Tokenisation : La BRI sélectionne plus de 40 entreprises privées pour explorer les paiements transfrontaliers
Real World Agorá. Après des années de critiques acerbes, la finance traditionnelle découvre enfin les avantages indéniables de la blockchain et des cryptomonnaies. Un basculement au centre duquel se trouve le principe de tokenisation des actifs du monde réel (RWA). Car cela permet d’offrir une rapidité et une amplitude horaire sans précédent à des marchés financiers réputés lents et peu évolutifs. Un nouveau paradigme qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de la banque des règlements internationaux (BRI). C’est la raison pour laquelle 40 entreprises privées viennent de rejoindre un groupe de banques centrales rassemblées autour du projet Agorá.
La BRI poursuit son incursion dans la tokenisation
S’il est bien un domaine dans lequel les cryptomonnaies excellent, c’est leur capacité à se jouer des frontières. Cela au point de faire des stablecoins l’une des principales « killers app » de cet écosystème, depuis que leur utilisation dépasse largement le seul cadre du trading crypto.
Une vocation transfrontalière qui intéresse de toute évidence les responsables de la banque des banques centrales (BRI, ou BIS en anglais). Avec comme ambition, annoncée en avril dernier, le développement d’un projet destiné à « améliorer le système monétaire. » Nom de code : Agorá.
Un changement de paradigme notable, porté par le principe de tokenisation. C’est-à-dire l’inscription de biens considérés comme réels (Real World Assets) sur un support numérique – plus ou moins dérivé des blockchains publiques – qui en représente à la fois la propriété et la valeur. Et afin d’y parvenir, la BRI compte s’entourer d’acteurs financiers triés sur le volet.
« Plus de 40 sociétés financières du secteur privé, convoquées par l’Institute of International Finance, rejoindront la Banque des règlements internationaux et un groupe de banques centrales de premier plan dans le cadre du projet Agorá pour explorer comment la tokenisation peut améliorer les paiements transfrontaliers de gros. »
BRI
Plus de 40 entreprises privées rejoignent le projet Agorá
Dans les faits, les entreprises sélectionnées par la BRI et l’Institute of International Finance (IIF) sont issues d’une précédente campagne d’admissibilité. Un test visiblement remporté par un peu plus d’une quarantaine d’entre elles. Avec comme principal sésame exigé, un « statut réglementé dans une juridiction participante en tant que banque commerciale, fournisseur de services de paiement ou société d’infrastructure des marchés financiers. »
Car, comme l’annonce la Banque des règlements internationaux (BRI) dans son communiqué officiel, « le projet Agorá va maintenant débuter sa phase de conception. » Le tout sous la forme d’une « collaboration public-privé » supervisée par 7 banques centrales : la Banque de France (Eurosystème), la Banque du Japon, la Banque de Corée, la Banque du Mexique, la Banque nationale suisse, la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale de New York.
« Le projet s’appuie sur le concept de grand livre unifié proposé par la BRI et étudiera comment les dépôts bancaires commerciaux tokenisés peuvent être intégrés de manière transparente à l’argent de banque centrale de gros tokenisé sur une plateforme financière de base programmable public-privé. Cela pourrait améliorer le fonctionnement du système monétaire et fournir de nouvelles solutions en utilisant des smart contracts et la programmabilité, tout en maintenant sa structure à deux niveaux. »
BRI
Avec ce grand partenariat public-privé Agorá, la BRI souhaite trouver un moyen de « surmonter plusieurs inefficacités structurelles dans la façon dont les paiements se produisent aujourd’hui, en particulier au-delà des frontières. » Un aveu de faiblesse évident, face auquel la blockchain et les cryptomonnaies pourraient bien représenter la solution. Mais cela sans jamais le dire, comme dans le cas du FMI qui préfère parler de « numérisation » pour éviter à tout prix de donner de la visibilité au terme « tokenisation. »