1 milliard de dollars bloqué en Chine ! Creuser sans jamais trouver le fond pourrait servir de définition au déroulement actuel du procès de Sam Bankman-Fried. Car à chaque fois qu’une révélation sulfureuse vient choquer l’auditoire, une autre déclaration, plus improbable encore laisse tout le monde sans voix. Et c’était hier au tour de Caroline Ellison, ex-PGD d’Alameda Research et petite amie occasionnelle de l’accusé, de poursuivre son interrogatoire. Une intervention très attendue. Cela du fait de son rôle central dans cette nébuleuse de fraudes construites autour de la plateforme FTX. Un témoin qui, selon ses dires, « ne voulait pas être malhonnête, mais… ».
Il manquait 10 milliards de dollars dans les caisses de FTX
Cette seconde journée du procès de Sam Bankman-Fried concerne donc la poursuite du témoignage de Caroline Ellison. Une intervention dont l’importance peut se mesurer à la volonté des avocats de l’accusé de charger cette dernière au maximum dès les premiers jours de l’audience. Certainement une manière de tenter de discréditer celle qui était au plus près des agissements suspects de l’ex-PDG de la plateforme FTX.
En effet, depuis l’arrivée à la barre de Caroline Ellison, les révélations se succèdent à la vitesse des questions posées par la représentante du bureau du procureur fédéral de Manhattan, Danielle Sassoon. Un échange au cours duquel on apprend que la jeune femme était « stressée » de la situation visiblement imposée par un Sam Bankman-Fried présenté comme tout-puissant.
Et il y avait de quoi. Car la plateforme FTX devait posséder 13 milliards de dollars en valeur USD déposés par ses clients. Pourtant, Caroline Ellison explique que « seulement 3 milliards de dollars étaient disponibles ». En effet, les 10 milliards de dollars manquants avaient tout simplement été « empruntés par Alameda ».
Procureur : Pensiez-vous que c’était mal ?
Source : Inner City Press
Ellison : Oui, je pensais que c’était mal. Nous n’avons pas trouvé de nouvelles sources de capitaux. J’ai continué à m’inquiéter du fait que les clients FTX le découvrent et tentent de se retirer d’un seul coup.
Et que dire des 7 (faux) bilans différents rédigés par Caroline Ellison. Ces derniers à l’attention de la société Genesis qui s’inquiétait de son prêt de 400 millions de dollars. Une sélection au sein de laquelle Sam Bankman-Fried sélectionnera la version numéro 7. C’est-à-dire celle « sans divulgation des 10 milliards de dollars dus aux clients de FTX ».
Un pot-de-vin de 150 millions de dollars à la Chine
Mais les révélations les plus choquantes sont finalement celles qui ne sont pas retenues dans le cadre de ce procès. Comme par exemple la stratégie de financement illégal de campagne mise en place par Sam Bankman-Fried. Une opération menée à coup de dessous de table afin de s’acheter les bonnes grâces des hauts responsables des États-Unis. Mais également de barrer la route du pouvoir à un certain Donal Trump…
Des pratiques au sujet desquelles un nouvel épisode digne d’une série d’espionnage vient d’être déterré par Caroline Ellison. Cela au sujet d’un pot-de-vin de 150 millions de dollars versé à la Chine. La raison invoquée ? Le blocage par les autorités chinoises d’un milliard de dollars appartenant à l’entreprise dans le cadre d’une procédure pour blanchiment d’argent. Nom de code interne : « la chose » !
Ellison : Lorsque nous avons versé un pot-de-vin important à la Chine, nos comptes ont été gelés dans le cadre d’une enquête pour blanchiment d’argent.
Procureur : Combien d’argent a été gelé en Chine ?
Ellison : Un milliard de dollars. Sam voulait trouver des solutions.
Procureur : Comment ont-ils été débloqués ?
Ellison : Alameda a versé un pot-de-vin à des fonctionnaires chinois.
Décidément, l’ampleur des fraudes perpétrées en toute connaissance de cause dans le cadre de l’affaire FTX laisse perplexe. Avec des pratiques à peine croyables, comme la capacité d’Alameda à imprimer des dollars à l’infini. Autant de révélations qui donnent le tournis à des ex-clients qui souhaitent simplement revoir au moins une partie de leurs fonds volés.
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