Optimism, pour ne citer qu’eux.
ZKSYNC, le layer 2 star d’Ethereum
Maintenant, on va parler d’un projet dont vous avez surement déjà entendu parler tellement il est populaire et prometteur, zkSync. Il s’agit d’un Layer 2 qui a pour but d’apporter la scalabilité sur Ethereum sans pour autant faire des concessions sur la sécurité ou sur la décentralisation, plutôt classique pour un Layer 2.
zkSync a été développé par Matter Lab, une société fondée en 2018 par Alex Gluchowski, un diplômé en informatique de l’Université Technique de Berlin fort de pratiquement vingt ans d’expérience en développement de logiciels. C’est un protocole qui, comme plusieurs autres de ses concurrents, utilise la technologie des preuves à divulgation nulle de connaissance. Vous commencez à être familier avec ces termes, le moins que l’on puisse dire c’est que ces nouvelles technologies sont un bon présage pour l’avenir d’Ethereum et deviendront probablement incontournables.
Le protocole zkSync sort tout d’abord avec une première version en 2020 et ensuite avec un mainnet public de sa version 2, zkSync Era, en mars de cette année. La nouveauté sur la version 2 ? Entre autre, la compatibilité avec l’Ethereum Virtual Machine, le support de tous les langages EVM et notamment de Solidity et Vyper, les deux langages les plus utilisés sur Ethereum, ainsi qu’une scalabilité décuplée tout en bénéficiant de la sécurité du Layer 1 d’Ethereum.
Et autant vous dire que la promesse est grande, on parle de potentiellement 20 000 transactions par secondes avec très peu de frais et sans compromis sur la sécurité. On ne va pas rentrer dans les détails techniques car c’est vraiment très abrupt.
En tout cas, zkSync bénéficie déjà de pas mal d’intégration et d’un écosystème plutôt varié. On peut par exemple citer des systèmes d’achats de cryptomonnaies directement sur zkSync grâce à des partenariats avec Banxa ou Moonpay, ou encore des intégrations sur des exchanges comme ByBit ou Crypto.com par exemple.
De nombreuses applications décentralisées bien connues ont aussi intégré zkSync Era comme c’est le cas pour Uniswap, DyDx ou encore Curve, par exemple. Avec 500 millions de dollars de tokens bloqués sur le protocole, il se pose à la quatrième
place des Layers 2 d’Ethereum en termes de TVL, Valeur Totale Verrouillée en Français. Aujourd’hui, le projet a réussi à lever 458 millions de dollars à l’occasion de 5 tours de table dont un lead par Andreessen Horowitz, et un autre par Blockchain Capital, rien que ça. On ne sait pas encore quand arrivera le token de zkSync ni s’il arrivera un jour, mais il est probable qu’un airdrop soit en préparation pour les utilisateurs du protocole.
Au niveau de l’utilité du token c’est pareil, rien d’officiel mais si l’on se base sur les déclarations des fondateurs, les frais de transaction doivent être payés avec les tokens du L1, c’est-à-dire avec de l’ETH, donc à priori, on serait plutôt sur un token de gouvernance, qui servira à la décentralisation du protocole. On verra ce que ça donne pour ce L2 d’Ethereum qui s’annonce en tout cas très prometteur par ses caractéristiques. Un concurrent sérieux aux autres projets que l’on a présentés et
qui se situent dans la même veine.
Risc0
Là vous allez voir, on va parler d’un projet un peu moins connu mais aussi très intéressant, Risc Zero. Fondé par Brian Retford, Frank Laub et Jeremy Bruestle, tous ayant de solides compétences et de nombreuses expériences en conception de logiciels, Risc Zero se décrit comme une startup qui crée l’infrastructure et les outils nécessaires aux développeurs du monde entier pour créer des logiciels qui exploitent la technologie ZK Proof.
C’est plutôt un protocole d’infrastructure donc, un peu à l’image de LayerZero, que je vous avais présenté dans la précédente vidéo. Ils sont open-source et leur objectif principal, c’est de rendre la technologie Zk plus accessible que ce soit aux développeurs ou aux entreprises en leur permettant de déployer rapidement des applications qui utilisent ces technologies.
