Scam : Xiaomi n’a aucun lien avec l’ICO qui tokenise ses actions (BMxXMI)
De nombreuses ICOs et startups crypto, plus ou moins malveillantes (en général plus que moins), ont déjà cherché à s’attirer le prestige d’un nom ou d’une marque pour attirer l’attention sur elles, comme les risibles Macron Coin ou Putin Coin, ou des projets comme l’Alibabacoin, qui crée la confusion avec la société chinoise mondialement connue Alibaba, alors qu’il n’a strictement aucun lien.
Comme une odeur de scam profitant du nom de la marque Xiaomi
Ici, c’est donc Xiaomi, le fabricant chinois de smartphones, qui doit subir cette véritable « usurpation de prestige ».
Comme le rapporte Cryptovest, la société russe Blackmoon a créé et proposé un token rattaché au cours de l’action de Xiaomi, sous la forme d’une ICO (Initial Coin Offering).
Les investisseurs qui seraient prêts à prendre le risque de se lancer dans ce scam potentiel peuvent déjà acheter le token BMxXMI, censé suivre le cours des actions de la Xiaomi Corporation.
Les options de paiement comprennent Ethereum, Bitcoin et Litecoin. Blackmoon explique sur son site Internet que les cryptos récoltées lors de l’ICO seront converties en devises fiduciaires et transféré à des courtiers en bourses, qui seraient alors chargés d’acheter les actions Xiaomi sur le marché secondaire. Ce token serait donc similaire à un produit dérivé d’actions.
Mais le problème majeur est que la société Xiaomi n’était pas au courant de cette tokenisation non autorisée de leurs actions fraîchement émises.
Volonté de confusion au moment où Xiaomi est en pleine levée de fonds ?
Cette « tokenisation sauvage » se produit alors que les actions Xiaomi viennent tout juste d’être mises en vente publique pour la première fois : la semaine dernière, Xiaomi a levé 4,7 milliards de dollars pour ses actions. Actions qui commenceront à être échangeables dès ce lundi 9 juillet sur la bourse de Hong Kong.
Répondant à une demande de commentaire du journal chinois South China Morning Post, concernant la vente des tokens BMxXMI de Blackmoon, Xiaomi a déclaré qu’elle ne connaissait pas ce programme d’ICO et qu’elle n’approuvait ni n’appuyait ce projet.
Le plus inquiétant étant que pour authentifier l’admissibilité des investisseurs, Blackmoon a demandé des pièces d’identité et des relevés bancaires.
Comme l’explique Gabriel Chan, secrétaire général de la Hong Kong Blockchain Society :
« Le plus grand risque dans l’investissement sur une ICO est que le projet ne soit pas réel, que l’équipe ne soit pas réelle, et ainsi de suite (…) Outre la fraude financière, l’usurpation d’identité peut être un risque ».
Quel que soit le degré de « scamitude » de l’ICO de Blackmoon sur les actions de Xiaomi, ce qui est sûr, c’est que cette tokenisation d’actions sans approbation risque de se développer de façon anarchique, tant qu’une régulation claire ne vient pas encadrer tout cela. Nous vous avions d’ailleurs déjà présenté un cas similaire, avec la tokenisation non autorisée d’actions de Coinbase, Ripple et Robinhood par la société Swarm. Pour l’instant, on est en plein Far-West, mais il faudra un shérif pour que ces tokenisations ne se fassent plus sans l’approbation des principaux intéressés !
Sources : SCMP ; Cryptovest ; FinanceMagnates || Image from Shutterstock