Crypto : Binance sous surveillance aux USA pendant 3 ans, mais par qui ?
Big Brother. Après la signature de l’accord entre Binance et les autorités américaines le 21 novembre 2023, on savait que l’entreprise de Changpeng Zhao devrait payer une amende, changer de direction mais aussi quitter le territoire à l’horizon 2028 après cinq d’étroite surveillance de toutes les activités de la plateforme outre-Atlantique. Il est maintenant question de savoir qui va mener ce contrôle strict de Binance et le choix a donné lieu à de vives polémiques, car le cabinet d’avocat pressenti était un peu trop impliqué dans un précédent scandale lié à la cryptomonnaie. Peut-on être impliqué dans les agissements de la bande à Bankman-Fried et travailler pour la justice au contrôle de la plus grande plateforme crypto du monde ? La justice a dit non.
Binance sera contrôlé pendant cinq ans aux États-Unis
Selon des informations publiées par le toujours bien informé Bloomberg, le Département de la justice (DoJ) aurait donc fait son choix en ce qui concerne l’instance qui va surveiller les activités de Binance pendant cinq ans. Cette condition très contraignante est plutôt classique aux Etats-Unis quand une entreprise étrangère est mis en cause dans une affaire judiciaire, cela permet non seulement de punir l’entreprise en question tout en s’assurant qu’elle ne poursuit pas ses activités illicites, mais c’est aussi une formidable opportunité pour l’Intelligence américaine de faire tout simplement de l’espionnage industriel légal.
C’est la firme internationale Forensic Risk Alliance (FRA) qui est donc annoncée par des sources proches du dossier comme celle qui va avoir accès pendant cinq ans aux locaux de l’exchange sur le sol américain, à tous les dossiers internes qui tomberont sous la main de ses observateurs et qui pourront interroger tous les employés sur les activités de Binance US. Le tout piloté plus ou moins officiellement à distance par le FBI, le FinCEN, l’OFAC et Département du Trésor, autant d’agences qui pourront accéder à de nombreuses informations sensibles de l’entreprise.
Le choix de l’organisme de surveillance en question sur fonds d’affaire FTX
Mais le choix de l’entreprise ne fut pas un long chemin tranquille car un autre prétendant sérieux espérait bien remporter ce marché juteux : le célèbre cabinet d’avocats Sullivan & Cromwell. Et si ce nom vous dit quelque chose, c’est parce que c’est lui qui s’occupait des affaires de FTX avant sa faillite, et cela n’a manifestement pas plu du tout à certains protagonistes du dossier Binance.
Les créanciers de l’ex exchange florissant FTX ont en effet, accusé Sullivan & Cromwell d’avoir « participé activement à la fraude de plusieurs milliards de dollars » orchestrée par les dirigeants et cette tâche sur le CV a été rédhibitoire pour la candidature. Le Département de la justice aurait donc préféré écarter Sullivan & Cromwell pour éviter une polémique inutile et ne pas lier deux affaires qui n’ont rien en commun.
Après l’amende de 4,3 milliards de dollars payée par Binance et le départ de Changpeng Zhao, la justice américaine met en application la suite de l’accord et procède donc à la mise sous surveillance de l’exchange. Le leader mondial des cryptomonnaies traverse actuellement une période compliquée entre accusations de wash trading et de déstabilisation de la monnaie au Nigéria, mais il a de la ressource et il a surtout l’habitude des déclarations tapageuses à son encontre qui font finalement…pschitt.