Le eNaira en difficulté au Nigeria : bitcoin serait-il prêt à prendre le relais auprès des populations ?
Pénurie de nouveaux billets – Le Nigeria a décidé de mettre en place sa monnaie numérique de banque centrale malgré les signes manifestes de mécontentement de sa population. Les autorités d’Abuja continuent d’avancer vers le nouveau eNaira à marche forcée en suivant plus ou moins le calendrier initial. En même temps qu’une numérisation des échanges monétaires, le gouvernement avait aussi prévu un renouvellement des billets de banques en ce début d’année, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’opération ne se déroule pas très bien. Entre pénurie de cash et surchauffe du système, l’économie se grippe.
Une monnaie numérique de banque centrale qui ne fait pas l’unanimité
Godwin Emefiele est le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria et il défend l’idée d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) :
« Le but de la MNBC est de veiller à ce que davantage de personnes dans ce pays soient financièrement incluses. Il s’est passé beaucoup de choses en termes d’évolution de l’argent de la marchandise au métal, puis au papier, au plastique et maintenant nous parlons de numérique. Et donc, nous devons être au rythme de l’évolution du monde. »
L’idée initiale était en gros de lutter contre l’inflation et de simplifier les systèmes de paiements afin de favoriser l’inclusion financière dans le pays. On pourrait résumer cela par bancariser les non bancarisés. Finalement, c’est plutôt le contraire qui se produit et les adversaires du projet ironisent en disant que le eNaira débancarise les bancarisés !
Un remplacement de billets aux conséquences fâcheuses pour la population
Afin de pousser sa population à utiliser cette nouvelle MNBC, les autorités ont même instauré des limitations dans les retraits de liquide à la banque en fin d’année dernière. Cette décision n’a pas eu l’effet escompté et a plutôt empiré la situation. Mais ce qui agace actuellement les habitants du pays le plus peuplé d’Afrique c’est cette histoire de remplacement des billets.
Initialement, tout le monde devait changer ses billets de 200, 500 et 1 000 nairas avant le 31 janvier. Puis le 13 février, ils ne devaient plus avoir de cours légal. Mais devant la levée de boucliers et la masse d’argent en circulation à récupérer, 10 jours supplémentaires ont été rajoutés. Mais pas sûr qu’ils suffisent à rattraper les problèmes créés en si peu de temps !
De l’argent qui coûte plus cher que sa valeur
Les journalistes sur place et les internautes rapportent des scènes surréalistes. Les nouveaux signes monétaires manquent tellement que l’économie informelle est grippée et que le pays entier fonctionne au ralenti.
Les queues s’allongent devant les banques du pays qui peinent à satisfaire la demande. Pire, le taux de change explose entre l’ancien et le nouveau naira. Un habitant raconte avoir payé 3 000 nairas pour en acheter 20 000. On note sur place des problèmes pour acheter de la nourriture de la part de gens qui ont de l’argent sur leur compte en banque, mais ne peuvent en retirer.
Dans ce chaos monétaire, quelques voix s’élèvent pour demander du changement. C’est le cas notamment de la communauté crypto nationale qui voit dans la situation une raison supplémentaire d’utiliser Bitcoin. Comble de l’ironie, entre le manque de devise et l’interdiction de la crypto dans le pays, Bitcoin affiche une surcote par rapport au reste du monde !
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