Un cas désespéré ? – Depuis la faillite de ses entreprises en novembre 2022, Sam Bankman-Fried (SBF) a vu s’accumuler les chefs d’accusation à son encontre. Avec, désormais, un total de 13 charges accusatrices, on comprend que l’ancien parton de FTX cherche tout moyen d’amoindrir sa responsabilité. Des documents de l’ancien cabinet d’avocats de ses sociétés pourraient l’y aider, selon ses dires.
SBF veut mettre la main sur des documents du cabinet Fenwick & West
Alors que des preuves évidentes de mauvaise gestion s’accumulent contre Sam Bankman-Fried, ce dernier cherche à se défendre d’accusations encore plus graves, de multiples fraudes notamment. Dans une récente demande judiciaire, déposée ce 30 mai 2023 devant la Cour du District Sud de New York, on apprend ainsi que SBF souhaite obtenir des documents détenus par Fenwick & West.
Ce cabinet d’avocats était à la fois celui de FTX, d’Alameda Research, mais aussi de Sam Bankman Fried lui-même. Et cela, de la création des entreprises à leur faillite retentissante. Les (nouveaux) avocats dont s’est doté SBF pensent en effet que ces documents pourraient servir dans la défense de leur client, face aux 13 chefs d’accusation qui pèsent sur lui. Il faut dire qu’effectivement, le cabinet d’avocats semblait très proche de SBF et ses entreprises.
« M. Bankman-Fried a été inculpé de 13 chefs d’accusation alléguant qu’il aurait commis des fraudes et d’autres comportements répréhensibles avec FTX (…) et Alameda Research (…), chacune cofondée par M. Bankman-Fried. (…) Toutes deux étaient des startups dans le secteur des cryptomonnaies (…). Au début de leur développement, FTX et Alameda ont engagé Fenwick, un cabinet d’avocats, (…) en tant que principal conseiller externe. (…) La relation avec Fenwick était si étroite qu’au fil du temps, plusieurs avocats de Fenwick (…) ont accédé à des postes de conseillers juridiques internes chez FTX. (…) Fenwick a représenté, non seulement FTX et Alameda, mais aussi M. Bankman-Fried personnellement. (…) »
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Sam Bankman-Fried passe par le juge, car les repreneurs de FTX lui refusent l’accès
Mais le cabinet Fenwick a expliqué qu’il ne pouvait pas remettre ces fameux documents sans l’autorisation des actuels repreneurs de FTX. Et quand on sait ce que John J. Ray III (actuel CEO de FTX) pense de SBF et de sa gestion catastrophique (un « pur enfer »), autant dire que lui et les liquidateurs n’ont pas accepté que l’ancien patron déchu vienne fouiller dans ces fameux documents.
L’actuelle défense de Sam Bankman-Fried se plaint donc au passage du manque de coopération de John Ray et ses équipes, en demandant au juge en charge de l’affaire de lui laisser accéder aux dossiers de Fenwick :
« (…) Les créanciers de FTX ont donné au gouvernement un accès total à leurs documents, sans qu’il soit nécessaire d’émettre des injonctions, et sont tellement impliqués dans l’enquête du gouvernement qu’ils doivent être considérés comme faisant partie de “l’équipe d’accusation” (…). Les documents demandés [ici] sont donc également sous le contrôle du gouvernement et devraient être produits à la défense. La Cour devrait donc autoriser [leur obtention par la défense]. »
Sam Bankman-Fried persévère donc dans sa méthode Calimero, en accusant tous les autres tout en se prétendant lui-même « non coupable ». Pourtant, de l’autre côté, chaque découverte faite en creusant un peu plus la comptabilité et le fonctionnement de FTX, et Alameda révèle un nouveau scandale. Il faudra toutefois attendre octobre 2023 pour que ce procès avance. Mais rien que pour les 8 premières charges d’accusation qui le visent, SBF risque 115 ans de prison.
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