Alléger le navire – OpenSea débarque une grande partie de son personnel, et emboite le pas aux bourses d’échanges de cryptomonnaies majeures comme Coinbase ou Gemini, des leaders de leur secteur qui n’ont pas pu résister à l’assaut des ours.
OpenSea prend l’eau, et écope le navire
Le cœur du sujet aurait pu être résumé en une seule phrase. La brièveté violerait néanmoins les règles du politiquement correct, pour ce type de discours. Le cofondateur et le PDG d’OpenSea, Devin Finzer, a partagé dans un tweet du 14 juillet dernier, une capture d’un long communiqué diffusé à l’interne, annonçant un licenciement massif, qui peut toucher jusqu’à 20 % du personnel de l’entreprise.
La page LinkedIn d’OpenSea affiche actuellement 774 employés. Calculette en main, l’entreprise pourrait ainsi être contrainte de remercier jusqu’à environ 150 de ses collaborateurs.
Maigre consolation ou compensation largement suffisante pour mettre du baume au cœur, les personnes concernées recevront une indemnité de départ, et continueront de bénéficier de leur assurance maladie, jusqu’en 2023. L’entreprise leur offre en sus, une possibilité d’ « acquisition accélérée d’actions ».
Ces actions ont au moins le mérite d’être plus concrètes, que des « Ils nous manqueront » ou des « ils feront toujours partie de notre histoire et de notre communauté », paroles mielleuses, mais que paroles et paroles et paroles.
Le bilan humain catastrophique de l’hypercroissance
Le navire prend l’eau, et la direction doit prendre des mesures drastiques pour éviter qu’OpenSea ne chavire. L’hiver crypto fait fi des beaux discours institutionnels ou commerciaux des entreprises, se félicitant d’être le leader de leur secteur.
Les marchés baissiers, combinés à « une large instabilité macroéconomique » n’ont pas épargné OpenSea. Les « changements » douloureux opérés actuellement, sont censés augmenter la résistance de l’entreprise face à « divers scénarios d’hiver crypto ». OpenSea estime ou espère, qu’il n’aura plus à « passer par ce processus » de licenciement en masse à l’avenir.
La responsabilité incomberait ainsi aux ours et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Les coupables semblent tout trouvés, mais le conditionnel est de mise.
Le contexte actuel semble surtout mettre en difficulté les entreprises qui se sont engagées sur la voie de l’hypercroissance dans les périodes fastes, piégés par l’illusion de l’existence d’une corrélation mécanique, entre une augmentation de l’effectif et de la performance financière.
Même les plus beaux chandeliers verts sur les marchés, ont une fin. L’équipe d’OpenSea, à qui le cofondateur de l’entreprise, Alex Atallah, a confié les rênes de la société dans ses adieux, doit retenir la leçon.
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