En 2022, ils lancent leur propre ZK-EVM qui permet, entre autres, à chaque développeur de construire des ZK proofs qui peuvent être exécutées simplement et efficacement. Le tout pouvant être exécuté avec du langage informatique traditionnel, ou bien réservé aux blockchains. L’idée, c’est de permettre aux développeurs de construire des applications utilisant la technologie ZK avec des outils qu’ils connaissent et en levant les barrières de la complexité des différents langages informatiques. Leur produit phare, c’est Bonsai, qui est une sorte de machine tout-en-un pour générer des ZK-proofs. Cela simplifie grandement l’utilisation de cette technologie pour améliorer la confidentialité et l’interopérabilité des chaînes, protocoles et applications.
Avec Bonsai, intégrer la preuve à connaissance zéro dans des environnements comme Ethereum et les blockchains de niveau 1 devient facile, ça nécessite vraiment peu d’efforts de développement. La zkVM de Bonsai, est basée sur RISC-V, qui, pour la faire courte, est un jeu d’instruction normalement utilisé dans l’électronique pure et dure. L’équipe de Risc Zero utilise ces instructions directement dans leur ZK-EVM et concrètement, ça permet d’écrire du code dans des langages informatiques connus comme en Solidity, ou bien des langages plus traditionnels comme C++ par exemple. Leur bibliothèque est vraiment vaste et ça permet une grande flexibilité.
En somme, ce que Risc Zero développe, c’est une sorte de roll-up universel et open-source, plutôt prometteur, pas vrai ? Pour le moment, le projet a pu lever un peu plus de 50 millions de dollars au total avec quelques beaux noms comme Blockchain Capital, ou bien Galaxy Digital, entre autres. On n’a pas encore d’information concernant un éventuel token, mais comme pour les autres projets, il faut rester à l’affût, peut-être qu’on aura des nouvelles plutôt rapidement.
Bera Chain
Passons maintenant à un protocole là encore très peu connu, mais qui, cette fois, n’a pas grand-chose à voir avec les ZK proofs, Berachain. Pour commencer, on ne sait pas trop d’où sortent les créateurs de Berachain. J’ai réussi à dénicher au moins trois co-fondateurs, SmokeyTheBera, Homme Bera et DevBear. On ne sait pas grand chose sur eux, si ce n’est que même en public, ils ont l’air de vouloir garder leur identité secrète.
Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils sont tous trois basés à Toronto, et que le choix du pseudonymat est motivé par la volonté de construire sans être inquiété par des questions légales ou bien de sécurité personnelle. Le projet a débuté fin 2021 et à l’origine, ça a commencé avec une collection de NFT qui donnera naissance au projet Berachain. Ce nom vient d’ailleurs de “bear”, qui veut dire « ours », et qu’ils ont orthographié “bera” en référence au fameux “hodl” qu’on connaît bien
dans l’écosystème.
Il s’agit d’une blockchain basée sur Cosmos compatible avec l’Ethereum Virtual Machine et qui repose sur Tendermint, le consensus natif de Cosmos. En plus d’utiliser l’un des cadres de construction de blockchain les plus performant du
marché, tout en profitant de la fiabilité de Tendermint, le protocole intègre également un système de résistance contre les attaques Sybil plutôt novateur, le proof-of-liquidity. Pour rappel ou pour info, et sans rentrer dans les détails, une attaque Sybil se produit quand quelqu’un arrive à créer de multiples identités fictives pour tromper un système décentralisé.
C’est problématique dans le cas d’une blockchain par exemple, puisqu’en créant plusieurs identités, un attaquant peut influencer le système de manière injuste. Bref, les développeurs de Berachain ont proposé de contrer ce risque avec leur système de preuve de liquidité. Pour la faire courte, les utilisateurs peuvent miser divers actifs sur un validateur, recevant en retour des récompenses tokenisées. Le tout favorise l’interopérabilité grâce à l’adoption de Cosmos et permettant de participer au staking sans obligation de staker les tokens natifs de Berachain.
En clair, peu importe ce que vous stakez, vous devez juste prouver au protocole que vous avez des liquidités. D’ailleurs concernant les tokens natifs, ils misent sur un système avec trois tokens. D’abord,
le BERA, qui fonctionnera comme un token de gas, pour payer les frais de transaction donc, un peu comme l’ETH sur Ethereum.
Ensuite, le BGT, qui fonctionne comme un token de gouvernance avec des caractéristiques un peu particulières et qui permettra de participer aux décisions relatives à la blockchain. Et enfin le HONEY, un stablecoin collatéralisé par le consensus de Berachain et qui fonctionnera un peu comme le token de liquidité du protocole. Si on devait faire un parallèle, imaginez que vous avez de l’ETH et que tout cet ETH est staké pour sécuriser la blockchain Ethereum. Maintenant, imaginez que vous pouvez quand même utiliser cet ETH pour interagir avec des protocoles de DeFi comme Aave par exemple.
C’est ce que permet Berachain. Pour le moment, on en sait pas beaucoup plus sur le projet, si ce n’est qu’ils ont levé 42 millions de dollars en avril dernier à l’occasion d’une serie A avec Polychain Capital en tête d’affiche. La valorisation du projet s’élève à 420,69 millions de dollars et, je pense qu’entre ça et le nom du projet, vous aurez compris que le projet s’inscrit pleinement dans l’ethos de l’univers crypto.
D’après l’un des cofondateurs, Berachain, qui est pour le moment en devnet, devrait être lancé d’ici la fin d’année, et ses tokens natifs devraient arriver en même temps. En tout cas, le projet a l’air plutôt sérieux et leur produit a vraiment de quoi plaire par son fonctionnement et ce qu’il permet, affaire à suivre !
Kakarot
Pour le dernier projet prometteur de cette vidéo, on va parler de Kakarot, qui est, roulements de tambours, un projet français ! Kakarot est né durant la conférence StarkNet Community d’octobre 2022 et est à l’initiative de trois entrepreneurs, Elias Tazartes, Clement Walter et Danilo Kim. Ils disposent tous d’expériences en développement logiciels, et sont diplômés de grandes écoles comme Science Po Paris par exemple. D’ailleurs, Abdelhamid Bakhta de chez StarkWare, que vous connaissez sans doute si vous regardez la chaîne, est lui aussi impliqué dans le projet qu’il ne manque pas de suivre et de conseiller.
Et ce n’est pas pour rien, Kakarot va permettre, en quelque sorte, de rendre Starknet plus compatible avec Ethereum. Je m’explique rapidement. Les contrats sur Starknet sont aujourd’hui écrits en Cairo, un langage de programmation spécifique et plus adapté, pour pleins de raisons, à la technologie des zero knowledge proofs qu’utilise Starknet. Or, vous le savez peut-être, le Cairo, ce n’est pas du tout la norme dans les langages de programmation sur Ethereum, c’est même tout le contraire en fait.
La norme, c’est plutôt le Solidity, un autre langage de programmation. A cause de ça, entre autres, Starknet est incompatible avec la machine virtuelle Ethereum, ce qui veut dire que les projets qui veulent intégrer leur technologie seraient dans l’obligation d’embaucher deux équipes de développeurs, une qui code, par exemple, en Solidity, et l’autre qui adapte et maintien le code en Cairo. On ne va pas plus rentrer dans le détail, mais il faut retenir une chose de Kakarot, c’est que
c’est une implémentation de la machine virtuelle d’Ethereum, mais en langage Cairo. Et ça, c’est une super nouvelle pour les projets comme Starknet qui utilisent ce langage.
En tout cas, le projet a l’air de plaire puisqu’ils ont annoncé une pre-seed en juin dernier avec ni plus ni moins que le soutien de Starkware, évidemment, mais aussi Nicolas Bacca, cofondateur de Ledger et du metaverse The Sandbox, et, tenez-vous bien, Vitalik Butterin himself. Et vu les visions de ce dernier, ce n’est pas surprenant. Et oui, pour lui, plus il y a de zkEVM, mieux c’est. Il encourage la diversité d’approche et d’architectures, donc un projet qui promet de rendre cette diversité plus facile, ça ne pouvait que lui plaire. Pour l’instant, il n’y a eu qu’une pre-seed et une seed et on ne sait pas trop combien ils ont levé, mais on sait qu’à l’issue de la pre-seed, ils avaient un total de 48 investisseurs et une valorisation d’environ 15 millions de dollars.
En tout cas, le projet s’annonce plutôt prometteur et mérite d’être suivi de près, si vous voulez mon avis.
Nous voilà donc arrivés à la fin de la présentation de 5 projets attendus pour le prochain bull run. La première partie de cette vidéo, disponible ici, aborde quant à elle les 5 cryptomonnaies les plus attendues pour 2024. J’ai encore de nombreux projets en tête donc si vous voulez une suite à cette vidéo, faites-le-moi savoir en commentaire sur notre chaîne YouTube.